Julius Horsthuis, artiste fractal

Julius Horsthuis : Comme je le disais, j’utilise toujours After Effects qui me permet de faire beaucoup de nettoyage, retiming et de colorisation. Il me permet aussi de créer plus de profondeur, à l’aide de la passe z-buffer 8 bits de Mandelbulb3D.
J’utilise parfois d’autres techniques, comme le rendu de nuages d’Ozone (le plugin 3ds Max édité par E-On) que je combine avec les fractales. Il faut alors, au préalable, faire du tracking en sortie de MB3D avec un outil tel que Syntheyes.

Vous avez travaillé sur plusieurs clip, comme « Clockworks » de Meshuggah.
Comment avez-vous été impliqué dans ce projet, et quel a été le processus créatif ?

Julius Horsthuis : Le guitariste principal de Meshuggah, Fredrik Thordendal, adore les fractales. J’avais beaucoup échangé avec lui durant deux ans environ. A vrai dire, il m’a même prêté son Oculus Rift DK2 pour que j’essaie de créer des fractales en VR.

Nous avions décidé d’opter pour un zoom arrière qui révèlerait les visages, mais la chanson dure 7 minutes : j’avais peur que le plan ne soit pas assez intéressant pour une telle durée. J’ai donc coupé le clip en 6 plans qui révèlent les différents visages.
Autre point : Fredrik Thordendal m’avait donné une piste audio avec uniquement la batterie. Je l’ai utilisé sous After Effects pour contrôler un calque séparé rendu sous MB3D, le « brouillard dynamique » (une autre fonction intéressante de l’outil). Le résultat ressemble au flash d’éclairs calé sur le rythme de la musique, ce qui aide vraiment à rendre la vitesse.

Lors du lancement du clip, j’ai eu peur que les fans de Meshuggah ne trouvent le résultat étrange ou ne l’apprécient pas, mais je crois qu’ils ont adoré.

Julius Horsthuis : Le groupe m’a approché, et même si je n’avais pas entendu parler d’eux, j’ai beaucoup apprécié leur son trip-hop. J’ai utilisé une combinaison de techniques. Certaines issues de tests précédents, comme le paysage qui semble sorti d’un rêve ou d’un timelapse et qui se déforme. Autre exemple, les nuages avec l’approche évoquée plus haut.

J’ai aussi utilisé des formes géométriques plus abstraites pour contraster géométrique et organique.

Julius Horsthuis : Le rendu en soi n’est pas particulièrement difficile. MB3D dispose d’une fonction qui permet de faire directement du rendu panoramique à 360°, dans le mode de mapping sphérique utilisé par la plupart des lecteurs vidéo 360.
Mais évidemment, tout ce qui est rendu en 360° n’est pas forcément réussi.
Mon premier essai fut Foreign Nature, une vidéo qui fonctionne bien, je pense, car elle comporte beaucoup de formes géométriques. J’ai le sentiment que ce type de visuel marche mieux que les formes organiques, courbes.