Je Suis Un Caillou

Interview: Je suis un Caillou, un court-métrage touchant et stylisé

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3DVF : Bien entendu, la pandémie a été un défi inattendu pour l’équipe. Comment cela a-t-il affecté votre travail ?

L’équipe du film Je Suis Un Caillou : Le plus gros défi lié au confinement a été le besoin d’améliorer la communication. Nous avons en effet eu besoin de garder un lien fort entre nous et de maintenir notre organisation, grâce à Discord et Google Sheets. Il était vraiment essentiel de communiquer deux fois plus qu’avant pour éviter les incompréhensions, car nous ne pouvions plus jeter un oeil sur l’écran de nos camarades comme avant. Ce fut parfois compliqué, sans compter le travail en solitaire chez soi, qui n’était pas adapté pour tout le monde, mais nous avons produit le teaser durant le confinement et nous y sommes parvenus en parlant, en montrant et en expliquant notre travail à toute l’équipe.

3DVF : Avec le recul, qu’est-ce qui vous donne le plus de fierté sur ce projet ?

Nous sommes très fiers de notre cohésion d’équipe. Nous étions un groupe avec des tempéraments et compétences variés, nous avons su avoir confiance les uns envers les autres, ce qui nous a permis d’expérimenter avec de nouvelles pratiques tout au long du projet. En raison du style graphique, nous nous sommes embarqués dans un projet sans avoir la certitude de pouvoir parvenir au résultat attendu et cela a parfois été très stressant, il a donc vraiment fallu nous faire confiance, être réactifs et nous adapter quand cela était nécessaire. Par exemple nous avons totalement changé notre système de compositing assez tard durant la production, pour le rendre plus efficace, ou inverser l’ordre de deux étapes de compositing pour obtenir un meilleur résultat. Au final, nous avons su produire le film que nous voulions tout en passant une très bonne année ensemble.

3DVF : Le film a été mis en avant cet été dans le cadre du Computer Animation Festival, le festival d’Animation du SIGGRAPH. Avez-vous un conseil pour des étudiants qui souhaitent créer un court à succès ?

La plus importante chose pour nous a été de créer le court-métrage que nous allions aimer, plus que celui qui aurait du succès. Nous n’avons pas essayé d’impressionner qui que ce soit ou d’en faire un projet type « bande démo », dans le sens où nous ne comptions pas sur ce film comme un résumé de nos compétences 3D. Nous avons voulu raconter cette histoire de la meilleure façon possible. Par conséquent, nous avons mis en place un projet sur lequel nous allions apprécier travailler pendant plus d’un an, un film qui allait nous créer des défis. Ça ne rend pas les choses faciles pour autant mais si vous aimez vos personnages vous n’allez jamais les abandonner.
Pour résumer, travaillez sur un projet que vous aimerez pour ce qu’il est. Cela se voit clairement sur le résultat final, et sur votre bien-être !

3DVF : Le film est désormais « Oscar-Qualified », et entre donc à la course à l’Oscar : quel a été votre ressenti en apprenant la nouvelle ?

On est très contents que Je suis un Caillou touche les gens, que notre histoire leur parle. C’est évidemment un projet super spécial pour nous, on y a mis beaucoup de nous-mêmes. Et forcément ça fait plaisir que les spectateurs aiment, c’est un peu magique ! On a un grand attachement aux personnages, on y a mis beaucoup d’amour, chacun a son histoire et sa trajectoire personnelle (jusqu’aux libellules). On a fait tout notre possible pour les mettre en valeur et raconter leur histoire, et maintenant ils rencontrent des gens, ils font le tour du monde, c’est sûr que ça nous fait quelque chose ! D’être éligible au Oscars c’est une très bonne surprise, et un grand honneur. Ça offre à Bulle et aux Cailloux la possibilité de toucher de nouvelles personnes, et ça nous rend très heureux !

3DVF : Où avez-vous travaillé depuis votre sortie de l’école ? Et êtes-vous ouverts à de nouvelles opportunités ?

Mélanie Berteraut a d’abord travaillé pour Jungler au compositing, et travaille désormais sur une série TV en tant que modeleuse 3D chez SuperProd à paris.
Yasmine Bresson a rejoint le tout nouveau Nobody Studio à Montpellier [NDLR : que nous vous avions récemment présenté] et y travaille en tant que Scene Assembler.
Léo Coulombier se consacre à plein temps à son jeu vidéo Beasts of Bermuda qu’il a débuté durant ses années à l’école.
Nicolas Grondin travaille depuis décembre 2020 sur la série animée Les Schtroumpfs en tant que compositeur.
Maxime Le Chapelain a continué à animer des créatures à paris et est désormais ouvert à d’autres projets.
Louise Massé a travaillé en tant que riggeuse pour Ritzy Animation et Aardman Animation et débute actuellement un nouveau projet.

Pour en savoir plus

Le court-métrage dispose de pages sur Facebook, Instagram et d’un site officiel.

3 commentaires

kin4n 28 juin 2021 at 10 h 19 min

Ca donne envie de le voir, l anim a l air soignee, et de bonne facture – Le chara est mortel

Shadows 28 juin 2021 at 10 h 32 min

Très beau travail de la part de l’équipe, d’autant plus vu les circonstances. Je l’avais découvert lors des jury de fin d’études l’ESMA, et… Wow. La sélection au SIGGRAPH est très clairement méritée.

J’en profite d’ailleurs pour vous demander votre avis sur ce genre d’interview en tant que lectrices/lecteurs : généralement nous attendons qu’un court arrive en ligne pour en parler de façon détaillée, et nous avons profité de cette édition du SIGGRAPH pour tenter de changer les habitudes, en faisant en sorte que les questions ne sortent pas de nulle part (pas de « comment avez-vous fait x » avec x qui n’est visible ni dans le teaser ni dans les visuels).
Est-ce que ça vous semble être un bon compromis ? (bien évidemment, on profitera de la mise en ligne du court complet pour remonter l’article).

kin4n 28 juin 2021 at 14 h 05 min

Pour ma part, je trouve que c est une bonne chose de faire l ITW avant la release, ca tease bien comme il faut, tout en donnant des goodies et un appercu du travail effectue.

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