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Unreal Engine : un outil inévitable ?

Alex Tardif, Lead Graphics Programmer chez ZeniMax Online Studios, a publié sur son site personnel une réflexion intéressante autour d’Unreal Engine.

L’article, titré « On the Perceived Inevitability of Unreal« , est comme il l’explique issu de réflexions de personnes du milieu du jeu vidéo, et en particulier celles impliquées dans le développement de moteurs de jeu internes et d’outils maison.

Alex Tardif indique avoir vu passer récemment de nombreux articles et propos du type « ‘vous feriez mieux de vous mettre à Unreal, car vous allez forcément finir par travailler avec ».
Un point de vue qu’il partage en grande partie : il évoque un déclin du développement interne aux studios dans la décennie passée et l’approche d’Unreal Engine 5, avec des technologies qui seront difficiles voire impossibles à répliquer par un studio de jeu vidéo. Il lui semble clair qu’Unreal va s’imposer encore davantage.

En parallèle, il dresse le portrait d’un secteur en pleine mutation, pour le meilleur mais aussi parfois le pire. Il évoque notamment la mort du middleware indépendant, avec des outils rachetés à tous de bras par Unreal, Unity et d’autres, alors même que ces outils tiers faisaient partie de ce qui permettait à certains studios de rester indépendants des gros moteurs commerciaux. Même quand le rachat ne se traduit pas par un produit enterré, et que, par exemple, Epic Games poursuit la vente du middleware, Alex Tardif avance qu’il est évident qu’un géant comme Epic mettra moins d’efforts dans ce middleware que dans sa version intégrée au sein d’Unreal.
Tardif souligne aussi que cet état de fait est en grande partie de la faute des studios eux-mêmes, qui ont cherché encore et encore à négocier les prix : pour les éditeurs de middlewares, le rachat par un géant comme Epic est du coup l’issue la plus intelligente.

Alex Tardif pointe aussi du doigt l’effondrement du nombre de talents : de moins en moins de personnes sont disponibles sur le marché du développement des moteurs et outils graphiques, pour des raisons multiples : présence de géants qui embauchent massivement et assèchent le marché du travail, mais aussi conditions de travail difficiles dans les studios (crunch, salaires sous-évalués) qui font fuir de nombreuses personnes. Il explique que la seule solution est bien souvent d’embaucher uniquement des jeunes en sortie d’école et de les former, ce qui est néanmoins difficile quand on manque en interne de personnes expérimentées.

En bref, donc, Alex Tardif nous donne sa vision du secteur du jeu vidéo : celle d’un domaine dans lequel il est de plus en plus difficile, pour les studios, de travailler sur des outils internes plutôt que de céder aux sirènes d’Unreal Engine.

Nous vous invitons évidemment à lire l’article « On the Perceived Inevitability of Unreal » complet.

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