TurboSquid
Accueil » Rédactions » SIGGRAPH 2019 : quel avenir pour le marché des assets ? TurboSquid nous répond

SIGGRAPH 2019 : quel avenir pour le marché des assets ? TurboSquid nous répond

Cet article est également disponible en: Anglais

Référence incontournable du secteur de la vente d’assets 3D, TurboSquid a multiplié les annonces et rachats ces dernières années. Nous avons profité de la présence de l’entreprise au SIGGRAPH 2019 pour interviewer Matthew Wisdom, CEO. Il a bien voulu faire le point sur l’état du service, mais aussi sur les tendances du marché.

3DVF : TurboSquid a beaucoup évolué ces dernières années. Vous avez racheté CGStudio et TF3DM, lancé des nouvelles technologies… Où en êtes-vous ?

Matthew Wisdom – TurboSquid : Nous avons 5 millions d’utilisateurs enregistrés, 750 000 modèles 3D commerciaux haute qualité en vente, des modèles qui sont réellement vendus, 70 000 artistes qui vendent sur notre plateforme de vente. Nous sommes en pleine croissance et vendons davantage chaque année, mais je ne peux pas donner de chiffre précis.

Le marché est robuste et large, on y trouve aussi des gens dont on ne s’attendrait pas à les voir dans la 3D, nous vendons à 55 des plus grandes sociétés du monde (classement Fortune 100). Nous avons par exemple une grande compagnie d’assurance qui a commencé à nous acheter des modèles: tout ça dépasse et diffère beaucoup ce que nous avions en tête dans les années 90, quand nous étions focalisés sur les effets visuels et l’animation. Nous observons donc le marché de près pour suivre ses évolutions.

3DVF : d’ici la fin de l’année, vous allez lancer une version Pro de Kraken, votre gestionnaire d’assets. Quelles seront les améliorations par rapport au Kraken actuel, et qui visez-vous avez ce produit ?

TurboSquid : Kraken est une version de la nouvelle technologie de TurboSquid pour gérer les assets. La déclinaison Enterprise a toutes les fonctions que nous proposons mais relève plutôt des contrats personnalisés, de l’offre calibrée selon le client. La version Pro sera une offre intermédiaire, qui permettra de s’inscrire et d’utiliser l’outil immédiatement puisque tout est dans le cloud.
Elle sera disponible au dernier trimestre 2019.

3DVF : L’an passé vous avez lancé une version beta de StemCell, votre vision d’un système standardisé pour faciliter l’interopérabilité des modèles. Que peut-on attendre dans les mois à venir ?

Turbosquid : Le système est toujours en beta, nous sommes toujours en plein développement d’outils pour aider les gens à créer le contenu StemCell. Nous travaillons sur un outil de publication interactif ; ça va prendre un peu plus de temps, mais cela permettra aux utilisateurs de travailler en WebGL, de créer et packager les contenus de façon plus user friendly. Une partie de la technologie 3D sous-jacente est délicate à finaliser, mais nous travaillons à simplifier le tout.

Aperçu de modèles TurboSquid s’appuant sur StemCell

3DVF : Que présentez-vous au SIGGRAPH ?

TurboSquid : Nous mettons en avant Kraken et la future version Pro, c’est le focus principal pour ce SIGGRAPH. Nous essayons aussi de faire progresser la manière dont les gens utilisent la 3D. Nous avons par exemple un produit en approche qui permet de travailler en WebGL, de créer des visuels, de faire du rendu V-Ray dans le cloud et d’avoir de beaux résultats. Il y a beaucoup de choses que nous faisons pour faciliter l’accès et l’usage de la technologie 3D.

3DVF : Le marché évolue constamment : Microsoft a récemment fermé sa plateforme d’assets 3D, Remix 3D, Sketchfab a de son côté lancé sa propre marketplace l’an passé. Quelle est votre vision du marché, et comment voyez-vous son évolution dans les mois à venir ?

TurboSquid : C’est fascinant car créer un marché est plus difficile que ce que l’on peut penser. Vous pouvez rendre la partie logicielle simple d’utilisation, mais faire en sorte d’avoir une communauté active, avec des gens qui cherchent réellement à vivre de cette activité et à créer du contenu, c’est bien plus difficile. C’est facile de donner des modèles gratuits, mais créer du contenu utile et de qualité demande énormément d’efforts.
Je suis désolé pour Microsoft et la fermeture de Remix 3D, je sais qu’ils essayaient de faire quelque chose d’intéressant. Sketchfab a une approche différente avec leur accent sur le temps réel, nous avons d’ailleurs nos propres développements temps réel, des fonctionnalités que nous ajouterons très prochainement.

En ce qui concerne la capture 3D, le scan 3D pour la production d’assets, nous observons que cette approche est déjà utilisée. Plusieurs artistes et studios se concentrent sur cette méthode. C’est juste une nouvelle méthode de production. Elle nécessite toutefois toujours des retouches manuelles, par exemple pour les reflets. C’est parfait pour des objets comme des rochers, moins pour des produits de consommation comme de l’électronique.
Au final, nous vendons énormément d’assets issus du scan 3D, et c’est une bonne chose : plus il y a de contenu mieux c’est pour les clients. Nous avons des clients aux quatre coins du monde et le scan a clairement une valeur ajoutée pour eux.
Même s’il faut faire des retouches, le scan devient indispensable pour l’industrie.

3DVF : Une dernière question. Auriez-vous un conseil pour les artistes qui vendent leurs assets et voudraient les rendre « future proof », faire en sorte qu’ils se vendent encore dans le futur ?

TurboSquid : De beaux visuels. Tous les clients le disent, ils veulent de beaux rendus, et il n’y a rien de mieux qu’un rendu basse définition pour donner un côté vieillot.
C’est un point intéressant : au début des années 2000, quand nous avions lancé l’entreprise, les rendus étaient de mauvaise qualité et en basse résolution. A l’inverse, désormais nous nous inquiétons : les rendus sont devenus si bons que certaines personnes ne devinent plus qu’il s’agit de rendus 3D, elles pourraient croire qu’il s’agit d’une banque d’images et pas d’un site de modèles 3D.
Mais c’est ce qui permet aux modèles d’avoir une longévité en années. Les personnes qui ont fait un bon travail de packaging sont souvent surprises de voir que leurs collections vieilles de 5 ans continuent à bien se vendre. Il ne faut pas se contenter de créer les modèles, il faut penser au marketing, faire quelque chose de joli pour que les gens achètent. Une vieille recette de business, au fond.

Pour en savoir plus

Le site de TurboSquid.

Laissez un commentaire

A Lire également