The Hunter

The Hunter : un court Creative Seeds chasse les monstres

3DVF : Pistolet, gant, visages, poignée de porte… De nombreux modèles ont droit à des vues très rapprochées, qui demandaient du coup un soin particulier en modélisation et shading. Quelques mots sur ce point ?

Guillaume Rio Fournigault : Effectivement, les assets que l’on voit de très près on reçu un soin tout particulier. Le layout a rapidement permis de mettre le doigt sur les assets concernés afin qu’ils soient traités en assets “héro”, comme le pistolet ou certains éléments de décor.

Pour le personnage et le visage en particulier, il est en principe toujours pensé pour fonctionner en gros plan. Je me suis alors assuré d’avoir une densité de texels et une résolution suffisamment importantes sur le visage pour que ses textures soient nettes.

3DVF : Que pouvez-vous nous dire sur le rigging des deux personnages principaux ?

Ewan Paulay :  Le wendigo est un personnage massif, mais devait pouvoir dans ses mouvements bouger comme un “Gorille”. Ici la question s’est posée au niveau de la clavicule/épaule, l’enjeu de ce personnage à été donc de mettre en place un système de clavicule qui puisse “fonctionner” dans toutes les positions (aussi bien vers le haut que horizontalement).

Le rig body du hunter a été construit de façon à ce qu’on puisse avoir un bon silhouettage tout au long du film. En effet le personnage étant longiligne, des éléments de déformation ont été ajoutés (au niveau des jambes et bras ) afin de pouvoir retoucher les poses si besoin. Le facial lui, est resté assez “simple”,  le personnage ayant le visage couvert les ¾ du film et n’ayant pas besoin de labial, je me suis concentré uniquement sur du BlendShape et quelques clusters au niveau du nez.

Le hunter possédait également quelques props comme le revolver, le chapeau et la lampe torche. Chaque props possède sont propre rig et est intégré dans la scène du personnage.

3DVF : L’animation de la créature se devait de souligner son aspect massif et puissant. A-t-il été difficile d’y parvenir ?

Hugo, Balkis, Maxime, Antoine : Comme nous n’avions jamais animé de créatures aussi massives auparavant, un travail de recherche de références a été nécessaire avant de commencer l’animation. Nous avons également réalisé quelques tests de posing avec le modèle que le rigger nous avait fait parvenir en amont. La carrure du Wendigo nous a fait pensé au gorille, nos recherches se sont donc principalement tournées vers cet animal. Son aspect est massif donc tous les membres du Wendigo doivent faire ressentir un poids bien précis, qu’on ait une sensation de lourdeur dans ses pas et dans ses gestes en général. Une fois nos références trouvées nous avions une bonne idée de la direction à prendre et ensuite il a été assez naturel de faire des choix concernant l’animation du Wendigo.

3DVF : A l’inverse, le personnage principal a un gabarit plus réduit, enchaîne les mouvements lents ou rapides… Son animation a-t-elle posé problème ?

Hugo Roy, Balkis Le Flao, Maxime Billot, Antoine Pertuisel : Une des difficultés a été de ne pas laisser la présence de Hunter s’effacer face à la carrure plus imposante de la créature, même si la différence de gabarit était voulue pour plus de contraste entre les deux personnages. Il fallait donc que dans son animation il puisse rivaliser avec le Wendigo. Un autre problème qui s’est posé à nous a été de garder une cohérence globale entre les différents shots au niveau de l’attitude et l’animation.

Comme pour le Wendigo nous avons fait des recherches de références. Cette fois-ci nous avons pris un temps pour nous filmer une fois nos shots attribués, afin de respecter les timings de la prévis pour être sûr que nous puissions réaliser tout ce qu’on voulait faire dans un plan en termes de timing et d’action.

3DVF : Enfin, quelques mots sur la partie rendu/compositing ?

Benjamin Rojek : Nous avons rendu The Hunter sur Guerilla, ce qui nous a plutôt bien réussi étant donné la quantité de données qu’il peut gérer et sa manière de fonctionner. Il était pour nous important d’avoir un contrôle poussé sur nos scènes afin de répondre au mieux à nos besoins comme gérer de grandes quantités de données en même temps (Scattering de végétation, fur, etc.). De plus nous pouvions compter sur le soutien des développeurs de Guerilla qui nous ont permis d’optimiser nos temps de rendu et d’aborder celui-ci plus sereinement. Enfin Guerilla dispose d’une passe d’EXR ID, une technologie très confortable nous permettant de garder jusqu’au dernier moment dans Nuke un contrôle absolu sur n’importe quel objet composant notre image.

3DVF : Creative Seeds a une pédagogie atypique (avec une approche « studio ») et est encore une jeune école, deux points qui peuvent évidemment créer des inquiétudes pour des élèves. Pourquoi aviez-vous opté pour ce cursus, et quel bilan tirez-vous de cette pédagogie ?

Ludovic Paul : Aucune inquiétude pour ma part en me lançant dans cette école ! Bien au contraire, je me suis senti vraiment rassuré de pouvoir travailler dans les conditions d’un véritable studio d’autant plus que cela est réellement très formateur. Le fait de se dire qu’on ne sera pas dépaysé lors de notre rentrée dans la vie active est super rassurant. De plus, nous étions encadrés par des mentors qui, pour certains, exercent parallèlement dans la production de films grand-public.

Pierre-Lou Guilloré: Après une première école catastrophique pour ma part, voir un environnement comme celui de CS : Mentors compétents, organisation comme celle d’un studio, ambiance très simple et basée sur l’entraide, a vraiment été bénéfique pour moi. Toutes les personnes dans l’enceinte de l’école sont passionnées par ce qu’elles font, et rien de tel pour progresser avec enthousiasme ! J’ai vraiment eu l’impression de faire partie de quelque chose là-bas, une émulsion de motivation, des gens talentueux, et je conseille vivement cette école à toute personne voulant s’épanouir dans des études de 3D !

Benjamin Rojek : Pour ma part cela a été une vraie chance. Ayant été très déçu de ma première école je pensais quitter le milieu lorsque j’ai découvert Créative Seeds. J’y suis alors allé les yeux fermés. J’ai tout de suite vu que j’étais entouré de personnes compétentes et passionnées. Avec son apprentissage studio, Creative Seeds met un point d’honneur à répondre aux besoins de la production aujourd’hui et c’est ce qui en fait une très bonne école. De plus, elle se veut rendre l’apprentissage de la 3D accessible à tous avec une pédagogie qui s’adapte à nos besoins. Une des choses que je retiens de cette école est qu’elle nous apprend à travailler ensemble et à former une équipe soudée et ce dans n’importe quelle condition.

Maxime Billot : Cette école était exactement ce qu’il me fallait lorsque je l’ai découverte. Sorti du système scolaire depuis quelques années, j’ai travaillé plusieurs années avant d’avoir une occasion de me recentrer sur ce qui me faisait envie et c’est ainsi que j’ai découvert Creative Seeds. J’ai très vite accroché au concept et suite à une discussion avec quelques mentors lors de la première porte ouverte ma motivation n’en a été que renforcée. La 3D a toujours été une passion mais je n’y avais jamais vraiment touché avant l’entrée à Creative Seeds, et j’ai eu une chance énorme que les mentors m’aient permis de tenter ma chance avec eux. Les mentors sont compétents et présents, il y a une vraie entraide entre les élèves et une très bonne ambiance. Les 3 années ont été un peu mouvementées pour moi mais je n’ai absolument aucun regret.

Antoine Pertuisel : Sur le papier, ça peut faire peur, mais on se rend vite compte de la progression et des connaissances qui ne cessent de s’accroître. Ce qui rend l’école vraiment intéressante c’est qu’on est rapidement mis en mode production d’un film en groupe, donc plus on travaille sur des productions, plus on corrige les erreurs des anciennes.
L’aspect de travail en groupe est bénéfique dans le sens où, on se donne à fond pour ne pénaliser aucun autre département, ce qui nous met vraiment dans un modèle de studio. Nous l’avons ressenti nous-mêmes, on est beaucoup plus concentrés et excités sur les périodes de production que sur les périodes “hors-production”, ou nous effectuons des ateliers libres visant à renforcer nos connaissances et à en apprendre d’autres, ce qui reste tout aussi intéressant.
C’est pour cela que je trouve l’école superbe, c’est qu’on a un excellent équilibre entre productions et ateliers.
Pour ma part je n’ai absolument aucun regret d’avoir été dans cette école, au contraire je ressens même de la fierté d’avoir accompli toutes ces choses en seulement 3 ans.

3DVF : Le confinement a, on s’en doute, perturbé le projet… Comment avez-vous fait en sorte de contourner ce problème ?

Ludovic Paul : Nous avons utilisé le site web mega.nz ce qui nous a permis de rassembler toute nos données sur un serveur. Personnellement, je n’ai pas vraiment été perturbé par le confinement puisque nous avons été autant suivis qu’à l’école grâce à sa volonté de tout mettre en œuvre pour que nous puissions continuer à travailler dans de très bonnes conditions. Ainsi, par exemple, Creative Seeds a proposé de mettre à disposition du matériel pour ceux qui le nécessitaient. Vraiment très appréciable de se sentir épaulé par des réunions collectives deux fois par semaine, comme on le faisait auparavant à l’école. Notre mentor était toujours disponible (c’est surhumain !) : même le soir ou en fin de soirée, il était toujours prêt à nous répondre et nous aider. Merci JM pour tout cela !

Pierre-Lou Guilloré: Nos mentors ont toujours insisté sur l’organisation et la rigueur à avoir lors de la création de nos films, celui-ci étant le 5eme, nous étions déjà bien rodés ! Le passage en télétravail s’est déroulé étonnement très simplement et, en une après-midi, nous avions tout préparé. Nos reviews hebdomadaires se déroulaient via Discord ou Meet, et les échanges de fichier via Mega. De plus, l’engagement de nos mentors qui ont mis un point d’honneur à être très présents pendant cette période (comme l’a dit Ludo au dessus, parfois en défiant les lois de la fatigue) nous ont malgré tout permis de finir le film dans les temps.

3DVF : Certaines personnes dans l’équipe sont-elles en recherche d’emploi ? Si oui, quel type de poste cherchez-vous ?

Ludovic Paul : recherche d’emploi en tant qu’environment artist/lookDev et lighting :

Ewan Paulay : recherche d’emploi en tant que Rigging artist :

Benjamin Rojek : recherche d’emploi en tant qu’environment artist/lookDev :

Maxime Billot : recherche d’emploi en tant qu’animateur 3D :

Marion Carnazza – Character surfacing  :

Guillaume Rio Fournigault – Look Dev artist :

Hugo Roy : recherche d’emploi en tant qu’animateur 3D / layout artist :

Antoine Pertuisel : Animateur 3D / Layout Artist :

Renan Gobé – Look Dev artist :

Pierre-Lou Guilloré – Environment Artist (modeling/lookDev) :

Pour en savoir plus

  • N’hésitez pas également à consulter l’interview de l’équipe pédagogique de l’école.

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