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Interview : Lucas Hug, réalisateur de Where is The Love

Lucas Hug

 

Lucas Hug a publié il y a quelques semaines son premier court Where is The Love ?, réalisé après le travail ou entre deux postes.

Avec lui, nous revenons sur la création du film, mais aussi sur son travail d’environment artist chez Longtail Studios, au Canada.

 

 

3DVF : Bonjour Lucas, et merci d’avoir accepté cette interview. Pour commencer, pourrais-tu te présenter brièvement ? Quel est ton parcours ?

Bonjour ! Je suis vraiment ravi d’avoir l’occasion de répondre à vos questions. Pour me présenter, j’ai toujours été fasciné par l’art depuis mon enfance, j’ai décidé de travailler dans ce domaine. Quand j’ai obtenu mon diplôme en communication visuelle, je me suis tourné vers la modélisation 3D. Très vite, en combinant ma passion pour le cinéma et la 3D, j’ai développé l’idée d’un court-métrage qui a pris 4 ans à voir le jour. Après une expérience enrichissante en Espagne dans les jeux vidéo, J’ai décidé de tenter ma chance en Amérique du Nord. Je travaille actuellement pour Longtail Studios à Halifax, en Nouvelle-Écosse, Canada.

3DVF : Tu as récemment dévoilé « Where is The Love », court que tu as réalisé quasi entièrement (la partie animation ayant été gérée par Rémi Hueso, Oscar Perea et Alma Salina). Pourquoi se lancer dans un tel projet, a priori assez éloigné de ton poste d’environnement artist ?

Mon amour du film d’animation et des images de synthèse est ancien, je me suis donc lancé dans ce projet par passion. Il est vrai que mon poste est éloigné de la création des courts métrages, mais cela était nécessaire dans la réalisation de ce projet. Le soir, quand je rentrais chez moi, j’avais vraiment envie de le travailler, car cela était différent de ce que je faisais la journée.

 

 

3DVF : D’où est venue l’idée du projet ?

L’idée de mon court-métrage m’est venue d’un désir d’exorciser la douleur que j’ai ressentie durant certaines relations amoureuses. Je voulais en rire au lieu d’en pleurer. J’ai donc décidé d’en faire un film. Pour moi, la création artistique est un bon outil thérapeutique. De plus je pense que c’est dur de parler de quelque chose que tu n’as pas vécu.

3DVF : Peux-tu nous parler des conditions de réalisation ? J’imagine que la production s’est déroulée essentiellement durant ton temps libre, le soir et le week-end…

J’ai effectivement travaillé uniquement pendant mon temps libre et entre un changement de boite.

La production a été longue, je faisais souvent des pauses puis je reprenais le travail après. Puis parallèlement, j’évoluais dans ma maîtrise des images de synthèse, alors cela m’arrivait de revenir sur des textures, des rendus pour les améliorer. Cela a été dur pour moi, mais, à un moment donné, j’ai pris la décision d’arrêter de modifier et d’aller de l’avant.

Au niveau du matériel, j’ai utilisé uniquement mon ordinateur personnel, ce qui n’était pas ce qu’il y avait de mieux, à l’époque, pour un travail aussi conséquent ! De plus, j’ai pris mon temps pour trouver des animateurs et un ingénieur du son, j’ai hésité à faire le travail moi-même, mais je voulais un boulot de très bonne qualité donc j’ai fait appel à des professionnels. Ils ont tous travaillé bénévolement sur ce projet et pendant leur temps libre.

 

Dessins préparatoires

Dessins préparatoires

3DVF : Quatre ans de production ont été nécessaires. Est-ce que tu n’as pas eu envie d’abandonner, de tout changer en cours de route ? Comment rester motivé ?

J’ai souvent laissé le projet de côté pour m’occuper d’autres projets nécessaires pour ma carrière. De plus, j’ai mis du temps à trouver de bons animateurs. Il est vrai que de temps en temps, j’ai laissé le projet pendant quelques mois. Heureusement, la passion a toujours repris le dessus ! Il est aussi vrai que durant ces quatre années de production, j’ai parallèlement évolué dans la création de textures et de modélisation, la tentation de refaire les textures était forte ! Je les ai d’ailleurs refaites une fois entièrement. Mais à un moment donné, il faut faire un choix et passer à une autre étape.

3DVF : Quel a été le workflow logiciel ? Qu’est-ce qui a guidé tes choix ?

Pour tout ce qui a été la modélisation, animation, particules effects j’ai utilisé 3D Studio Max 2010. Puis pour les rendus j’ai commencé avec Vray mais j’ai finalement utilisé MentalRay. Pour l’animation du visage (Que j’ai faite moi même), j’ai utilisé ToonBoom. Pour l’explosion finale, ça a été Fume FX et le compositing final a été réalisé sur After Effect. J’ai bien sûr utilisé plusieurs scripts et plugins, mais ça serait très long de les citer tous.
Ce qui a guidé mon choix a été la facilité de maitrise du logiciel et surtout ses capacités à produire un matériel de qualité. De plus, j’ai utilisé 3DS Max car je l’ai appris à l’école, ce qui a guidé considérablement mes choix de plugins. Ce qui a été dur, c’est d’apprendre le logiciel une fois, d’arrêter de travailler sur le projet pendant quelque temps et d’ensuite revenir sur le logiciel et le réapprendre, car j’avais oublié la plus grande partie.

 

Storyboard

 

3DVF : Comme indiqué plus haut, Rémi Hueso, Oscar Perea et Alma Salina se sont chargés de l’animation. Comment en sont-ils venus à participer au projet ? Pourquoi avoir fait appel à eux ?

Mon but était de produire un court-métrage de qualité. Je ne voulais pas me charger de l’animation, car je savais que je ne pourrais pas atteindre la qualité suffisante. J’ai finalement demandé à des collègues de travail, quand je travaillais à Pyro Studio en Espagne.

3DVF : As-tu eu des problèmes particuliers ? Comment les as-tu résolus ?

Il y avait plein de choses que je ne savais pas faire, j’ai dû apprendre plein de nouveaux logiciels comme FumeFX, ToonBoom,… J’ai passé des heures pendant ma pause de midi à me documenter et à regarder des tutoriaux. Le second problème majeur a été le temps de rendu. J’avais comme objectif entre 15 et 20 mn de rendu par image. Puis j’ai beaucoup travaillé sur la configuration de MentalRay. J’ai, bien sûr, acheté un nouvel ordinateur ce qui m’a énormément aidé.

 

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