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Interview : Camille Bovier Lapierre

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Camille Bovier Lapierre a co-réalisé avec Jean Baptiste Lefournier le générique d’Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté.

Nous vous proposons de revenir sur ce projet, mais aussi sur le parcours de Camille Bovier Lapierre et quelques autres de ses réalisations.

 

3DVF : Bonjour Camille, et merci d’avoir accepté cette interview. Pour commencer, peux-tu te présenter ?

Bonjour je m’appelle camille Bovier Lapierre, je réalise des pubs et des clips depuis une dizaine d’années, avant j’étais graphiste dans les effets spéciaux numériques.

Intro

 

3DVF : Quel est ton parcours ?

J’ai commencé par faire des études d’architecture à Grenoble. Mais déjà à l’époque je faisais tous mes plans sur ordi. Il y avait dans le soft, Archicad, un mode 3D archaïque qui ne permettait de faire que des parallélogrammes mais j’étais à fond. Cela m’a convaincu de postuler en 1996 au concours de SUPINFOCOM, et j’ai commencé sur 486 DOS avec 3D studio. C’était encore archaïque aussi mais on pouvait déjà faire plein de trucs. Je suis sorti en 1998 après avoir fait un film Elytre avec trois autres élèves, Régis Saillard, Patrick Lachaux et Benoit Lacoste.

J’ai commencé à bosser chez Duboi quelques mois, puis je suis parti chez Premiere Heure pendant 1 an et demi au sein de la post-prod’ interne de la boite. On était une petite équipe de 5-6 personnes. Ensuite, je suis arrivé chez Mac Guff.

Je développais en même temps à l’époque un projet de série pour les enfants avec trois autres amis, (Betrand Gatignol, Thomas, Lachartre et Patrick Lachaux),  » les Paghais « , pour Antéfilm.

C’est grâce à ce projet que j’ai réalisé mon premier clip. Un ami a vu le pilote de la série et m’a fait confiance pour réaliser le clip d’Alexis HK, C’que t’es belle en 2003. C’est grâce à ce clip que j’ai commencé ma carrière de réalisateur.

3DVF : Quelles sont tes spécialités / points forts ?

En tant que graphiste j’aimais bien les plans à réaliser entièrement, gérer toutes les étapes.



Mais je n’ai jamais été un pur animateur. En tant que réal, je cherche à m’éloigner des films trop techniques, on a vite fait de ne faire plus que cela. J’aime de plus en plus les projets ou la prise de vue prend pas mal de place. S’accrocher à la narration et aux acteurs, trouver une idée visuelle simple et efficace, ce qui n’est pas forcement le plus facile. Le film Ping-Pong est un de ceux que je préfère (en co-réal avec Jean Baptiste Lefournier). Pas de 3D, juste du compo et une idée tordue.

 





3DVF : Dernièrement, tu as co-réalisé avec Jean Baptiste Lefournier le générique d’Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté. Comment avez-vous obtenu ce projet ?

Nous étions tous les deux en train de bosser sur un court métrage chez Mac Guff quand Rodolphe Chabrier, Cofondateur et Directeur Général de Mac Guff, a lancé une compet’ en interne pour réaliser le générique. Plutôt que de bosser l’un contre l’autre, nous avons préféré unir nos forces.

 

Projet Refusé

 

3DVF : Initialement, vous aviez proposé une approche inspirée des Monty Python, qui n’a pas été retenue. Peux-tu nous en dire plus sur cette première version ?

Comme le film joue beaucoup sur les clichés véhiculés par la Grande-Bretagne, nous avions envie de montrer l’univers du film à travers le prisme de l’humour anglais. Nous voulions présenter tous les personnages du film chacun dans un tableau décalé et humoristique. Ce film parle vraiment du choc des cultures entre la France et l’Angleterre, et l’idée de présenter ces héros gaulois dans le style Monthy Python nous a semblé évidente. C’est avec cette idée que nous avons convaincu le réalisateur Laurent Tirard de s’adresser à nous. Nous avons réalisé sur After-effect une maquette de l’intégralité du générique en une petite semaine, et pendant encore deux autres, nous avons affiné chacun des tableaux, jusqu’à commencer à monter l’équipe à Mac Guff.

Ci-dessous, la première approche du générique ; plus bas, un test relief sur la portion de générique mettant en scène Charlotte Lebon.



 

 

Depardieu

 

Générique Astérix

Ci-dessous, animatique du générique.

 

3DVF : Le client n’a pas été convaincu, et vous avez finalement opté pour une version mettant en scène l’Union Jack et une couronne fortement inspirée de la Couronne de saint Édouard, deux symboles du Royaume-Uni. Comment vous êtes-vous tournés vers ce concept ?

En fait, ce n’est pas le client mais des spectateurs lors d’une projection test qui ont convaincu les producteurs de changer le générique ! Ces spectateurs ont trouvé dommage de donner autant d’information sur le rôle de chacun des comédiens, leur univers, les relations qu’ils entretiennent entre eux. De plus, le générique qui devait être précédé d’un prologue s’est retrouvé immédiatement au début de film, et les producteurs ont alors réalisé que notre concept « spoilait » la distribution des rôles ! Bref, notre proposition de générique en disait trop pour eux.

Après un bref moment d’atterrement, il a fallu faire table rase du concept et repartir sur une autre piste en urgence. On a dû réagir en quelques jours. C’était un lundi je crois, Laurent Tirard nous a proposé de faire un générique dans le style de celui du premier Batman où nous sommes en caméra macro dans le logo du super héros. Moi cela me parlait pas mal, mais Jean baptiste pensait qu’on ne tiendrait pas tout le générique sur cette idée. Il a eu l’idée de faire des plans macros sur une couronne. Il a commencé son idée de son côté pendant que moi j’étais dans les drapeaux. À un moment on a réalisé que les deux animatiques se raccordaient bien et nous sommes allés présenter une animatique complète le vendredi. Laurent Tirard a validé notre idée dans la soirée. Cela a été une semaine assez tendue !

 

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