Accueil » Rédactions » Meats Meier, Artiste Numérique

Meats Meier, Artiste Numérique

 

MEATS MEIER

 

 

Ma première rencontre avec le travail de Meats Meier s’est faite par l’image « Devil Sculpture », une multitude de fils de fer entremêlés créant une représentation démoniaque. C’était une réalisation très originale, très intéressante. De nos jours, il est plutôt difficile d’affirmer que quelque chose est différent ou original, compte tenu du nombre incalculable d’artistes de talent qui exposent leurs travaux sur la toile – preuves à l’appui dans l’ouvrage Exposé. Dans un livre regroupant des oeuvres originales et d’une grande richesse créative, on peut encore affirmer que le travail de Meats Meier sort du lot.

A 30 ans, Meier nous confie : « La vie est belle, et c’est une période très excitante pour moi en ce moment. » On devine aisément pourquoi. On peut même dire que depuis 10 ans, son dur labeur a véritablement fini par payer : on lui a remis cette année le titre de « Maya Master » au Siggraph, il travaille comme artiste aux effets visuels du studio The Orphanage à San Francisco et, pour finir, il a été couronné « Master » dans Exposé 1.

 

 

 

Il a commencé à dessiner sur ses livres d’école en primaire, puis il a été un aérographiste très actif dans les années 90. De ses débuts en 3D dans une société de jeux vidéo, qui utilisait à l’époque Strata Studio Pro, ses travaux plus complexes avec Maya, il est intéressant d’observer l’évolution des oeuvres de Meier.

« Toute mon existence se focalise sur les façons dont je peux donner vie à ce que je vois dans mon esprit. » Voilà la citation d’un artiste qui fait ce qu’il fait non pas parce qu’il le veut, mais parce qu’il le doit; peut-être essaye-t-il d’exorciser des démons…?

 


 

 

 

 

Quand on lui pose des questions sur son style, Meier répond : « Mon style artistique est vraiment instinctif, je crée sur un coup de tête. Je ne me pose pas de question quand je suis « en marche », je m’occupe seulement de ce que je ressens à ce moment-là. Je suis fier de mon héritage traditionnel, je touche rarement le papier et je ne fais jamais de croquis de quoi que ce soit à l’avance. J’aime faire des croquis en 3D. Cela se réduit à être à l’aise avec ses outils, et on y arrive seulement après des heures et des heures de pratique. » Meier continue à développer ses idées et à repousser leurs limites à travers ses oeuvres : pour preuve, ses images de « fils de fer » influencent à leur tour d’autres travaux tels que la série « Mother Nature », qui représente la nature et la beauté avec un côté industriel. « J’aime quand il y a beaucoup de détail, comme l’entrelacement de tubes qui représenterait une forme plus dense. J’ai très souvent entendu à mon sujet : « Ah oui, c’est vous, le type aux fils de fer! », bien que je sois sûr que je me lasserai de ce style dans le futur. »

 

 

 

 

Influence et Inspiration
Comme toute personne créative le sait, l’inspiration est l’équivalent de l’essence pour les voitures, elle nous pousse plus loin, nous fait découvrir de nouveaux horizons, et nous transporte dans d’autres lieux. Quand on parle d’inspiration et d’influence avec Meier, il répond : « Je pense que ce qui m’inspire en premier lieu, c’est la nature et le monde. La nature trouve toujours les plus belles et les plus efficaces manières d’agencer les choses. Sans paraître trop « Zen », je crois que toutes les questions de design peuvent trouver leurs réponses dans le monde qui nous entoure. » Bien que cette citation fasse de Meier une sorte de « Techno-Hippie », il est facile de constater que cette inspiration ressort de ses oeuvres, notamment dans la série « Mother Nature », créée principalement avec la fonction « Paint effects » de Maya.

Concernant ses influences, Meier respecte ses contemporains numériques. Ces influences des temps modernes incluent des artistes et des programmeurs comme Duncan Brinsmead, créateur de Paint Effects de Maya : « Duncan innove constamment, et imagine toujours de nouvelles manières de travailler avec la 3D. Mon propre style a toujours bénéficié de ses grands efforts. » De même pour Ofer Alon, créateur de ZBrush : « Il est à la fois un grand artiste et un programmeur compétent, ce qui est très rare. Je crois que tout ce que je vois ou entends trouve sa voie dans mon travail; j’essaye d’expérimenter des choses nouvelles et intéressantes pour avoir une base solide dans laquelle puiser. »

 

 

Chargement....

A Lire également