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Laurent Nivalle – Citroën Design Center

Laurent Nivalle

 

Laurent Nivalle travaille actuellement en tant qu’art director, photographer et cgi artist au sein du Design Center de Citroën.

Nous avons évoqué avec lui son travail, et en particulier le projet de concept-car Survolt, sur lequel il a travaillé.

 

 

Citroën Survolt – Motorshow Geneva 2010

 

3DVF : Bonjour Laurent, et merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Pour commencer, pouvez-vous nous présenter rapidement votre travail actuel au sein du Centre de Création Citroën ?

 

L.N. : J’encadre une petite équipe de deux personnes au style Citroën en charge de la réalisation de visuels de communication interne et externe. 

Tandis que je supervise la direction artistique, la postproduction et la photographie, Charles-Antoine d’Autichamp, ingénieur de formation, me seconde d’un point de vu technique et réalisation en 3D. Nicolas Dunglas, designer produit, quant à lui est spécialisé en 3D temps réel pour le service du style couleurs et matières via le logiciel Patchwork.

 

Citroën Revolte

Projet Citroën Revolte

 

 

3DVF : Comment en êtes-vous arrivé à occuper ce poste ? Quel est votre parcours ?

 

L.N. : De formation artistique (école Boule et DESS Design Produits) je travaille au style Citroën depuis une dizaine d’années. J’ai commencé ma carrière en tant que styliste couleurs et matières et au bout de 4 – 5 ans, Jean-Pierre Ploué, directeur du design, m’a demandé de développer l’image de synthèse au style. Autodidacte dans ce domaine j’étais le seul styliste à utiliser cet outil pour présenter mes projets avec des images assez réalistes.
L’idée de Jean-Pierre était de proposer une direction artistique à la direction de la communication grâce à des images prêtes à l’emploi mettant en valeur le concept du véhicule développé par le style. N’ayant aucun brief de départ je dois imaginer des univers et proposer des directions artistiques.

Évoquons un peu le projet Survolt, concept-car présenté lors du salon de Genève 2010 : quel était l’objectif de ce projet ? Quelles idées deviez-vous faire passer en mettant en scène la voiture ?

L.N. : Le concept Citroën Survolt est la suite du concept Revolte, mais avec un style davantage sportif et électrique tout en restant féminin et mode. Le but était donc de communiquer sur ces différents aspects.

 

 

 

Vidéo de la Citroën Revolte
Citroën concept car Francfort IAA 2009
Laurent Nivalle ( direction artistique & realisation ) & Stéphane Leloutre ( realisation )

 

3DVF : Quelles étaient les interactions entre l’équipe qui planchait sur le film et les designers qui créaient l’apparence de la voiture, ainsi que le concept-car physique ?

 

L.N. : Nous travaillons toujours en complète transparence avec les designers, en l’occurrence Frédéric Soubirou pour le design exter et Julien Famchon pour le design inter, et nous échangeons régulièrement sur l’avancement de nos travaux. Ils nous donnent leur ressenti sur la perception de la voiture, sur l’univers et le discours que je souhaite mettre en avant.

Lorsque nous commençons à travailler sur les images, le concept n’en est encore qu’au stade virtuel sous la forme d’un modèle 3D. Il existe dans le meilleur des cas une maquette à l’échelle 1 qui n’est pas très évoluée, mais me permet d’appréhender le volume et la masse générale du concept. Ça m’aide pour travailler des angles de vue les plus forts pour le design.


En parallèle, je suis en photo la réalisation de la vraie voiture, ainsi que le développement des couleurs et matières que je dois reproduire en images. Étant un ancien couleurs et matières je suis très pointilleux sur le rendu des matières.

 

Survolt

 

Survolt

 

Création du concept-car physique – photos Laurent Nivalle

 

 

3DVF : Plusieurs personnes ont collaboré à la vidéo mettant en avant Survolt : Laurent Boissard (second directeur de la photographie, en plus de vous), Nils Bessis et Charles-Antoine d’Autichamp pour la 3D& Fx… Comment avez-vous dirigé le projet et l’équipe ?  


L.N. : Tout a été préparé en amont et je savais où chacun devait aller et quoi faire. La distribution des rôles était donc très simple et j’étais le chef d’orchestre.


Il y a eu deux équipes, une (Charles-Antoine et Nils) dédiée à la 3D pendant les trois semaines et l’autre au tournage qui s’est déroulé sur deux jours pour filmer les plans nécessaires. Une fois filmés les plans étaient directement intégrés dans un pré-montage pour les valider de suite.


Pour la 3D, je checkais tous les jours les évolutions et mises au point et nous savions ce que nous allions faire le lendemain.

3DVF : Vous avez occupé plusieurs postes sur ce projet : réalisation, postproduction ou encore directeur de la photographie. Pourquoi cette omniprésence ? La volonté de contrôler au maximum le résultat final ?

L.N. : N’étant qu’une très petite équipe chez Citroën, je suis habitué à jongler naturellement entre les différentes casquettes.
De plus, nous avons eu un budget très faible de quelques milliers d’euros pour la réalisation du film qui s’est fait en interne, comparé à un budget généralement alloué à une équipe externe ou une agence. J’ai dû jongler avec celui-ci pour pouvoir mener à bien le projet et donc intervenir sur différentes parties du process.


Il y a aussi le fait que même si je donne une direction assez précise de ce que je souhaite obtenir, je fais en sorte de laisser à chacun la possibilité de s’exprimer en proposant une interprétation de ce que je veux. Il arrive que le résultat ne me convienne pas et connaissant la technique il est souvent plus rapide de faire soi-même. Il n’est pas toujours facile d’expliquer ce qu’on a en tête…

 

Survolt

 

Citroën Survolt

 

 

3DVF : Certains plans du spot mettent en scène des effets qui semblent inspirés par les essais d’aérodynamisme en soufflerie ; comment les traînées ont-elles été conçues ?


L.N. : Les effets ont été conçus très simplement sur 3DS Max à partir de quelques modélisations de tubes déformés et du mapping de textures, le tout animé. L’effet a été terminé en postprod sur Adobe after effects.

 


L’idée était d’obtenir un mix entre des volutes de fumée et des effets électriques pour symboliser à la fois la puissance, l’aérodynamisme et l’électricité.

3DVF : Quelle a été la partie la plus difficile du projet ? Pourquoi, et comment avez-vous réussi à dépasser cet obstacle ?


L.N. : En fait, le plus compliqué a été le délai trop court de 3 semaines (15 jours ouvrés) et le budget alloué qui était très bas.


Ça m’a obligé de voir à la baisse les prétentions artistiques du film. J’aurais aimé pouvoir modéliser le personnage féminin du film pour l’animer via de la motion capture autour et dans  la voiture et créer une réelle interaction entre les deux. J’aurais également aimé utiliser de vrais effets de particules. Mais tout ça n’a pas été possible.

 

Survolt

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