S’il n’est pas forcément le logiciel d’Autodesk dont on parle le plus, MotionBuilder reste un outil puissant qui mérite d’être découvert. Nous vous proposons donc aujourd’hui un test de ce logiciel, dans sa version 2012. |
Rémy Le Scornet alias Rls, fidèle utilisateur de MotionBuilder qui propose par ailleurs des tutoriels via son site, a mis à l’épreuve ce logiciel. Si vous ne connaissez absolument pas MotionBuilder, ce dossier sera également l’occasion de vous présenter ses principales fonctions. |
À propos de l’auteur du test : Remy Le Scornet
Je suis infographiste 3D généraliste avec un profil d’animateur depuis près de 4 ans, je dispose d’une licence en Art plastique obtenu à la faculté d’art Jules Vernes d’Amiens où j’ai fait mes premières armes en animation 2D. |
Introduction
MotionBuilder… Comment introduire ce logiciel ? Il semble connu, mais peu utilisé par la majorité des graphistes 3D. Ou alors personne ne s’en vante. |
Histoire
MotionBuilder ne semble pas avoir une histoire qui passionne les foules. Très peu d’infos restent encore en ligne sur sa genèse. |
Depuis la version 2009, MotionBuilder suit le même train de sortie annuelle que les autres produits Autodesk. Au point qu’il fait désormais partie du pack Autodesk Entertainment Creation Suite aux côtés de Mudbox (et Softimage selon la version du pack).
De même, Autodesk a choisi le FBX comme format d’échange principal entre tous ses logiciels maison. Ceci facilite grandement le placement de MotionBuilder au sein d’une production, bien qu’il soit utile d’envisager MotionBuilder dans un pipeline pour d’autres raisons à venir. Dans la version 2012, sujet de l’article, MotionBuilder fait partie des produits ayant subi un ravalement de façade. Et dans son cas, c’est assez violent, car l’interface de MotionBuilder n’avait pas vraiment changé depuis Kaydara Inc. |
MotionBuilder et son ancienne interface, ici dans sa version 2011 qui est quasiment la même que celle de la version 5.
MotionBuilder en résumé
MotionBuilder est un puissant logiciel dédié à l’animation et il n’est pas vraiment prévu pour faire autre chose. Ne cherchez pas à faire de la modélisation avec, il ne peut qu’ajouter quelques primitives dans la scène ; de plus, tenter l’aventure d’assembler des boites, sphères, cônes et cylindres vous ramènerait tout droit dans les souvenirs de vos premières tentatives de » faire de la 3D » à la maison… Globalement, MotionBuilder ne sait faire qu’une chose, mais il le fait très bien. Il a été conçu pour l’animation. |
Il agit comme un moteur temps réel et permet de ne pas frémir devant une scène lourde tout en lisant l’animation au framerate voulu. MotionBuilder dispose de plusieurs préréglages de framerate, mais il est tout à faire possible de définir un framerate personnel (même si ce n’est pas vraiment utilisé tous les jours). Cette capacité d’affichage rend les prévisualisations d’un projet aisées. Il est en effet bien pratique d’exporter une scène en FBX, de l’ouvrir avec MotionBuilder et de profiter de la puissance du viewport pour naviguer dans une scène lourde avec des personnages en mouvement sans pour autant subir l’effet diapo de vacances qu’on peut voir dans d’autres éditeurs 3D. Cela permet de préparer les orientations définies par les dirigeants d’un projet avec l’équipe de production (plan caméra, topologie d’un décor, animation de l’ensemble). Interface Je vais commencer par ce qui peut choquer en premier lieu chez les utilisateurs de Mobu ayant beaucoup travaillé avec les versions antérieures à 2012. |
La nouvelle interface de MotionBuilder 2012 (Version HD de la capture d’écran).
Auparavant, les outils de MotionBuilder étaient des fenêtres flottantes et indépendantes les unes des autres. Il était même possible de les dimensionner comme on le souhaitait. Y compris au point de masquer une bonne partie de l’interface d’un outil si l’on voulait gagner de l’espace sans fermer la fenêtre en question, un peu à l’image de GIMP actuellement. Désormais, l’interface de Mobu 2012 forme un tout, comme un bloc, à l’image des autres produits de la maison Autodesk. Sauf que pour ne pas perdre la modularité de l’interface (qui est quand même un point fort en configuration multi-écran), les fenêtres sont devenues dynamiques les unes entre les autres tout en gardant la possibilité de détacher une fenêtre du bloc de fond pour la rendre flottante comme avant. Une fenêtre détachée du fond peut s’y revoir intégrée, Mobu donnant une prévisualisation de son intégration de façon dynamique, mais pas toujours très intuitive. On doit parfois se battre avec l’interface, juste parce qu’on souhaite remettre un outil à son emplacement d’origine ou le placer à un autre endroit, mais sans y parvenir… Autrement qu’en rechargeant le layout ou en prenant quelques grammes de patiente dans les narines. L’interface de MotionBuilder peut sembler bien chargée sur un premier démarrage, mais pas forcément plus qu’un autre logiciel 3D. Et comme d’autres logiciels 3D, l’interface de MotionBuilder est modulable. |
Il y a d’ailleurs différents layout d’interfaces préenregistrés dans le programme qui permettent de passer d’une activité à une autre rapidement avec les bons outils immédiatement disponibles sous le curseur. D’autres programmes le font aussi comme Softimage par exemple. Dans cette édition 2012, le nombre de layout par défaut se voit réduit à 3, contre 5 pour les versions précédentes. Mais MotionBuilder permet d’enregistrer ses propres layout afin d’organiser au mieux ses boites à outils selon le travail envisagé. La mise à jour d’un layout est de plus très facile (plutôt que d’enregistrer un nouveau layout basé sur un ancien). Ajoutons à cela une nouveauté dans la version 2012 : la fonction de mise à jour automatique du layout personnalisé en cours d’utilisation. Concernant l’animation, MotionBuilder fonctionne par Takes. Les Takes sont des pistes d’animation principales, c’est-à-dire que l’on peut travailler l’animation d’une scène et d’un personnage dans la take001 et, au sein du même fichier FBX, travailler une autre animation avec ce même personnage dans la take002. Il est aussi possible de dupliquer une take sur une nouvelle take. |