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ParisFx 2012

ParisFx 2012

Les 26 et 27 novembre dernier se tenait l’édition 2012 de ParisFx, qui propose une série de conférences sur les effets visuels et l’animation.

Comme les années précédentes, le programme était essentiellement franco-britannique. Nous vous proposons aujourd’hui de revenir sur certaines des conférences proposées.

 

ParisFx 2012 : changement de décor

Une grande nouveauté pour 2012 : alors que les éditions précédentes se tenaient au coeurs de Paris, près de la Concorde, la conférence a déménagé dans le Val d’Oise, à Enghien-Les-Bains.

On imagine que les raisons sont essentiellement financières. On regrettera évidemment le fait que ParisFx soit désormais très excentré, avec un temps de transport non négligeable depuis Paris, ce qui complique un peu plus l’accès pour les visiteurs  qui travaillent et ne voudraient assister qu’à une partie des présentations. De fait, entre le lieu et le fait que la conférence a lieu en semaine, la plupart des visiteurs sont étudiants.

Ceci étant dit, force est de constater que la salle choisie, moderne et bien équipée, est à la hauteur. Finis les problèmes de sièges grinçants récurrents les années précédentes, adieu les coupures intempestives du son et la lumière venant frapper l’écran pour cause de salle mal agencée. Il y a donc eu une nette amélioration technique, et le confort a augmenté de façon indéniable.

Mais au-delà de la qualité de la salle, passons au plus important : les conférences !

ParisFx 2012Photos Xavier Granet pour ParisFx

 

Affiche

 




PointMoov : Générique de ParisFx

Le studio PointMoov a entamé la première journée avec le making-of du générique de ParisFx. Celui-ci met en images le changement de lieu de l’évènement via une exploration sous-marine partant de Paris.

L’équipe est partie du visuel de l’affiche, créée par Vincent Gibaud (étudiant à LISAA). Un des points délicats était évidemment de donner corps à des monuments bien réels, et en particulier à la Colonne de Juillet qui se trouve place de la Bastille, à Paris. Un pari réussi grâce à des références photos soigneusement rassemblées et un travail sur les matériaux du modèle 3D.

 

La Cour des Miracles : un workflow pensé pour le cross-média

La Cour des Miracles a ensuite présenté un projet cross média intéressant par le workflow employé : pour des projets comme la BD Hercule, la société a mis en place un système qui permet d’économiser les coûts.

Pour cela, le projet a été calqué sur une série d’animation : trois personnages principaux seulement modélisés en 3D et peu de décors. Concrètement, une case de la BD sera d’abord mise en place en 3D, avant de subir des asses techniques pour adopter un rendu plus proche de la 2D classique.

Les modèles et assets utilisés sont stockés dans une base de données dédiée qui s’enrichit avec les différents volets de la BD, et est pensée pour le cross média : les assets peuvent être réutilisés pour une série, l’impression 3D, le jeu vidéo…

Ce même principe a été mis en place sur le projet Puppet Game : là encore, un même mesh sera utilisé sans modification sur une BD, un jeu vidéo et pour de l’animation. Un gain de temps et d’argent considérable.

Ci-dessous, visuels issus du projet Hercule.

La Cour des Miracles
Bastien Chauvet et Looky, cofondateurs de La Cour des Miracles.
Photos Xavier Granet pour ParisFx

 

Hercule

 


BlueBolt
Lucy Ainsworth-Taylor et Angela Barson, cofondatrices de BlueBolt avec Chas Jarrett.
Photo Xavier Granet pour ParisFx.

BlueBolt : des débuts prometteurs

BlueBolt a présenté une conférence des plus intéressantes : c’est l’un des rares studios londoniens à réussir à travailler à la fois pour la télévision et le long-métrage.
A l’origine de l’entreprise, un pari fou de trois ex-employés de MPC : Angela Barson, Lucy Ainsworth-Taylor et Chas Jarrett se sont lancés en 2009 dans l’aventure de la création d’un studio.
Viser les productions télévisuelles a été un gros défi, puisque les méthodes de travail changent radicalement de celles du cinéma.

Angela Barson (VFX Supervisor avec plus de 12 ans d’expérience, dont 8 chez MPC) et Lucy Ainsworth-Taylor (spécialisée dans la production, elle avait été recrutée par MPC en tant que Business Development Executive en 2001, elle a été un des moteurs de l’essor du studio) assuraient la présentation.
Elles sont tout d’abord revenues sur la première saison de Game of Thrones : BlueBolt était le studio VFX principal.
La diffuculté était de travailler avec différents réalisateurs, qui ont chacun leur vision. Cela impliquait de s’adapter et de montrer une grande réactivité : alors qu’un réalisateur pouvait se contenter d’un plan lointain pour un lieu donné, un autre exigeait soudain de pouvoir s’en rapprocher. Les mattes devenaient ainsi des décors 3D, sans compter que les réécritures du scénario donnaient vie à de nouveaux lieux.

En pratique, la construction des décors a débuté par l’analyse des storyboards, de façon à définir s’il fallait opter pour la 2D (matte painting), 2,5D (textures projetées sur une base 3D simple, qui permet des mouvements de caméras plus complexes qu’avec un simple matte) ou 3D. Ainsi, la fameuse prison en hauteur a eu droit à un traitement en matte et 2,5D, Winterfell à de la 3D.

Créer des dragons a constitué un vrai défi : les premières créatures 3D du studio !
BlueBolt a d’abord établi une maquette à partir des concept-arts, qui a ensuite été scannée. Des photos et vidéos d’iguanes ont été utilisées pour les textures et comme référence d’animation.

Au final, la saison 1 a nécessité trois mois de postproduction pour les effets visuels.

 


La démoreel du studio.

Autre projet de BlueBolt, une adaptation des Grandes Espérances pour la BBC, sous forme d’une durée de trois heures.

Il fallait reconstituter le Londres des années 1800 tel que décrit dans le livre de Dickens, mais en respectant une contrainte de taille : un budget particulièrement serré, malgré un montant triple de l’offre initiale de la production. Initialement, BlueBolt avait même conseillé au studio de ne pas utiliser d’effets visuels s’ils voulaient rester dans leur budget !

Les effets mis en place sont de différents types : du brouillard dans des scènes de campagne (impossible d’utiliser des machines à fumée, le vent aurait tout dissipé), la recréation du vieux Londres à partir de photos de bâtiments anciens bien réels, des navires en full 3D pour le port. Enfin, une scène particulièrement spectaculaire dans laquelle l’actrice Gillial Anderson prend feu. Si un cascadeur a d’abord effectué la scène, tournée au ralenti, le résultat n’était pas encore satisfaisant ; des flammes ont donc été ajoutées. Le résultat final combine une version sans flammes tournée avec l’actrice, la version avec flammes réelles et les VFX.


Les compétences de BlueBolt sont indéniables, avec son approche originale visant à la fois la télévision et le grand écran (Cloud Atlas, Blanche-Neige et le Chasseur, SkyFall). Nul doute qu’il faudra suivre ce jeune studio, qui semble très bien parti pour faire parler de lui dans les années à venir.

 

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