Interviews : Assimilate Scratch

 

Scratch

 

Interview de Basile Glaize,
gérant/CEO de Di-dea

3DVF : Bonjour Basile, peux-tu nous présenter Di-dea ?

Basile Glaize : Grâce à mon passé de revendeur AVID, Daniel Esperanssa (spécialiste à l’époque de Matador et Media Illusion et maintenant responsable support Europe pour SCRATCH) m’a fait découvrir ASSIMILATE courant 2007 au tout début de l’aventure, et finalement nous sommes devenus distributeur France pour ASSIMILATE.
En 2008 le marché était mûr et nous sommes passés immédiatement premier revendeur Européen. Romain Donnot a commencé à travailler pour DI-DEA fin 2008 (il connaissait déjà Scratch et formait aux Lapins bleus). Aujourd’hui le relais est pris par Baptiste Gillibert (ex Hectic Electric) et Pierre Jouvet, qui fut longtemps spécialiste Media/FilmComposer chez Avid.

Depuis, nous nous sommes concentrés sur les outils indispensables (station HP ou GLOBALSTOR, stockage SAN RORKE DATA, JMR, AXUS, toute la gamme de consoles Tangent Devices, les écrans, cartes d’acquisition Mac/WIN BLUEFISH444 et AJA 2K etc.) pour assurer à nos clients une ligne de produits cohérente autour du Digital Intermediate qui est le marché d’origine de SCRATCH. Dans l’ensemble nous travaillons toujours directement avec les fabricants pour assurer un support direct.

3DVF : Quels services offre Di-dea concernant Scratch, en quelques mots ?

B.G. : Nous sommes l’interface commerciale d’ASSIMILATE en France. Notre premier rôle est d’assurer la présence sur les salons, faire les démos et les évaluations pour les tests et essais sur des projets concrets. En fait DI-DEA est un booster pour l’utilisateur qui veut vraiment découvrir SCRATCH.
L’autre point essentiel c’est la possibilité de faire travailler le client sur son projet en étant toujours à même d’avoir une solution de rechange en cas de panne, voir une deuxième station dans le cadre d’un projet complexe. Seule une société locale peut proposer ce type de service avec la disponibilité qui en découle.

3DVF : L’arrivée de la version 6 de Scratch s’accompagne du support des Mac, mais aussi et surtout d’une baisse conséquente des tarifs ; quelles seront selon toi les répercussions au niveau de la clientèle potentielle ?

B.G. : Des commandes immédiates !
En effet, depuis le NAB, MIKROS commence un long métrage en utilisant un Scratch lab sur Mac, mais aussi d’autres clients comme INTHEMOOD, HEROLD&FAMILY, WALPAPER font l’acquisition d’une nouvelle station.

3DVF : 2 versions de Scratch sont proposées, version LAB ou 6 (Finishing). Comment et dans quel but ces versions ont-elles été mises en place ?

B.G. : Il fallait faire une gamme simple et utile par rapport au marché.
2 produits principaux très complets sont plus cohérents qu’une multitude d’options sur 5 références de base.
De plus, le fait de passer sur Mac est une réponse à la demande du marché : notre clientèle concentre des sociétés de taille moyenne ou petite (excepté Mikros) qui travaillent en petites équipes très spécialisées. Certains ne travaillent que sur Mac.

De plus on compte beaucoup de Chef Op et DIT (Digital Imaging Technician : mélange de data manager et ingénieur de la vision) habitués à travailler en toute indépendance sur Mac.
Enfin, il faut rappeler que Scratch c’est une solution souple, puissante, ouverte, légère… Et surtout très efficace, dont le moteur est  la carte graphique GPU, qui a juste besoin d’être nourrie d’images (débit par le stockage adéquat) pour les traiter en temps réel jusqu’au 5K en relief. Donc la base est très simple et c’est comme cela que l’on retrouve le SCRATCHLAB.
SCRATCHLAB est conçu tous les opérateurs : chef op, real, dir de post-prod, technicien de post prod, dir. Technique et les DIT, d’où le travail directement sur le plateau. À ce titre, c’est un produit de laboratoire digital sur le plateau et de Dailies pour les VFX et qui peut faire beaucoup plus.

Plus qu’un produit uniquement pour les dailies c’est un outil qui comprend tout ce que Scratch6 propose excepté les secondaires (multi layer) pour l’étalonnage et le compositing. Maintenant, SCRATCH LAB apparait comme un produit incontournable autant en post-prod pour les opérations de transcodage et de conformation que comme assistant au finishing que sur le terrain en production pour la gestion quotidienne en lecture des fichiers camera natifs. Pour la Gestion des réglages caméras (RAW), des rushes, de la gestion des Luts, pré-étalonnage, exports des offline pour le montage…

Avec SCRATCH6 (Finishing) vous passez à la partie étalonnage et intégration des effets spéciaux en multicouche (secondaires) sans limitation logicielle. Même si on peut intégrer des plug-ins dans LAB (OFX) c’est plutôt dans Finishing que cela devient intéressant grâce aux secondaires. Notamment toute la gamme des plug-ins TheFoundry est compatible Scratch en OFX, notamment les plug-ins GPU tels que Genarts Sapphire ou Monster.

Avant le NAB, SCRATCH Finishing était le plus répandu ! Généralement, on le voit dans une salle dédiée, utilisant des interfaces TANGENT DEVICES CP200 (ou CP300 Wave), un écran d’étalonnage ou un vidéoprojecteur HD, 2K et 3D. C’est là que le client final voit son film aboutir à la version désirée. Et c’est la que l’on va exporter les fichiers pour le DCI  (2K , 4K, 3D Relief) ou le retour en labo chimique, les masters DVD, SD, HD etc.  SCRATCH6 c’est le marché du finishing en temps réel, c’est donc pour le prestataire spécialisé en post-prod qu’il a été refondu.

 

Scratch LAB

Quelques projets de longs-métrages ayant utilisé Scratch Lab.

 

3DVF : Comment orientes-tu les clients dans leur choix ? Quelles sont les possibilités de personnalisation concernant les différentes versions proposées ?

B.G. : Ceux qui ne connaissent pas Scratch seront attirés soit par la conformation, le workflow incroyablement souple et simple des images RED, ARRI ou Phantom (grosse part du marché de la post-prod aujourd’hui), soit par l’étalonnage et enfin… Par le relief (confo + etalo).
50% de nos images de démo sont en 3D relief : c’est un élément important dans les demandes actuelles des clients.
Mais par-dessus tout, la souplesse et l’efficacité de Scratch à travailler dans un environnement ouvert sont essentielles à faire découvrir pour intéresser nos prospects.
Un client qui a compris comment fonctionne Scratch sait naturellement qu’il va pouvoir adapter l’outil à ses besoins. C’est intrinsèque à Scratch : il y a des possibilités infinies  mais surtout, il y a des possibilités infinies de parvenir différemment à un résultat identique.

3DVF : À ce propos, quels sont les clients « types » d’une solution comme Scratch, en France ? Aurais-tu quelques exemples à nous donner ?

B.G. : L’exemple le plus visible était le groupe Quinta (8 stations, DURAN VFX, SCANLAB, DUBOICOLOR) qui a post-produit plus de 180 films sur Scratch depuis 2007. Désormais, nous comptons aussi dans nos clients ECLAIR (2 Scratch) et MIKROS (5 Scratch).
Mais nous travaillons aussi avec des sociétés à taille humaine où les équipes sont responsabilisées et passionnées.

On va retrouver COSMO DIGITAL (Bi, n’aie pas peur ! qui a eu et reçoit encore de multiples prix : prix SACD + prix ACID Cannes 2010 Semaine de la critique, Prix meilleur premier film festival de Stockholm 2010 etc.) qui est aussi un spécialiste du shoot sur film ;
WALPAPER qui a investi dans une superbe salle avec projecteur 2K (Fracture, court métrage primé à Cannes) ;
CIRCUS, lié à la publicité est aux effets spéciaux ;
ORCA en province qui fait aussi de la pub et utilise ses outils de prod (camera RED), mais aussi Lapins Bleus et ArtFX pour la formation ;
Christophe Legendre qui se fabrique ses effets de style ;
DIGITAL FACTORY pour de l’étalonnage de clips ;
STUDIO L’EQUIPE FRANCE qui gère des confo et étalonnage à plus de 70% sur sources RED (prix Festival de La Rochelle : Peau de Chagrin, Un soupçon d’innocence qui vient de passer à la tv, La loi de mon pays etc.) et dernièrement HIGH FUN qui traite du téléfilms, du clip, de la com institutionnelle haut de gamme  et bientôt son premier long ;
Plus connus dans le milieu VFX (travaillent sur x licences NUKE) il y a HEROLD&FAMILY (DELACAVE) qui nous prépare un long métrage relief ;
CHEZ EDDY a choisi d’ajouter un SCRATCH6 sur la station qui supporte déjà un NUKE et un Smoke (MAC).

Nos derniers clients sont ECLAIR et SYLICONE.

En fait chacun utilise son Scratch en fonction de ses besoins et tous y trouvent un outil adapté différent de l’autre ! C’est le côté magique !





Podcast vidéo de FXPhD présentant Scratch.

 

3DVF : Quels sont pour toi les atouts de Scratch par rapport aux autres solutions du marché ? Bref, comment fais-tu pour convaincre un client potentiel d’opter pour Scratch et pas un concurrent ?

B.G. : Le premier atout, c’est la prise en main !
En fait, si on trouve une société dont les responsables n’ont pas à faire de mea culpa sur des investissements passés…Il suffit qu’ils testent et soient formés sur 2 jours. Une fois pris en main, au bout de 3 jours ils sont conquis.
Au bout d’une semaine, on commence à voir un regard un peu rêveur quand l’utilisateur a compris tout ce qu’il pouvait encore faire et qu’il devait essayer… Tous nos clients Scratch sont passionnés par l’outil, c’est assez impressionnant, c’est la première fois que je rencontre une communauté d’utilisateurs aussi attachés à leur outil.

Le deuxième atout, c’est la puissance.
Beaucoup d’outils un peu vieillissants sont toujours bien en place et répondent à certaines habitudes, mais ils ont tous été conçus à la base pour un fonctionnement CPU puis, plus tard, adaptés (plus ou moins bien) à un fonctionnement sur GPU. Dès 2004 Assimilate a misé sur la puissance et l’évolution des GPU pour développer Scratch. Du coup, ses performances GPU restent inégalées : une seule carte permet de travailler sur deux flux 5K en temps réel pour le relief !

Le troisième atout, c’est l’ouverture !
Comparé  à la concurrence, Scratch est certainement le système le plus ouvert. Sa database est en SQL et sa structure en XML, ce qui permet d’une part de communiquer avec n’importe quel réseau, mais également toutes les personnalisations imaginables. Le XML permet l’automatisation de tâches, mais aussi la réalisation de scripts plus complexes prenant en compte les valeurs d’étalonnage à distance, tout comme l’export HTML va permettre le suivi de projets via le web. L’import et l’export de tous types de LUTs (Look-Up-Tables) vont aussi dans ce sens.

D’un point de vue plus commercial, Scratch est maintenant connu avant même que l’on fasse la présentation : notre réponse très rapide avec une station d’évaluation permet de confirmer très efficacement l’intérêt de SCRATCH dès qu’on nous demande une présentation.
Enfin, nous avons la chance d’avoir un support d’une réactivité inégalée. Les mises à jour peuvent être très rapides pour répondre à un problème spécifique lié à une prod. Enfin, Daniel et Romain assurent au niveau européen un support autant francophone qu’international. À cela commence à s’ajouter notre nouvelle équipe chez DI-DEA. Les utilisateurs ont aussi accès à la SCRATCHLIST où ils peuvent poser des questions techniques ouvertes à la fois aux autres utilisateurs et au support.

3DVF : Qu’attends-tu des prochaines mises à jour du logiciel ? Sur quels points peut-il le plus progresser ?

B.G. : Je ne peux que répondre en tant qu’interface commerciale qui écoute les demandes.
Dans ce sens, il faut pouvoir répartir le travail que l’on fait sur un Finishing sans bloquer une salle de post-prod avec la machine à café et les divans en cuirs ! Mais SCRATCHLAB est déjà la réponse…
Par-dessus tout j’attends un outil pas cher qui deviendrait une référence pour tous en matière de Player universel (RED, ALEXA, DPX, 3D relief, etc.).

3DVF : Di-dea propose également diverses extensions pour Scratch, mais aussi des utilitaires spécifiques… Peux-tu nous en dire plus ?

B.G. : Disons que dans la tradition d’origine (Avantcam s’était lancé dans l’intégration d’une caméra DCinema avec  de multiples associés spécialisés) il nous est venu naturellement à l’esprit la possibilité d’interfacer Scratch avec d’autres logiciels (NUKE notamment).
C’est pourquoi quand Romain est arrivé, cela l’intéressait, il a reçu une formation spécialisée Python et a commencé à travailler dans ce sens.
Aujourd’hui c’est toujours lui qui développe, mais pour Assimilate.

3DVF : Qu’en est-il du hardware ?

B.G. : Scratch évolue dans une philosophie ouverte et efficace en 64bits (Windows7) et maintenant pour MAC.
Pas de stations estampillées, mais des stations testées validées (HP, Globalstor, MAC essentiellement, mais aussi quelques intégrations) idem pour le stockage (JMR, RORKE DATA, GLOBALSTOR).
En réalité, du moment que cela correspond au cahier des charges tout est possible ! Par exemple chez Lapins Bleus Formations ils ont leurs stations d’intégration.
Le seul point essentiel qui évolue en permanence c’est la puissance du GPU. Vu que les cartes NVIDIA (Quadro FX, FERMI etc.) évoluent plus vite que l’informatique en général…Du coup, il suffit de faire évoluer sa carte pour que Scratch additionne des capacités de traitement temps réel supplémentaire (Oscillo Vecteurscope, Blur, etc.)

Ensuite il faut commencer par préparer sa station pour avoir le débit en stockage adéquat : ce qui ne bouge pas dans le temps car 2K, 4K, sont toujours les mêmes références de débits. Puis savoir si on a besoin ou non de travail en réseau SAN (ce qui me parait essentiel, voir vital aujourd’hui) et enfin la station dont on a déjà choisi la carte graphique (NVIDIA QFX4000, 5000, 6000 SDI ou non).

A noter, nous avons des prospects qui réussissent à faire tourner Scratch (dans une version de test, limitée dans le temps) sur des iMac, et donc sous ATI… On peut donc commencer à parler de support pour cette marque, mais ce n’est évidemment pas à voir comme quelque chose d’officiel.

Customer Showreel d’Assimilate.

 

3DVF : Pourrais-tu également nous dire en quelques mots quels sont les autres produits et services proposés par Di-dea, non liés à Scratch ?

B.G. : Tout ce qui concerne l’informatique et la vidéo pour le marché de la post-prod film ou HD. Notamment la location de station avec stockage intégré et carte type Bluefish ou AJA 2K 444.
Par ailleurs nous proposons quelques produits spécifiques à la location : Tektro 444, station d’acquisition 2K BLUEFISH ou AJA, écrans HD SDI, CINE ASSET pour créer des DCP etc. Tous ses outils sont directement liés de prés ou de loin à SCRATCH.

3DVF : Pour finir, y a-t-il un point que je n’ai pas abordé, mais dont tu aurais voulu parler ?

B.G. : Oui, on a la possibilité d’aider les techniciens de post-prod à découvrir Scratch dans nos locaux à Clamart. S’ils veulent en savoir plus qu’ils m’appellent.
Au-delà du support des plug-ins OpenFX (Assimilate fait partie de l’ « Open FX association » ), Assimilate propose également un SDK permettant aux fabricants de développer leurs propres outils au sein de l’interface de Scratch, il s’agit du SPA (pour Scratch Plugin Api).

Pour en savoir plus :

– site d’Assimilate, éditeur de Scratch ;
profil vimeo d’Assimilate, dont sont tirées les vidéos de cet article. On y trouvera de nombreux tutoriels et webinars sur des sujets spécifiques.
– site de Di-dea, revendeur en Frrance de Scratch ;
– le prochain évènement sur lequel Scratch sera en démonstration : l’IDIFF, à paris, les 17 et 18 janvier 2012.

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