Illustratrice Linda Bergkvist




Eyreequel
Prix Master, Personnages Statiques, Exposé 1


Eyreequel était une commande de la charmante Mason Marcon; la seule chose qu’elle m’ait demandée était de dessiner l’un de mes beaux garçons. Je crois que l’androgynie est quelque chose qui me démarque, donc cela ne m’a bien sûr pas dérangée. Pourtant, l’inspiration réelle pour cette image est venue en regardant des photos de forêts vierges, de merveilleuses teintes de vert que chaque élément sous une voûte de feuillage semblait s’approprier. J’ai cependant eu beaucoup de problèmes avec sa pose, et j’ai dû m’inspirer d’une grande variété de photos de références pour arriver à un résultat correct. En y repensant, j’aurais aimé faire quelque chose de plus au niveau de son pied. Parfois je sens que je ne peux pas faire plus sur une image – avec ou sans défaut, ce qui est fait est fait.

Comme pour Nelicquele et la plupart de mes images, j’ai travaillé avec Photoshop et Painter. Lui, je l’ai peint avec des tons de jaune-vert très pâles avec du turquoise et du rose. Je me suis beaucoup amusée avant de trouver la couleur que je souhaitais. J’avais une vision très précise de ce à quoi je voulais qu’il ressemble, et je me suis refusé à abandonner avant de l’avoir comme tel sur l’écran.



Les ailes ont peut-être été les éléments les plus difficiles à réaliser sur cette image. N’arrivant pas au résultat escompté, j’ai dû les retravailler un certain nombre de fois avant d’être satisfaite. Je les voulais cristallines et éthérées. Cette peinture allait être imprimée en grand format, je voulais donc que les détails attirent l’attention.


J’ai utilisé pas mal de pinceaux personnalisés pour cette image. Je crois que j’en ai créé une dizaine rien que pour celle-ci, surtout pour reussir des textures parfaites. Les deux oiseaux ont été ajoutés pour lier cette image à une autre, commandée par la même cliente. Dans cette image, la créature semble avoir perdu la foi ; j’ai pensé que son état d’esprit serait alors en contraste avec l’innocence immaculée de deux colombes.





All That I Loved Is Gone
Prix Master, Personnages en Action, Exposé 1


J’ai eu l’occasion de regarder une émission sur la pollution des mers environ cinq minutes avant de commencer cette image. Il s’agit de la mère des océans – une créature spirituelle, qui se désagrège lentement au fur et à mesure que les eaux sont souillées.

C’était la pensée que j’avais en tête, aussi pendant que je peignais j’ai écrit un petit texte pour aller avec l’image, et qui décrit mieux l’ambiance que je n’aurais pu le faire dans l’illustration:




Elle :
« La lune est tombée dans une mer de déchets, et tout ce que j’aimais s’en est allé . »

Eux :
« Il y a encore la mer. Les nuages. La terre. »

Elle :
« Le sol, immonde et chaotique, s’effondre dans la terre en fusion, et tout ce que j’aimais s’en est allé. »

Eux :
« Il y a encore la mer. Les nuages. »

Elle :
« La mer n’est que pestinence – elle dévore plus qu’elle ne vit. Tout ce que j’aimais… S’en est allé. »

Eux :
« Les nuages. Il nous reste toujours les nuages. »

Elle :
« Les nuages sont des voiles de sulphure et de pluie acide. »

Eux :
« Nous adorons la pluie. »

Elle :
« Tout ce que j’aimais s’en est allé. »



J’ai rassemblé de nombreuses images de référence pour cette composition. Je n’avais pas peint de l’eau depuis longtemps, et j’avais encore besoin de l’étudier. J’ai essayé d’incorporer le personnage à la mer en utilisant des couleurs qui donnaient un aspect sale et vieilli. Je ne voulais pas d’un bel océan, frais et limpide. Il y a quelque chose que peu de gens ont remarqué : les poissons sont en train de mourir. Il faut voir cette image comme une horloge, réglée à 11:59 et passée tout à coup à 12:01; durant cet intervalle les poissons vivent leur derniers instants de vie. Pour les nuages, j’ai utilisé une combinaison faite d’un pinceau rond et effilé, d’un pinceau « blotch » et de l’outil « smudge » sur une brosse préalablement personnalisée. L’écume a été réalisée de la même manière ou presque, sans le « smudge ».


Tous les motifs de la robe ont été créés à partir de plusieurs calques séparés, avec différents motifs sur certains calques, et des ajouts d’ombres sur d’autres, puis en diminuant leur opacité afin de m’assurer que la texture de la robe elle-même apparaisse au travers. Une fois ces calques appliqués sur la robe, j’ai appliqué mes finitions avec un plus petit pinceau, en m’assurant que tout allait parfaitement ensemble.

Au bout du compte, je suis contente que le sentiment qui se dégage de cette image reflète un mouvement, bien que le personnage lui-même semble statique. C‘était mon but. Après l’avoir terminée, j’ai eu un poids sur la poitrine pendant plusieurs jours ; il y avait eu du début à la fin un si grand élan d’inspiration ! Cette image fait partie de celles que je commence un vendredi soir et que je termine le dimanche matin sans rien avoir fait d’autre, à part manger un morceau et dormir un peu, que prendre le stylet pour peindre encore et encore, et de le reposer avec le plaisir d’avoir terminé le travail.

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