LISAA
Accueil » Suicide d’un étudiant de Lisaa : l’école réagit

Suicide d’un étudiant de Lisaa : l’école réagit

Début décembre, Pheanith Hannuna, un étudiant de l’école LISAA est mort par suicide ; une tragédie qui a fait l’objet d’un article il y a quelques jours au sein du magazine Capital (attention, l’article évoque des détails choquants : si le sujet du suicide est très sensible pour vous, nous vous invitons plutôt vous rendre directement en bas de cette page, où vous trouverez des pistes et aides).

L’article évoque les circonstances ayant entouré ce décès, et met en cause le comportement qu’auraient eu d’autres élèves de la promotion, sur fond de harcèlement (notamment sur les réseaux sociaux) et d’accusations de plagiat. Des propos injurieux envers l’étudiant sont cités ; Capital explique avoir pu les consulter sur des captures du compte Instagram de la classe.
Capital met également en cause le rôle de l’école, qui n’aurait pas su agir efficacement. Le reponsable pédagogique de première année aurait fermement condamné les injures publiées sur les réseaux sociaux, mais Capital avance que la mère de l’élève réclamait une confrontation entre son fils et les élèves concernés ; confrontation qui n’aurait pas eu lieu . Toujours selon Capital, l’étudiant décédé se serait retrouvé en seconde année avec une partie des élèves qui l’avaient harcelé, et ni un professeur auquel il avait écrit, ni la responsable pédagogique de seconde année n’auraient pu ou su réagir. à temps.

A ce stade, une plainte a été déposée par les parents de l’élève ; la police a lancé une enquête préliminaire.

Un contexte difficile

Cet article a évidemment fait réagir le secteur de l’imagerie numérique, notamment parce qu’il évoque des faits de harcèlement mais aussi car il fait écho aux discussions sur le bien-être psychique des élèves qui ont pu avoir lieu ces derniers mois, dans le contexte de la pandémie.

Le sujet a en effet trouvé un écho médiatique important ; ce fut notamment le cas récemment de Mediapart dans un format vidéo.

On peut également citer des initiatives venant du secteur psychiatrique, avec par exemple cette vidéo du docteur Jean-Baptiste Alexanian de l’association Fou de Normandie, le but de cette organisation étant de vulgariser auprès du grand public les notions liées aux troubles psychiques / psychiatriques.

La vidéo rappelle les effets du confinement, mais aussi l’importance de leur prise en charge : contrairement à bien des idées reçues, le corps médical dispose de traitements efficaces.

Enfin, la question du bien-être des étudiants a été abordée au sein des dernières RADI-RAF (page 4, paragraphe « Crise et écoles : quelles conséquences ? ») par le RECA (Réseau des écoles françaises de cinéma d’animation) dont fait partie LISAA.

Outre cette actualité, l’absence de réaction de l’école, que ce soit au sein de l’article de Capital ou via un communiqué, a provoqué une certaine incompréhension.

La réponse de LISAA

Nous avons donc consulté LISAA qui, après avoir échangé avec nous, nous a transmis un communiqué. Le voici :

Nous avons appris avec stupeur, mi décembre dernier, la disparition d’un de nos étudiants, en seconde année, à LISAA Paris Animation & Jeux vidéo.

La direction s’est associée, avec l’équipe pédagogique, au deuil de la famille et a rapidement mis à disposition un accompagnement psychologique aux étudiants. 

Cet accompagnement psychologique, via la plateforme « présence conseil » a été effectif dès l’annonce. Son numéro d’écoute est renouvelé pour ces prochaines semaines et mois avec une ligne d’écoute 7j/7 et une permanence psychologique hebdomadaire. 

Nous contribuons par ailleurs activement, en tant que témoin, à l’enquête préliminaire qui a été ouverte après un dépôt de plainte. Vous comprendrez que nous ne puissions en dire davantage, au stade de cette enquête et par respect pour la famille. 

Nous redoublons de vigilance et d’écoute auprès des étudiants, dans ce contexte particulier et dans ces conditions difficiles d’études en temps de pandémie.

LISAA préfère donc ne pas répondre de façon détaillée à l’article de Capital, évoquant notamment la volonté de ne pas affecter négativement l’enquête préliminaire.

Nous suivrons évidemment les suites de l’enquête en question. D’ici là, rappelons aux personnes qui nous lisent que de nombreux dispositifs existent si vous avez des envies suicidaires, ou si une personne proche semble en avoir. C’est justement l’objet du paragraphe qui suit.

Déprime, dépression, suicide : victime ou témoin, des solutions existent

Si vous pensez souffrir de dépression/envies suicidaires, voici quelques pistes.
Cette page du Ministère de la Santé liste de nombreuses pistes, en cas de crise suicidaire mais aussi si vous êtes en état de souffrance psychique. En complément de l’aide médicale, des numéros d’écoute anonymes et gratuits sont proposés. Des solutions existent, et comme le rappelle la vidéo de Jean-Baptiste Alexanian citée plus haut, des médecins pourront vous proposer des solutions efficaces. N’hésitez pas à demander de l’aide, que ce soit directement ou via des proches.

Inversement, si une personne de votre entourage présente des signes d’alerte (les spécialistes citent par exemple les éléments suivants : évocation d’un désir de mourir, perte d’espoir, personne disant être un fardeau, augmentation de la consommation de drogues/alcool, retrait social, sautes d’humeur extrême), et en particulier si elle cumule différents signes inquiétants, semble planifier un passage à l’acte et dispose d’un accès à des moyens de le faire, n’hésitez pas à tenter de l’aider en évitant de la laisser seule, en faisant appel aux urgences ou à un médecin généraliste.

7 commentaires

kin4n 11 mars 2021 at 9 h 53 min

Effectivement, l article de Capital met vraiment, mais vraiment en colere. J ai un peu fouille le net a la recherche du compte instagram de Pheanith Hannun, sans succes.

Shadows 11 mars 2021 at 11 h 47 min

[USER=58986]@kin4n[/USER] son Instagram est ici : [URL]https://www.instagram.com/angloxounet/?hl=fr[/URL]

Attention aux personnes sensibles, certains dessins évoquent explicitement des sujets très sombres (souffrance physique et psychique, dépression, suicide).

kin4n 11 mars 2021 at 14 h 12 min

merci .. :/

Cetras 12 mars 2021 at 11 h 17 min

J’espère vraiment que les responsables ne s’en sortirons pas comme ca … Des cas comme ca sont bien trop fréquents, et ca peux avoir des conséquences désastreuses comme c’est le cas ici …
Merci bcp aussi à 3DVF d’avoir mis l’accent sur les solutions possibles si on se retrouve dans une situation comme ca !

Shadows 12 mars 2021 at 11 h 50 min

[USER=8153]@Cetras[/USER] pour la partie solutions, cela fait partie des conseils des spécialistes du sujet à la presse lorsqu’un suicide est évoqué ; conseils que l’on pourra retrouver par exemple ici :
[URL unfurl= »true »]https://reportingonsuicide.org/[/URL]
L’idée est d’éviter l’effet de contagion possible (une personne en souffrance qui passe à l’acte suite à la lecture d’un tel article), via l’application de quelques consignes : ne donner aucun détail sur le moyen employé, éviter certaines formules, casser certains mythes, systématiquement rappeler que des pistes/aides existent, etc.
Cela rend évidemment complexe l’écriture d’un article sur le sujet, mais nous essayons de faire au mieux pour respecter ces consignes.

Cetras 12 mars 2021 at 14 h 13 min

@Shadows ouais, enfin, je le vois pas sur l’article de capital par exemple …

Shadows 12 mars 2021 at 15 h 08 min

[USER=8153]@Cetras[/USER] malheureusement l’adoption de ces conseils n’est pas très répandue en France.

Laissez un commentaire

A Lire également