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Rencontre avec l’équipe de la série d’animation Kaeloo – Cube Creative


3DVF : Bonjour Rémi, est-ce que tu peux rapidement te présenter et présenter le projet Kaeloo ?

 

Rémi Chapotot : Alors, je m’appelle Rémi Chapotot, j’ai 27 ans ; je suis un ancien de Supinfocom’ Arles, sorti en 2006 avec un court appelé « making-of ». Je me suis alors fait « harponner » par Cube Creative pour réaliser un pilote de série qui s’appelait Kaeloo. A l’époque, nous avions coproduit ce premier épisode avec des Japonais pour pouvoir le présenter au Festival d’Annecy, en relief et dans la grande salle de Beaulieu : ce fût un grand moment pour nous !
Nous voilà donc deux voir même trois ans après, avec la série, 52 épisodes de 7 minutes… Et, on espère, 52 tranches de rire pour les spectateurs !

 

 

 

3DVF : Quand Canal + a finalement produit la série. Comment avez-vous réussi à garder le contrôle sur l’écriture, le même niveau trash et déjanté qui avait fait le succès du pilote ?

 

 

Rémi Chapotot : Pour être tout à fait honnête, Canal + nous a donné une carte blanche quasi-totale, dans le sens où ils ont très vite compris que je ne voulais pas aller dans le trop trash et violent façon Happy Tree Friends. Evidemment dans le pilote, la tronçonneuse dans la tête du canard c’est ce qui avait fait rire les gens et nous avait fait remarquer, de même que les dialogues assez cinglants…

 

Mais Canal a très vite compris que l’esprit initial est ce qui allait plaire, et de toute façon, ils nous ont demandé une série « famille », autrement dit qui peut être regardée par tous, pas que par les enfants : les adultes ne doivent pas s’ennuyer. On essaie donc de faire en sorte que les enfants s’amusent, mais que les parents et les plus âgés y trouvent aussi leur compte. Il y a donc toujours de la baston, de l’humour hyper-cynique, et même une certaine forme de critique qu’on ne trouve pas forcément dans un bon nombre de séries d’animation. Ça explique d’ailleurs que la série soit un peu difficile à positionner, notamment pour les diffuseurs pour qui Kaeloo n’a pas toujours été évident à placer!

 

Je me suis occupé de l’écriture avec Jean-François Henri, qui est un vétéran du milieu : 30 ans d’expérience, il a notamment travaillé sur Les Dalton, Tous à L’ouest et beaucoup de séries avant Kaeloo. C’est d’ailleurs très intéressant de mettre en œuvre cette association d’expériences (je n’ai pour ma part que quelques années à mon actif…).


3DVF : Justement, raconte nous plus en détails l’histoire du projet Kaeloo ?

 

Rémi Chapotot : Pour résumer, c’est à cette époque que le studio Cube Creative a été contacté par une entreprise japonaise voulant travailler sur une série télé. Ce sont donc ces personnes qui nous ont aidés à coproduire le pilote évoqué précédemment. Ils avaient déjà vu mon court-métrage et au départ, on m’a uniquement demandé de prendre en charge le character design. Très vite, je me suis, un peu imposé sur le projet, en faisant le difficile et en étant aussi casse-pieds que j’aime l’être. Très vite, je me suis retrouvé à la réalisation de ce pilote, et nous avons ainsi développé une partie de l’univers, mais l’idée nous avions en tête était surtout d’être en mesure de pouvoir continuer le développement après ce premier jet.

 

Quand Canal + a vu pour la première fois le pilote au MIP, ils nous ont signé une convention de développement, et nous avons travaillé près d’un an dessus avec Jean-François Henri et Canal+ a finalement donné son feu vert. Une fois lancé, la conception a finalement été assez rapide car les personnages ont très vite été définis et acceptés, de même que l’univers, très cartoon, mais composé de beaucoup de dialogues, avec ce principe de détournement de jeux d’enfants dans chaque épisode. Il a ensuite fallu prouver que nous étions capables de faire ça 52 fois…

 

Notre démarche n’a pas pour but de ne faire que du format court ; il nous est même arrivé de développer un épisode de quasiment 30 minutes pour Noël… Alors pourquoi pas, un jour, un long-métrage ?


3DVF : Est-ce que vous avez eu des influences ou impératifs concernant le développement ?

 

Rémi Chapotot : Des impératifs, pas vraiment. Ce qui était drôle c’était surtout le fait de collaborer avec des Japonais qui voulaient tout, sauf quelque chose de « Japonais ». Ils tenaient vraiment à garder un design « occidental » et « européen ». Ce qui ne correspondait pas du tout à mes propres influences, très liées à la culture américaine, Disney, les mangas…

Mais au final, j’ai eu carte blanche sur les personnages, et comme le résultat a vite plu, nous sommes restés dessus sans avoir à les adapter en pensant à une culture ou une diffusion particulière, dans tel ou tel pays.

 



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