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Réminiscence – Rencontre avec Céline Tricart


Réminiscence
Interview de Céline Tricart

 

« Réminiscence » est un court métrage en relief tourné en mai 2008 par Céline Tricart. Alors étudiante à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, elle a été aidée notamment d’amis volontaires et d’anciens de l’école. A l’heure où le relief semble revenir en force dans les salles de cinéma, notamment dans l’animation et les effets spéciaux, nous l’avons interrogée sur la création de ce film.




Réminiscence
XXIème siècle, un jeune homme redécouvre un laboratoire photographique oublié par ses ancêtres.

1854, une jeune femme un peu rêveuse souhaite se faire tirer le portrait, un portrait un peu particulier.


Réalisé par Céline Tricart en mai 2008, en 2K relief, dans le cadre de de son mémoire de fin d’étude « Réaliser un film en relief ».

Durée : 6min

NB : pour voir ce film, il vous faudra une paire de lunettes bicolores pour anaglyphes.

 

 


« Céline Tricart sur le tournage de Réminiscence. »

 


3DVF – Bonjour Céline, et merci d’avoir bien voulu te prêter au jeu de l’interview.
Pour commencer, pourrais-tu nous parler un peu de « Réminiscence » et de ses origines ?

 

Céline Tricart – « Réminiscence » est ce qu’on appelle à l’ENS Louis Lumière ma partie pratique de mémoire. En effet, nous consacrons notre troisième année à la rédaction d’un mémoire de recherche, que nous devons ensuite mettre en pratique, et surtout en images… Pour ma part je me suis intéressée très tôt au cinéma en relief, technique aussi vieille que le cinéma classique, et en particulier à la question de la narration et de la mise en scène en relief.

 


A l’heure où les techniques numériques nous ouvrent à nouveau la porte de la stéréoscopie – rendant la prise de vues et la projection bien plus aisées – il est temps de se poser quelques questions élémentaires : Comment peut-on utiliser la troisième dimension pour améliorer notre façon de raconter une histoire ? Quelles en sont les nouvelles règles ? Quelles nouvelles opportunités nous offre-t-elle ?

 


C’est ainsi que j’ai décidé de réaliser un court métrage en relief, en essayant d’utiliser la stéréoscopie de façon évidente : Inspiré d’un fait réel (la découverte récente d’un laboratoire photographique intouché depuis plus d’un siècle et demi), j’évoque l’aventure d’un jeune homme qui, en redécouvrant ce lieu étrange, va être propulsé dans le passé le temps d’une séance de pose. Le présent, où la jeune femme n’existe plus que par sa photographie sans relief, a été traité de façon à ce que la « boîte scénique » soit réduite, décevante ; alors que dans le passé où elle est bien vivante, réelle, charnelle, j’ai utilisé les paramètres de la 3D pour rendre un espace étiré, profond, réaliste.

 


Image tirée de « Réminiscence »



3DVF – Comment s’est passé le tournage ?
Combien de temps ont duré les étapes successives de la production du film ?

 

Céline Tricart –  La préparation du film a été très rapide : moins de deux mois. J’ai bénéficié de l’aide généreuse de beaucoup de partenaires, qui m’ont fourni le matériel dont j’avais besoin… Le problème principal était de concilier l’aspect technique et organisationnel avec l’aspect artistique : Préoccupée par les premiers, j’ai eu beaucoup de mal à mener de front mes recherches sur la mise en scène en relief.

 

Le tournage en lui même a duré trois jours. Le premier a été – évidement- catastrophique : problèmes techniques, lenteur de la prise en vue en 3D etc. Tout est allé en s’améliorant car l’équipe s’est très rapidement formée au relief et à ses contraintes, et le dernier jour, nous tournions presque aussi vite qu’en 2D.

 

 

Image tirée de « Réminiscence »


Nous avons énormément appris. Pour ma part, le constat a été immédiat : A l’ avenir je lierai les postes de réalisatrice et stéréographe, mais j’éviterai désormais de me préoccuper de problèmes techniques, ou de cadrer en même temps : je suis passée ainsi à coté de trop d’expérimentations de mise en scène intéressantes.


La post production a duré environ un mois et demi, j’ai monté Réminiscence assez rapidement sur un Final Cut, avant de partir pour Londres où un ami a réalisé l’étalonnage sur une station Pablo permettant la visualisation en relief en temps réel sur un écran de quatre mètres de base… Des conditions idéales ! En tout, le film a demandé environ cinq mois de travail, et beaucoup de générosité et de bénévolat d’amis exceptionnels !

 

 

« Photos prises lors du tournage du film. »
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