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Stephane Hamache – Amazing Digital Studio




Six mois après leur premier clip pour le groupe Mickey 3D, Stéphane Hamache et sa troupe se remettent au travail pour la mise en image de la chanson Yalil. On retrouve ce même univers contemporain sur-industrialisé, où la nature n’est plus qu’un vague souvenir. Par le biais de cette animation, on plonge au coeur et on comprend un peu mieux cet univers au seuil de l’angoisse urbaine. On peut aussi constater le talent inébranlable de l’équipe qui signe à nouveau une réalisation qui n’a rien à envier à d’autres studios internationnaux spécilisé dans le rendu basée sur des shaders cartoon.




3DVF : Stéphane, content de te retrouver déjà pour nous parler d’un nouveau projet. Peux-tu commencer par nous parler de l’impact qu’a reçu Respire, votre premier clip d’animation pour le groupe Mickey 3D (co-réalisé avec Jérôme Combe et André Bessy )?


Stéphane Hamache : Respire a été très bien reçu aussi bien de la part du grand public que des professionnels. Les passages tv ainsi que le site internet nous ont permis de toucher beaucoup de monde. J’ai répondu pendant plusieurs semaines à de nombreux mails encourageants venant des quatre coins du monde, et le clip a été remarqué lors des principales manifestions pros comme le SIGGRAPH, le JDAF ou à COPENHAGUE. Le film a aussi été projeté à l’occasion du FESTIVAL d’AMNESTY INTERNATIONAL à travers les Etats-Unis.





3DVF : Des Frenchies aux Amériques; des amis vous ont vus au Siggraph, comment s’est passée cette manifestation majeure pour toi ? Comment perçois-tu le marché américain à l’heure actuelle ?


Stéphane Hamache : C’était très important pour nous de faire partie de la sélection du SIGGRAPH où, en effet, peu de projets français ont la chance d’apparaître. Les marchés américains et japonais demeurent leaders en matière d’animation même si de plus en plus de projets intéressants naissent en Angleterre. Etre présents lors d’importantes manifestions nipponnes et américaines est très encourageant, et prouve qu’avec des moyens moindres, la production française peut trouver sa place à un niveau international.






3DVF : Ce second projet était-il prévu quand vous avez commencé Respire ?


Stéphane Hamache : Pas vraiment, il a fallu attendre plusieurs mois avant qu’un second clip pour le groupe nous soit proposé. Cependant les retours de la part de Virgin et des MICKEY 3D nous laissaient penser que tout le monde songeait à faire appel à nous de nouveau.




3DVF : Etait-ce la même équipe ? Comment as-tu réparti la charge du travail et le planning ?


Stéphane Hamache : Pour ce qui est du noyau de base l’équipe était la même mais nous avons aussi travaillé avec de nouveaux intervenants. Jérôme (Combe), André (Bessy) et moi avons travaillé ensemble sur la conception. Puis André, qui vient de l’écriture, a peaufiné le scénario. La production a ensuite débuté, pendant laquelle André et moi, nous nous sommes partagé la réalisation et la mise en scène. Jérôme, qui, de son côté, a réalisé avec André le clip de Thomas FERSEN Deux Pieds, nous a rejoints à la fin de la production. C’est Sylvain TARDIVEAU, qui avait déjà travaillé sur Respire, qui s’est chargé de l’animation. Philippe MOEBIUS a participé au modelling de la ville « du haut », Guillaume BOIVIN et Miguel LARZILLIERE sont intervenus sur la création des mappings.





3DVF : Y a-t-il eu des contraintes ou des impératifs à respecter vis-à-vis de Mickey ou de Virgin ?


Stéphane Hamache : Non, une fois le scénario et le design validés, nous avons avancé avec une grande liberté. La seule requête de la part du groupe concernait la ville «d’en haut» qu’ils ne voulaient pas, même s’il elle devait évoquer une vision futuriste, trop marquée SF, de façon à coller le plus possible à leur univers.


3DVF : Parle-nous du personnage principal, qui est cette petite fille au regard triste?

Stéphane Hamache : Cette petite fille est en quelque sorte une représentation de la naïveté, de la pureté. Perdue dans un monde qui ne lui ressemble pas, elle est instinctivement attirée par la couleur, comme un papillon par la lumière. Curieuse, elle cherche les traces d’une nature qui a disparu.





3DVF : De combien de plans se compose Yalil ?


Stéphane Hamache : Le clip est constitué de 65 plans composés en moyenne de 5 couches. Multiplié par 25 images/seconde, cela fait environ 31.000 images rendues, un véritable casse-tête pour ce qui est de la gestion de fichiers.





3DVF : Peux-tu nous les décrire et nous parler plus en détail de chacun d’eux ?


Stéphane Hamache : A l’écoute du morceau nous est venue l’idée de créer deux univers opposés. Aux couplets, très marqués par la cadence nous avons fait correspondre une cité austère, rigide et froide. Les refrains, joyeux et colorés mettent en scène une autre population qui a élu domicile dans les souterrains de cette ville.

La cité du dessus est habitée par une population asservie par le temps. Les habitants y marchent au pas, sans se regarder, tout le monde se ressemble. Tandis que dans la ville du dessous, la couleur et le folklore sont omniprésents, les gens y flânent, assistent à un concert donné sur une place, rappelant celle d’un bal. La petite fille, qu’on sent mal à l’aise dans la cité dans laquelle elle vit, découvre une source de couleurs qui l’attirent. Elle plonge sans hésiter dans cette brèche qui la mène vers ce monde souterrain, où elle trouve finalement sa place, et un petit copain.






3DVF : Comment s’est déroulée la phase d’animation du projet ?


Stéphane Hamache : Comme pour Respire, nous avons préféré l’animation traditionnelle à la motion capture pour ce clip. Même si la mocap a des aspects très pratiques et sans doute moins fastidieux que le keyframing, nous n’avions pas vraiment besoin du réalisme qu’elle apporte. Nous y préférons le fait de pouvoir accentuer certains aspects du mouvement ou au contraire en atténuer d’autres par l’anim traditionnelle. D’une certaine manière c’était dans le prolongement des autres aspects du projet (modelling, mapping), qui a consisté à aller à l’essentiel en se débarassant du superflu. De ce point de vue, la démarche a vraiment été proche de celle utilisée pour la réalisation des dessins animés japonais.






3DVF : Le mélange fonctionne plutôt bien, mais le choix de rendre l’or sans cell shader; peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Stéphane Hamache : Nous avons voulu le rendu le plus proche possible du dessin animé traditionnel, beaucoup d’effets sont réalisés en post-production, le fait de traiter les couches séparément renforce encore le côté 2D. Les bijoux de la danseuse sont aussi rendu en cell shading, mais avec une réflexion, car nous voulions un effet très clinquant, ce qui est accentué par des glows en post-production.


3DVF : Peux-tu nous parler de la suite, si suite il y aura ?


Stéphane Hamache : Aucune idée de ce qui va se passer. Tout ce que nous savons, c’est que Virgin et les MICKEY sont contents et qu’ils ont de très bons retours. Cependant les maisons de disque traversent aujourd’hui une période très difficile, ce qui réduit considérablement leur marge de manœuvre.





3DVF : Te verra-t-on, toi , Jérôme et ton équipe à Imagina cette année ?


Stéphane Hamache : J’aimerais beaucoup aller à Imagina cette année, pour la première fois. J’aimerais surtout que Yalil fasse partie des films sélectionnés pour le palmarès, ce qui serait, après le SIGGRAPH et le JDAF, une reconnaissance française de notre travail.


 


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