3DVF : Tu as vécu la transition de la 2D à la 3D, passant de projets comme les films Astérix des années 80 ou Le Prince d’Égypte, La route d’Eldorado et Spirit, L’étalon des plaines à Gang de requins, Dragons, Les Croods…
Quel est ton ressenti sur cette transition ?
Comment t’es-tu adapté ? Comment la gestion des productions a-t-elle évolué ?
Kristof Serrand : Cette transition me convient très bien, et s’est faite très naturellement. J’ai fait de la 2D pendant 20 ans, et la 3D m’a permis de découvrir une nouvelle approche de l’animation, et de nouvelles possibilités.
D’ailleurs, quand j’ai découvert l’animation aux gobelins il y a 30 ans, ma passion pour le mouvement a très vite pris le pas sur celle pour le dessin !
En ce qui concerne la gestion des productions, je ne suis pas le mieux placé pour en parler, j’imagine que des films comme Brave ou Dragons doivent être aussi compliqués à gérer que l’étaient Blanche-Neige ou Fantasia à l’époque.
Si j’essaye de comparer Croods à Astérix par exemple, avec 25 ans d’écart les choses n’ont pas vraiment changé, il y a toujours les chargés de production qui font des savants calculs (aujourd’hui avec des ordinateurs) et qui continuent à nous dire qu’on ne va pas assez vite, que ça coûte trop cher, malheureusement, les animateurs font toujours une image à la fois, à raison de 24 par seconde…
3DVF : L’animation 2D classique est en perte de vitesse pour le long-métrage ; Disney a d’ailleurs indiqué récemment ne pas avoir de film en animation traditionnelle en préparation… La 2D au cinéma est-elle en train de disparaître ?
K.S. : Je ne suis pas Nostradamus, je ne suis pas très bon pour les prédictions.
J’espère que ce n’est pas le cas, mais je suis dans un domaine (surtout aux USA) où ce sont les goûts du public qui décident.
3DVF : Que penses-tu des projets qui semblent mêler les deux approches 2D et 3D, comme le court Paperman (Disney) ou Réflexion (de Planktoon et Yoshimichi Tamura) ?
K.S. : J’ai bien aimé les deux, graphiquement très réussis dans des genres différents, une approche en dessin, une autre en peinture.
Je suis déçu que le film de Yoshi n’ait pas été sélectionné aux Oscars.
