Sprout

Sprout Pro G2 en test : que vaut la solution de scan 3D signée HP ?

Enfin, nous avons scanné une araignée de mer (visible ci-dessous en version texturée et avec matériau générique) : le Sprout s’avère parfait pour ce type de sujet mat et détaillé. Nous avons eu quelques difficultés pour numériser le profil de la carapace, par manque d’expérience. En revanche le dessus a pu être numérisé très rapidement avec une unique série de passes automatisées via la plateforme tournante.

Dans l’ensemble, les modèles obtenus nous semblent très convaincants. Des détails de très petite taille sont numérisés, et le scan de l’éléphant est infiniment plus précis que celui obtenu avec la première méthode (caméra 3D).

Limites et améliorations

Bien entendu, comme toute méthode de scan, HP 3D Scan pro n’est pas magique et impose quelques contraintes. Comme la méthode s’appuie sur la lumière, on évitera de placer le Sprout en plein soleil et/ou sous une lumière changeante. Idéalement, les éclairages tels que les néons sont à éviter aussi. En pratique, nous avons volontairement effectué nos essais sans travailler dans le noir, dans une ambiance de bureau classique, et avec un éclairage de type néon dans certains cas : nous avons cherché à reproduire l’ambiance d’un studio plutôt que de créer des conditions de scan parfaites mais difficiles à reproduire par les clients potentiels.

Autre contrainte : un objet fortement réfléchissant ou transparent sera impossible à scanner. Comme la méthode repose sur la détection d’un motif projeté, des objets noirs pourront aussi poser problème. Pour des sujets de ce type : utiliser du talc ou un spray de peinture sera souvent la solution. Du « primer » pour maquette, prévu pour ne laisser qu’une couche très fine, est une option efficace et très abordable.
Nous avons d’ailleurs fait quelques essais sur une bouteille en plastique transparente, ainsi que sur une conserve :

Les résultats sont convaincants, avec des détails de l’ordre du millimètre (motifs sous la bouteille, ouverture de la conserve). Davantage d’expérience et un « primer » plus mat que celui employé lors de nos essais permettraient d’améliorer encore les résultats.

Notons que l’alignement automatique a eu des difficultés à gérer notre conserve, très symétrique. Même chose pour la bouteille. Il y a plusieurs manières de résoudre ce problème : par exemple, augmenter le nombre de passes sur le plateau tournant, grouper les passes bien alignées et relancer l’alignement de celles qui ont échoué. Une autre solution sans doute plus efficace est de casser la symétrie de l’objet (en ajoutant de la pâte à modeler sur le sujet à numériser, ou en positionnant un autre objet à ses côtés) afin que l’algorithme d’alignement dispose de repères.

Les limites déjà citées peuvent donc être contournées. Plus gênant en revanche : le traitement très approximatif des textures. Comme nous le disions, le logiciel prend une capture pour chaque passe, mais il se contente manifestement de projeter les images sur l’objet final sans chercher à faire un dépliage UV optimisé. Résultat : plus on a de passes, plus la texture enfle. Voici celle de notre coquillage :

En gardant des informations redondantes et en ne faisant pas de dépliage UV, HP 3D Scan Pro génère des textures inutilement lourdes : espérons que HP travaille sur ce point à l’avenir, d’autant que le logiciel associé à la caméra 3D, lui, dispose d’un dépliage UV automatique.

Outre ces point, nous avons noté quelques détails pouvant être améliorés : une meilleure prise en main des débutants via une documentation adaptée, par exemple.
Par ailleurs, le logiciel HP 3D Scan pro mériterait un dépoussiérage : l’interface peut rebuter le débutant par son austérité, et le système de gestion des groupes de passes nous semble à revoir totalement (en l’état, grouper des passes les regroupe sous un même nom et une même couleur, mais sans disposer d’une arborescence et sans possibilité de glisser facilement une passe d’un groupe à l’autre).
Autre amélioration potentielle : si on utilise la plateforme, HP 3D Scan Pro va successivement capturer une passe (ce qui ne demande que très peu de ressources CPU) puis l’aligner avec la passe précédente (ce qui, au contraire, demande des ressources). L’analyse de l’utilisation CPU semble indiquer que ces étapes sont effectuées successivement : hors, rien n’empêcherait, pendant qu’une passe est en cours d’alignement, de capturer la suivante. Et donc d’optimiser le temps de capture. Il s’agit évidemment d’un détail, mais tout gain de temps est bon à prendre.

Nous ferons évidemment remonter nos critiques auprès de HP. Comme il s’agit d’éléments liés à la partie logicielle de la machine, on peut espérer qu’une simple mise à jour règle la question.

Conclusion : HP Sprout Pro G2, une solution perfectible mais puissante

HP nous promettait une machine disposant de deux techniques de scans : une seule nous semble vraiment pleinement professionnelle. Si la partie logicielle mériterait d’être améliorée, les résultats obtenus en quelques jours de tests nous semblent parler d’eux-mêmes : la station permet d’obtenir une géométrie d’un bon niveau.
La capacité de la lumière structurée à scanner des objets unis lui permet par ailleurs de surpasser nettement la photogrammétrie sur certains types de projets. Malheureusement, il n’existe à ce jour aucune méthode de scan 3D universelle capable de numériser tous types d’objets…

Avec son tarif abordable (de l’ordre de 4000€ HT avec plateforme), le Sprout Pro G2 peut donc s’avérer être une bonne solution pour certains besoins, et mérite d’être envisagé.

Pour aller plus loin

Les modèles 3D de ce test peuvent être retrouvés sur Sketchfab. Nous avons mis en téléchargement gratuit (licence Creative Commons – Attribution – pas d’usage commercial) certains d’entre eux : araignée de mer, coquillage, éléphant, conserve.

Pour un autre avis sur le HP Sprout Pro G2, nous vous invitons à consulter le test publié par 3D Scan Expert. Son avis rejoint dans l’ensemble celui de 3DVF.

Comme indiqué en introduction, notre partenaire Progiss est revendeur de la solution. Vous pouvez donc contacter leur équipe par téléphone au 01 49 89 07 90 ou par mail : info@progiss.com pour plus d’informations.

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Shadows 9 octobre 2019 at 10 h 47 min
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