Ci-dessus, making-of vidéo du court par Cut and Cook.
3DVF : Les facettes des yeux ont été très soignées, avec des jeux de lumières, reflets et textures à la fois sur le plan large et le gros plan qui suit. D.C. : Dès le début sur cette séquence, nous pensions que l’image serait, beaucoup plus que d’habitude, créée lors du compositing. Nous avons donc sorti de la 3D plusieurs layers (textures diffractées et animées, particules, effets de lumières, etc.) que nous avons assemblés et mélangés dans Nuke. Beaucoup d’essais ont été faits. C’était un peu comme une recette que vous créez. Il faut essayer plusieurs combinaisons d’ingrédients avant de réussir son plat ! |
3DVF : Un soin tout particulier a été apporté à l’éclairage et au compositing : quelle a été votre approche à ce niveau ? D.C. : L’éclairage est un ingrédient très important des ambiances que nous voulions créer. Il est plutôt minimaliste, pas trop de sources, juste ce qu’il faut, et avec les passes nécessaires pour l’améliorer au compo. En préparation j’ai été très influencé par des vues au microscope, notamment d’une mouche, où l’image était très contrastée, sans effets. Pour moi il était important de créer une ambiance sans fioritures, minimaliste, et en même temps permettant l’accumulation de détails. Un peu comme s’il n’y avait qu’une source de lumière unique. |
3DVF : Vous avez indiqué avoir dépensé près de 40 000 heures de temps de rendu au total ; comment avez-vous géré cet aspect du projet, et cherché à l’optimiser ? Quels ont été les points les plus gourmands en ressources ? D.C. : Tout le film est rempli de détails à l’image. Et ça, ça coute très cher en temps de rendu. La gestion des niveaux de détails et les paramètres de qualité finement réglés, nous ont permis de faire descendre certaines images de 10 heures de rendu par image à 2 heures. Notre renderfarm comprenait 80 Cores physiques au début du projet. Et avec l’aide d’ApyMicro, nous sommes ensuite passés à près de 150 Cores. En faisant un calcul à la louche nous avons été étonnés de trouver un total de 40 000 heures cumulées. Mais c’est la réalité 🙂 (Evidement ça inclus les retakes) |
3DVF : Quelle a été la scène la plus délicate à gérer, et pourquoi ? D.C. : Chaque scène avait ses défis techniques et artistiques. Dans la première séquence il fallait placer, animer et calculer les milliers d’écailles. Dans la seconde il fallait créer l’outil qui nous a permis de générer et d’animer les voronoïs. Je pense qu’il serait plus juste de répondre que celle qui a été la moins compliquée techniquement est celle de l’oeil ! Pour ce qui est de l’insecte, notre exigence de précision et de réalisme ne nous a pas facilité la tâche. Si vous regardez bien, quand l’aile est floue, ce qu’on voit à travers ne l’est pas forcément. |
3DVF : Qu’est-ce qui vous rend le plus fier sur ce projet ? Inversement, y a-t-il une scène ou un aspect du film que vous auriez voulu retravailler, avec du temps supplémentaire ? D.C. : Il y a toujours des choses qu’on voudrait améliorer. C’est la date limite qu’on se fixe qui nous aide à finir :-). Mais sincèrement je suis hyper fier de ce film et de l’aventure humaine qu’on a vécue avec l’équipe. Quand on l’a fini et qu’il a fallu le mettre en ligne, je trouvais qu’on avait fait un très beau film, et je n’avais aucune idée de l’accueil que le public lui ferait. C’est un film très particulier qui risquait de ne pas plaire du tout. C’est tout le contraire qui se passe. Nous sommes très agréablement surpris des retours et de son score sur Vimeo. Le challenge était de traiter d’un sujet à priori peu séduisant et nous avons réussi je crois à y insuffler l’âme nécessaire pour rendre cet insecte vivant et sensible. |
J’en profite pour parler de la musique. Nous avons travaillé avec Nicolas Gueguen qui a créé des compositions et un sound design extraordinaire. C’était une magnifique surprise quand nous avons découvert le film avec la musique. Pour moi nos images n’auraient pas été aussi belles sans le travail de Nicolas. 3DVF : Quels sont vos autres projets actuels ? D.C. : Plusieurs choses sont sur le feu, nous sortons du tournage d’un film pour une marque de prêt à porter qui est actuellement en post production chez nous et qui devrait être en ligne fin janvier. Sinon je peux vous teaser avec un film pour un joaillier horloger très très haut de gamme pour février. L’expérience de ce court métrage m’a donné envie d’en faire d’autres. Je réfléchis déjà au suivant, il sera très différent mais je l’espère aussi surprenant et beau. |
3DVF : Comment voyez-vous l’avenir du studio, dans les années à venir ? Quels sont vos axes de développement, ou les nouveaux marchés que vous voudriez conquérir ? D.C. : Nous avons créé et équipé le studio pour lui permettre de grandir sans contraintes. Nous souhaitons continuer à travailler sur la pub TV ou internet, mais aussi pour le cinéma pour qui nous avons fait une pub Numéricable en 3D relief. Etonnement, Infime nous aide déjà à entrer sur le marché de l’habillage TV. Par ailleurs, nous travaillons aussi sur le développement d’une série d’animation. Enfin, à long terme, j’aimerais qu’on puisse s’attaquer à des longs métrages puisque notre structure à déjà la capacité d’accueillir ce type de projet. |
Pour en savoir plus – Le site du studio ; – Commenter l’article sur le forum de 3DVF. Crédits du court : Production: Cut and Cook Studio Supervisor: Dan Charbit
VFX: Arthur Graff et Mickael Lalo
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