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SATIS TV 2020 : avec la pandémie, La postproduction à la maison

L’édition 2020 du SATIS s’est lancée aujourd’hui en dématérialisé, avec comme toujours des conférences sur des sujets variés. Pour cette première journée, c’est la table ronde sur le confinement qui a retenu notre attention.

Stephan Faudeux (Génération Numérique), Julia Alegre (3ème Oeil Production) Ludovic Gaujal (Post Logic), Leonard Warzocha (Atlantis TV) et Josselin Millecamps (CTM Group) ont échangé sur l’impact des mesures sanitaires sur le secteur de la postproduction, qu’il s’agisse de montage, étalonnage ou encore effets numériques.

1er confinement : précipitation et bricolage

Les différents intervenants ont permis de souligner l’aspect très chaotique du premier confinement : une certaine précipitation a conduit les studios et entreprises à vouloir poursuivre l’activité au plus vite, d’où des choix technologiques très divers et pas toujours optimaux. Selon le cas, il a pu s’agit d’approches 100% dématérialisées grâce au cloud, de contrôle distant des machines, de techniques plus classiques avec supports physiques pour les données, ou encore d’approches hybrides. Autrement dit, pour reprendre l’expression d’un intervenant : « du logiciel, du hardware ou du bricolage ».

Cette variété des choix s’explique aussi par des besoins très spécifiques en fonction des métiers : côté VFX la réactivité et donc la latence priment, tandis qu’en étalonnage, on peut se permettre des temps de réaction plus élevés si la précision d’affichage est au rendez-vous.
Autre facteur, la bande passante, qui impose parfois une solution plutôt qu’une autre.

A l’inverse, certains studios ont eu la chance (ou la prévoyance) d’avoir mis en place en amont, posément, des solutions qui ont permis de gérer le confinement rapidement mais sans improvisation.

Enfin, le second confinement a semble-t-il été mieux géré, et pas uniquement en raison de l’expérience : les règles plus souples ont permis à certaines entités de travailler de façon classique, avec des équipes physiquement présentes dans les locaux.

Technologies, cloud, reviewing : des freins à l’adoption

En ce qui concerne les technologies proprement dites, quelques remarques intéressantes ont pu être faites. Par exemple, CTM Group a évoqué une adoption encore relativement faible des approches 100% cloud, en raison du coût. Il s’agit aussi de choix stratégiques de fond, certains préférant investir localement plutôt que de passer au tout locatif.

Autre cas évoqué, celui des outils de travail collaboratif avec reviewing, validation, commentaires. Paradoxalement, c’est ici l’abondance de l’offre qui semblait freiner Atlantis TV et 3ème oeil : dans les deux cas, même si la conscience de l’intérêt de tels outils est bien là, on note une volonté bien compréhensible de choisir la plateforme la plus adaptée. Mais passer en revue les multiples produits demande du temps, beaucoup de temps… D’où une adoption retardée et l’utilisation d’approches plus « artisanales » en attendant.

Autre point de réflexion : si le confinement a eu comme point positif l’accélération du développement de solutions cloud, il reste encore des améliorations à faire, en particulier sur la gestion des assets et flux de données : les situations étant multiples, savoir comment gérer ces flux, quoi transférer, est loin d’être une question tranchée.

Dans l’ensemble, et notamment sur les questions du cloud et de la collaboration, il ressort donc une nécessité d’évangélisation, de R&D et de tests concrets, ainsi qu’un frein tarifaire dans certains cas.

Le social, irremplaçable

Un point semblait mettre d’accord l’ensemble des invités : malgré la puissance des outils de reviewing et solutions de télétravail, malgré les réunions Zoom ou les échanges WhatsApp, le lien physique a cruellement manqué. Pas forcément ou pas seulement pour des questions de productivité : il s’agit aussi de fluidifier les échanges, de garder des liens humains, ou tout simplement de conserver des échanges spontanés, qui permettent aussi aux équipes de se tenir au courant des projets en cours sur le marché, de préparer leurs contrats suivants.

Bilan

Au final, cette table ronde a donc permis de mettre en lumière plusieurs points intéressants. Entre le constat a posteriori d’une certaine précipitation et celui d’une difficulté de trouver les meilleurs outils, on retrouve l’idée qu’une R&D dans la durée est indispensable afin de faire évoluer sereinement son pipeline et d’envisager toutes les éventualités, y compris une crise majeure et mondiale. Autre conclusion, derrière les discours sur le cloud se cachent encore de nombreux freins à l’adoption, prix en tête.
Enfin, malgré des solutions de travail distant et de collaboration toujours plus performantes, la présence physique ne semble pas prête d’être abandonnée.

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