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Test : MotionBuilder 2012

 

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S’il n’est pas forcément le logiciel d’Autodesk dont on parle le plus, MotionBuilder reste un outil puissant qui mérite d’être découvert. Nous vous proposons donc aujourd’hui un test de ce logiciel, dans sa version 2012.
Rémy Le Scornet alias Rls, fidèle utilisateur de MotionBuilder qui propose par ailleurs des tutoriels via son site, a mis à l’épreuve ce logiciel.
Si vous ne connaissez absolument pas MotionBuilder, ce dossier sera également l’occasion de vous présenter ses principales fonctions.

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À propos de l’auteur du test : Remy Le Scornet

Je suis infographiste 3D généraliste avec un profil d’animateur depuis près de 4 ans, je dispose d’une licence en Art plastique obtenu à la faculté d’art Jules Vernes d’Amiens où j’ai fait mes premières armes en animation 2D.
Pour envisager la 3D sérieusement, autrement qu’en empilant des primitives pleines de modificateurs chez moi avec 3D Studio Max 3, j’ai suivi une formation intensive de 9 mois ayant eu pour résultat mon court métrage d’animation 3D Dirty Curly, réalisé entièrement par moi même sauf pour le son (design, doublage et musique).
Concernant MotionBuilder, je l’ai découvert durant un showcase d’Autodesk au Festival d’animation d’Annecy de 2008. Je l’ai étudié en mangeant sa documentation pour l’essentiel et moins d’une année plus tard je travaillais professionnellement avec, en parallèle de 3ds Max.
Durant ma recherche de documentation et tutoriels sur MotionBuilder, je n’avais rien trouvé de concret dans la langue de Molière, j’ai donc décidé de faire profiter n’importe qui de mes connaissances du logiciel par des tutoriels vidéo, en espérant que cela soit assez bon pour les futurs utilisateurs du logiciel.

Introduction

MotionBuilder… Comment introduire ce logiciel ? Il semble connu, mais peu utilisé par la majorité des graphistes 3D. Ou alors personne ne s’en vante.
L’envie de connaître MotionBuilder ne semble pas vraiment au beau fixe selon les sondages de sites de formation vidéo (DVD et/ou VOD). Il semblerait presque abandonné par son éditeur au point de finir dans un package comme un cadeau bonus dans la boîte Autodesk Entertainment Creation Suite tout en étant vendu seul au prix fort…
Et pourtant ce logiciel est capable de faire de grandes choses dans son domaine d’application dédié, j’ai nommé : l’animation.
MotionBuilder est essentiellement connu pour la motion capture, ce que beaucoup ne qualifient pas vraiment d’animation en soi. Est-ce que ce programme serait vu comme une passerelle entre l’humain en pyjama lumineux et l’avatar 3D qu’il faut faire bouger dans une scène ?
Pour ma part, je sais que non, et je vais tenter de présenter ce programme et ses fonctions par le biais de quelques lignes illustrées d’images et de vidéos.

 

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Histoire

MotionBuilder ne semble pas avoir une histoire qui passionne les foules. Très peu d’infos restent encore en ligne sur sa genèse.
C’est chez Kaydara Inc. que MotionBuilder voit le jour. Cet outil novateur pour l’époque rencontre un succès suffisant pour permettre au studio d’accoucher de 5 versions majeures avant de se faire racheter par Alias en 2004 (qui éditait déjà Maya à ce moment).
C’est aussi chez Kaydara que voit le jour le format FBX qui est le format de fichier natif de MotionBuilder.
Alias n’éditera que la version 6 du logiciel qui nous intéresse aujourd’hui avant de se faire absorber par le géant actuel, Autodesk, un an plus tard (2005).
Autodesk édite alors la version 7 du logiciel. MotionBuilder 7.x restera la seule version du programme pendant quelques années. Autodesk produira quelques patchs correctifs pour conduire le produit dans sa version 7.5. C’est avec la volonté de sortir tout ses produits à la même période de l’année qu’Autodesk décide de donner un bout de code neuf à MotionBuilder avec la version 2009 qui amènera la gestion physique dans le programme (et quelques autres fonctions jusque dans la version 2011).

Depuis la version 2009, MotionBuilder suit le même train de sortie annuelle que les autres produits Autodesk. Au point qu’il fait désormais partie du pack Autodesk Entertainment Creation Suite aux côtés de Mudbox (et Softimage selon la version du pack).

De même, Autodesk a choisi le FBX comme format d’échange principal entre tous ses logiciels maison. Ceci facilite grandement le placement de MotionBuilder au sein d’une production, bien qu’il soit utile d’envisager MotionBuilder dans un pipeline pour d’autres raisons à venir.

Dans la version 2012, sujet de l’article, MotionBuilder fait partie des produits ayant subi un ravalement de façade. Et dans son cas, c’est assez violent, car l’interface de MotionBuilder n’avait pas vraiment changé depuis Kaydara Inc.

 

MotionBuilder

MotionBuilder et son ancienne interface, ici dans sa version 2011 qui est quasiment la même que celle de la version 5.

 

MotionBuilder en résumé

MotionBuilder est un puissant logiciel dédié à l’animation et il n’est pas vraiment prévu pour faire autre chose. Ne cherchez pas à faire de la modélisation avec, il ne peut qu’ajouter quelques primitives dans la scène ; de plus, tenter l’aventure d’assembler des boites, sphères, cônes et cylindres vous ramènerait tout droit dans les souvenirs de vos premières tentatives de  » faire de la 3D  » à la maison…
Pour continuer dans ce qu’il ne fait pas, il ne connaît les UVs qu’à l’importation d’un modèle déjà déplié et il ne dispose pas de modificateurs tout prêt à l’utilisation comme on en trouve dans beaucoup d’éditeurs 3D basique.
Il peut poser des lumières et tenter du rendu, mais ça pourrait donner le même résultat que si vous me demandiez de designer un site web. Cela sera probablement laid, sans exclure la possibilité d’obtenir quelque chose d’intéressant.
Il dispose tout de même d’une bibliothèque de shaders spécifiques pour son viewport orienté temps réel.
Il est possible aussi de skinner un mesh dans MotionBuilder, mais utiliser MotionBuilder pour ça serait comme se punir d’une mauvaise action… Avis aux masochistes 🙂

Globalement, MotionBuilder ne sait faire qu’une chose, mais il le fait très bien. Il a été conçu pour l’animation.
Pour afficher de l’animation correctement, il faut un viewport performant, et Mobu (c’est son petit surnom) en possède un très puissant.

Il agit comme un moteur temps réel et permet de ne pas frémir devant une scène lourde tout en lisant l’animation au framerate voulu.
MotionBuilder dispose de plusieurs préréglages de framerate, mais il est tout à faire possible de définir un framerate personnel (même si ce n’est pas vraiment utilisé tous les jours).
Cette capacité d’affichage rend les prévisualisations d’un projet aisées. Il est en effet bien pratique d’exporter une scène en FBX, de l’ouvrir avec MotionBuilder et de profiter de la puissance du viewport pour naviguer dans une scène lourde avec des personnages en mouvement sans pour autant subir l’effet diapo de vacances qu’on peut voir dans d’autres éditeurs 3D. Cela permet de préparer les orientations définies par les dirigeants d’un projet avec l’équipe de production (plan caméra, topologie d’un décor, animation de l’ensemble).

Interface

Je vais commencer par ce qui peut choquer en premier lieu chez les utilisateurs de Mobu ayant beaucoup travaillé avec les versions antérieures à 2012.
Cette nouvelle édition adopte la robe sombre qu’Autodesk a choisi d’assigner à la majorité des logiciels 3D majeurs de la firme. Mais il ne s’agit pas non plus d’un simple changement de couleurs.

 

Interface

La nouvelle interface de MotionBuilder 2012 (Version HD de la capture d’écran).


Auparavant, les outils de MotionBuilder étaient des fenêtres flottantes et indépendantes les unes des autres. Il était même possible de les dimensionner comme on le souhaitait. Y compris au point de masquer une bonne partie de l’interface d’un outil si l’on voulait gagner de l’espace sans fermer la fenêtre en question, un peu à l’image de GIMP actuellement.
Désormais, l’interface de Mobu 2012 forme un tout, comme un bloc, à l’image des autres produits de la maison Autodesk. Sauf que pour ne pas perdre la modularité de l’interface (qui est quand même un point fort en configuration multi-écran), les fenêtres sont devenues dynamiques les unes entre les autres tout en gardant la possibilité de détacher une fenêtre du bloc de fond pour la rendre flottante comme avant.
Une fenêtre détachée du fond peut s’y revoir intégrée, Mobu donnant une prévisualisation de son intégration de façon dynamique, mais pas toujours très intuitive. On doit parfois se battre avec l’interface, juste parce qu’on souhaite remettre un outil à son emplacement d’origine ou le placer à un autre endroit, mais sans y parvenir… Autrement qu’en rechargeant le layout ou en prenant quelques grammes de patiente dans les narines.

L’interface de MotionBuilder peut sembler bien chargée sur un premier démarrage, mais pas forcément plus qu’un autre logiciel 3D. Et comme d’autres logiciels 3D, l’interface de MotionBuilder est modulable.

Il y a d’ailleurs différents layout d’interfaces préenregistrés dans le programme qui permettent de passer d’une activité à une autre rapidement avec les bons outils immédiatement disponibles sous le curseur. D’autres programmes le font aussi comme Softimage par exemple.
Dans cette édition 2012, le nombre de layout par défaut se voit réduit à 3, contre 5 pour les versions précédentes.
Mais MotionBuilder permet d’enregistrer ses propres layout afin d’organiser au mieux ses boites à outils selon le travail envisagé. La mise à jour d’un layout est de plus très facile (plutôt que d’enregistrer un nouveau layout basé sur un ancien). Ajoutons à cela une nouveauté dans la version 2012 : la fonction de mise à jour automatique du layout personnalisé en cours d’utilisation.

Concernant l’animation, MotionBuilder fonctionne par Takes. Les Takes sont des pistes d’animation principales, c’est-à-dire que l’on peut travailler l’animation d’une scène et d’un personnage dans la take001 et, au sein du même fichier FBX, travailler une autre animation avec ce même personnage dans la take002. Il est aussi possible de dupliquer une take sur une nouvelle take.
Tout sera contenu dans le fichier et les takes sont indépendantes les unes des autres. Il faudra juste préciser quelle take sera chargée lors de l’import du FBX dans un éditeur 3D.
Il est possible de renommer les takes, comme à peu près tout dans MotionBuilder.

 

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