ESRA – Sup’Infograph – Making-of Speedza



3DVF – Comment est né le concept du film, et ce lien avec l’une des plus célèbres Fable de Jean de la Fontaine ?


Laure : Aucun lien avec le concours. Au début, avant même la rentrée scolaire on avait déjà un scénario en tête qu’on a adapté en « Petit Chaperon Rouge », mais l’équipe pédagogique ne nous a pas validé le projet. Nous nous sommes rabattu sur « le Lièvre et la Tortue ». Les idées ont fusé, et entre le début de la préprod et la sortie du film, il y a eu beaucoup beaucoup de changements. On a « mûri » et on a osé des trucs auxquels on ne pensait pas à la base.


Gilles : Comme l’a dit Laure, l’équipe pédagogique nous a proposé un thème : les contes et les fables, après le refus de Red Lilla (notre version du chaperon rouge). Après avoir analysé les multiples possibilités qui s’offraient à nous, nous nous sommes tous dirigés vers la fable qui nous semblait la plus connue et la plus parlante pour nous tous, à savoir celle du « Lièvre et de la tortue ». Pour le lien avec le concours 3dvf ça aurait pu mais non il n’y a pas vraiment de rapport direct mais cela à pu nous inspirer à certains moments !


Mathieu : Pas du tout, comme l’a dit Gilles, la demande des professeurs était de détourner une fable ou un conte. Il devait en plus y avoir un côté comique. Après plusieurs suggestions, le concept du « Lièvre et la tortue » livreurs de pizzas était né.

 

Benoît : Je rajouterai juste que de faire comprendre une histoire ou un scénario n’est pas si aisé, surtout si il n’y a pas de paroles. Avoir des personnages qui sont connus de tous nous a allégé du problème de la lisibilité du film car tout le monde connait plus ou moins la trame. Je pense que c’est la raison principale qui nous a fait dériver sur le « Lièvre et la Tortue ».



3DVF – Avez-vous fait appel à des références particulières pour créer l’univers ?


Gilles : Nos références étaient nombreuses, ça passait aussi bien par les films de Pixar que par les différents courts métrages proposés par les autres écoles d’animations françaises. Pour les personnages, des films comme « Nos Voisins Les Hommes », « Kung Fu Panda » m’ont aidés à aborder les volumes en prévision de l’animation


Mathieu : L’Italie et sa culture. La pizza della Mamma !!


Leo : Avec Ben, à partir des photos qu’on a prises à Vintimille, on a « cartoonisé » les décors pour essayer de coller à l’univers qu’avait déterminé Gilles. Je me suis pas mal inspiré des ambiances du jeu Team Fortess 2.



Olivier : Pour certaines animations, je me suis référé à des animations de BUGS BUNNY !! (Étonnant c’est un lapin!!!). « Toy story » et pas mal de cascades de motocross m’ont également servi … Le lièvre avait un caractère particulier, il devait être vif, je me suis servi aussi de références de film, notamment Jim Carey  dans « The Mask ». (ssssssplendide !!)


Benoit : On est tous fans dans l’équipe de certains courts métrages des Gobelins, comme « Burning Safari », « Oktapodi », « Le Building ». On s’en est pas mal inspiré pour les animations, les timings, rythme. Pour ce qui est des décors, on s’est directement déplacé sur Vintimille (Italie) pour avoir un maximum de références. On s’est bien amusé avec Léo et Gillou qui nous épaulait de temps en temps.


Cedric : Speedza m’est apparu immédiatement comme un projet attachant de par son univers coloré et « cartoonesque », j’y ai trouvé un moyen de renouer avec l’énergie des dessins des Looney Tunes de mon enfance. Ce qui impliquait de fait une part importante à la musique et une vraie synergie image-son-musique que seule l’animation peuvent permettre. Ils ont accueilli avec enthousiasme l’arrivée de l’excellent musicien Ludovic Loy, dont l’expérience dans le domaine de l’animation (France 5, Disney Channel, Canal, etc….).




3DVF – On note tout de suite l’utilisation d’une grammaire graphique très douce tout au long du film : l’atmosphère pastel, les ombres et lumières douces… Que pouvez-vous nous dire sur la direction artistique du projet ?


Gilles : Il est important de préciser que les choix les plus importants, qu’ils soient artistiques ou techniques, ont été décidés par l’équipe entière. Durant cette année je me suis chargé de la direction artistique, du choix des couleurs, du lighting et de l’orientation graphique globale du film, j’ai ensuite soumis mes différentes idées aux autres membres de l’équipe. Nous tenions à ce que l’histoire se déroule en Italie, pays avec une ambiance très forte et très marquée. A l’aide de textures pastel faites en grande partie d’aplats légèrement ombrés et d’un lighting efficace, nous avons su tirer profit de cette palette de couleur. Nous pensions que c’était le moyen le plus facile de retranscrire ce genre d’ambiance. L’utilisation de Renderman for Maya nous a aussi énormément aidé a obtenir l’ambiance que nous souhaitions dès le départ. Après plusieurs essais comparatifs nous nous sommes tournés vers lui plutôt qu’un autre moteur de rendu comme Mental Ray qui était plus difficile à paramétrer et plus long en temps de rendu pour le résultat voulu.

Benoît : En ayant Gilles comme D.A., c’était très efficace car il est rapide et maîtrise son style. La difficulté pour le reste de l’équipe était d’arriver à retranscrire l’univers graphique qu’il avait créé en 3D. Cela a impliqué un défi technique à toute la team dans leur domaine respectif. Notamment lorsque j’ai du texturer, j’ai appris la Gilou’s Touch ! Léo et Mathieu ont du adapter leur coup de crayon également. Et je ne parle pas des layouts où on se retrouvait avec des plans qui en 2D passaient nikel, mais à réaliser en 3D bonjour les dégâts !!




3DVF – Pouvez vous nous en dire plus concernant la conception des personnages ?


Gilles : J’ai commencé par faire les recherches graphiques des différents personnages du film, en puisant mes sources d’inspirations un peu partout sur le web et ailleurs. J’ai ensuite réalisé tous les blueprints des persos, pour les fournir aux deux modélisateurs, Mathieu et Ivan, qui se sont chargés de leur donner vie en polygones. Nicola a déplié les UVs des personnages que nous avons ensuite texturés Benoît et moi. Nous tenions vraiment à ce que les deux protagonistes soient vraiment deux opposés et qu’on le remarque du premier coup d’oeil, ne serait ce que par leur aspect physique.

Ainsi, la tortue devait avoir l’air lente et sûre d’elle, avec un caractère fier et bien trempé elle devait avoir un certain âge. Le lièvre quant à lui devait avoir l’air jeune et insouciant, prétentieux et très instable à la fois. Ca n’a pas été évident pour nous de leur donner tous ces aspects à la fois uniquement grâce au design, la modélisation et la texture. C’est pourquoi nous avons aussi beaucoup compté sur l’animation pour renforcer les traits de caractère de chacun d’eux.



Mathieu : Il leur fallait un charisme sur mesure, une tortue tranquille qui connaît le métier, et un jeune lièvre prétentieux qui pense plus à son scooter à dix huit pots d’échappements qu’à sa sécurité (et celle des autres !). Ils sont la deuxième version des personnages d’une première série de designs et de modélisations qui, ne nous ne satisfaisant pas totalement, nous a poussé à les refondre.


Ivan : C’était un dur exercice que de transformer un personnage 2D en volume, car si parfois le dessin semble correct, dès le passage en 3D on peut se retrouver devant des difficultés auxquelles on ne pense pas lorsqu’on dessine le personnage. Heureusement Gilles m’a pas mal épaulé pour m’orienter sur les volumes et topologies des personnages.



Benoit : La caractérisation des personnages ayant été faîte en équipe, Gilles, Mathieu et Ivan se sont chargés de leur donner vie, laissant le reste de l’équipe avancer sur autre chose tout en ayant déjà l’idée de l’apparence des personnages une fois finis.


 



3DVF – Ainsi que sur la mise en place de leur setup d’animation très cartoon ?


Olivier : Nous voulions que les personnages soient vraiment cartoons, pour donner le maximum de ressemblance aux dessins. Nous les avons donc « sété » de manière à pouvoir les squatsher et stretsher à notre guise. Les jambes, les bras, les doigts, le cou ainsi que la colonne vertébrale étaient ajustables pour donner cet aspect élastique et nécessaire à tout bon cartoon, ensuite le setup reste classique, IK/FK, une flopée d’attributs pour les pieds, les mains… Les scooters ont aussi bénéficié d’un rig particulier, les pots d’échappements étaient ajustables, les roues, les box, les amortisseurs, pour pouvoir avoir les mêmes caractéristiques que leur conducteur respectif.


Benoît : J’insiste à dire que sans l’intervention d’Olivier pour rigger tous les personnages et scooters, la production du film en aurait été très handicapée. On a mis tous nos espoirs en lui car aucun autre d’entre nous était capable de rigger correctement un personnage.



Chargement....

A Lire également