La Main Des Maîtres

 

3DVF – Pour la réalisation, quelles ont été les difficultés, atouts, contraintes liés à ce mélange de techniques 2d/3d ? 

 


CaYuS : L’avantage est qu’on prend le meilleur là où il est, le joli de la 2D avec la rapidité et flexibilité de la 3D. Mais par contre pour que les deux suivent, sans faire tache, cela implique énormément de retouches, et ça c’est long. Au final je ne sais pas si c’était le meilleur choix de production ou non… Mais bon, c’était le nôtre !

Clément : A part les problème de pénétration dus à son armure digne d’Unreal Tournament,  c’est la milice qui a été une bonne surprise parce que le cell shading réagit très bien sur des modélisations sans trop d’imperfections. Au final c’est elle qui en terme de rendu a été la plus facile à réaliser et à intégrer.

Looky :  Après il faut essayer d’aller au plus malin… Mettre un tel ou un tel de dos et de façon à ce qu’il bouge le moins possible pour nous réduire le nombre d’images… Héhé…
Même si le but principal de notre réalisation était avant tout de raconter l’histoire le mieux possible avec le temps qui nous était imparti !

 


3DVF – un bilan de ces précédentes questions, comment avez-vous élaboré le compositing du film ; la segmentation entre décors, perso, FX ? 

 


Clément : Avec mon ami « le masque patate ».
Mais sinon, pour les plans plus compliqués, avec par exemple un mouvement de cam, une explosion 2D ou autre, j’ai dû plus penser le compo du film comme  un compositing de film en 2D, cela semble logique mais bon… Prévoir le multi-plan en séparant bien le premier plan du deuxième et ainsi de suite jusqu’au matte de Looky qu’il fallait d’ailleurs raccorder au mouvement de caméra.
Puis viennent s’ajouter les petites passes qui vont de pair avec la 3D (ZDepth, Color, Spec, Light…)



3DVF – En ce qui concerne la bande-son, là encore on ressent l’influence des films du studio Ghibli et des travaux du compositeur Joe Hisaishi ; comment avez-vous développé cette partie du projet, quel type d’ambiance cherchiez-vous exactement ?

 


CaYuS : S’il était important pour nous de donner une ambiance en terme d’image, le son devait compléter cela et offrir tout ce que nous ne pouvions pas apporter dans le visuel. Heureusement pour nous, Olivier Michelot a fait un excellent travail de bruitage et de mixage, quant à Sébastien Renault, je crois qu’il a plus que répondu à nos attentes en terme de musique.


A ce sujet, je laisse la parole à notre talentueux compositeur et ami.


Sébastien : Sébastien : Pour la musique, j’ai été appelé très tôt, l’animatique était à peine finie. Cependant, il y avait déjà un très gros travail de conception graphique : les couleurs, le style Steampunk, l’idée du mélange 3D et animation traditionnelle était très claire. Je suis donc parti de cette ambiance et ai commencé à proposé différentes options pour la musique.
Avec un sens de la rigueur qu’on ressent d’ailleurs à l’image, on a travaillé tous les 4 de concert et au fur et à mesure, on a trouvé les bons éléments.
Pour la scène du hangar, je travaillais sur quelquechose de très mécanique. On partait de l’idée d’un ballet sur les mains et nous nous sommes finalement quasiment affranchis de la mélodie, laissant une suite d’accords accompagner les images très riches.
Pour la scène finale, il fallait exprimer, après un temps très court, un maximum d’émotions, « faire pleurer dans les chaumières ». Cette partie, à défaut de faire pleurer, me déprimait *ah ah* .
J’ai essayé un grand nombre de choses sans que le résultat soit satisfaisant pour eux et / ou pour moi. Au final, c’est l’instinct qui l’a emporté, je me suis assis au piano, j’ai pensé à ces papiers qui volaient, j’ai égrené quelques notes et le morceau est arrivé.
Ce n’est qu’après coup que le rapprochement avec Hisaishi a été fait. Même si c’est un honneur qu’on remarque l’influence qu’il a eue sur ma composition, c’est à la base complètement fortuit et intuitif.
Pour la musique du générique, au contraire de celle du hangar, je suis parti sur une partition beaucoup plus lyrique en travaillant la mélodie pour appuyer le côté humain des images passées et continuer à les porter au-delà de l’action en elle-même. Pour l’équipe, il fallait que cette musique laisse un goût de mélancolie et d’espoir. La réaction du public lors de la première projection reste d’ailleurs un souvenir très intense pour moi. Nous (spectateurs) venions tous de prendre une jolie claque au niveau du travail de CaYuS, Clément et Looky. La musique, elle, accompagnait le générique, au-delà des images, sans que personne ne bouge dans la salle… Comme pour dire que la fin de La Main des Maîtres n’était pas un point final à cette aventure. 

 

Chargement....

A Lire également