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CGIvod – Formation en ligne | Rencontre avec Jean-Yves Arboit


3DVF – Jean-Yves, on se connait depuis maintenant un certain temps, presque depuis les débuts de 3DVF il y a déjà 16 ans quand tu organisais à l’époque le festival Synthésis en Belgique. Tu as toujours été passionné par l’image, l’animation et les effets spéciaux, que tu enseignes depuis de longues années. Tu as d’ailleurs développé au fil des ans une approche très personnelle de la  pédagogie, que l’on ne retrouve que rarement dans les écoles et les centres de formation conventionnels. Peux-tu nous expliquer plus en détail ton approche et ta vision de la formation de ces métiers ?

Jean-Yves Arboit :  En fait, c’est relativement simple. Le plus difficile est de faire comprendre la  philosophie d’un logiciel, par la suite, le fait d’apprendre à apprendre à produire avec ce dernier.

C’est une stratégie de base qui doit à mon sens rester immuable; alors que d’autres essayent en vain d’apprendre les outils du logiciel. Pour moi l’objectif premier est de faire des étudiants des individus capables de produire 25 tableaux à la seconde avec un sens réflexif sur les objectifs à atteindre. Je donne parfois plus de 10 h par jour, avec des résultats incroyables après une semaine…

Tout repose sur la répartition : 3 heures de théorie, 2H de mise en pratique, pause à 13H,  reprise à 14H avec évaluation collective (critique et rappel de la théorie), consolidation de la théorie et application pragmatique (2H) durant le reste de la journée (3 à 4H), autonomie et phase de consolidation personnelle.

Avec de type de segmentation de la journée on arrive très vite à des acquis et des réflexes de production. On discerne aussi très vite les candidats passionnés des individus fascinés, dont le rythme et la quantité de travail et de concentration ne sont pas encore compatibles avec le milieu.  Après un mois à ce régime, il reste approximativement 65 % des apprenants. C’est une manière de ne pas les juger ni les éliminer maladroitement trop vite, et surtout de donner sa chance à tout le monde.  Malheureusement les places sont limitées. L’école de Mons commence déjà les inscriptions pour  2017…

 

Jean-Yves Arboit : Par la suite, 80 % trouvent un travail et savent, après une trentaine de jours, s’ils sont au bon endroit au bon moment. C’est économique pour tout le monde, et humainement parlant. Cela donne une véritable dimension d’école, sans mauvaise surprise sur certaines réalités de cette profession.

 

J’ai beaucoup de mal avec certains centres/écoles, où l’on ne met pas directement dans le bain les étudiants. Par exemple avec des logiciels comme Nuke, pourquoi ne pas l’enseigner directement dès les premiers contacts avec la manipulation et la production d’imagerie ?


Ce n’est ni plus simple, ni plus compliqué que Photoshop. On se retrouve face aux problématiques (sRGB, 16 bits, Prémultiplié, normes des images, LUT, …) au service de la communication graphique. Une manière de comprendre directement les enjeux dus aux respects des contraintes techniques, tout en consacrant le reste du temps (et en parallèle) à solidifier des acquits graphiques (voire artistiques). La majorité des centres/écoles font l’inverse…

3DVF –  En plus de donner des cours en salle, tu as lancé il y a quelques années une plateforme de formation en ligne. Peux-tu nous présenter ce support et nous en dire plus sur son fonctionnement ?

Jean-Yves Arboit :  Les cours en ligne ont été une expérience (que je renouvèlerai de manière ciblée ), très riche sur la manière de communiquer un savoir, ainsi que sur la structuration de l’évaluation des apprenants de tout niveau et culture. Les attentes sont différentes et le public très spécifique. Malheureusement le succès, et donc son étalement géographique m’ont fait prendre conscience qu’il était impossible de satisfaire tout le monde ; entre le décalage horaire et les plannings de chacun (Canada, Afrique, Europe…), ainsi que les soirées des formateurs 😉 J’en suis venu à lancer une offre de VOD (Video-on-Demand).

 

3DVF  – Justement, tu viens tout juste de lancer ta propre plateforme de VOD. Peux-tu nous en dire plus sur son fonctionnement  et ses objectifs ?

Jean-Yves Arboit :  En effet, après quelques mois de tests techniques, on peut maintenant proposer nos formations 24h/24h. L’objectif et de donner un maximum de descriptif des outils, tout en proposant une application directe et pas trop ciblée, afin que tout le monde puisse y trouver son compte.

Actuellement, nous voulons rester accessibles à tous (aussi bien financièrement que dans l’approche d’apprentissage), sans tricherie intellectuelle. En effet, l’objectif des formations VOD « Essential » est de proposer un service libre et non hyperciblé.
De fait, trop de tutoriaux de base sont tellement ciblés, qu’ils ne sont pas applicables à d’autres objectifs, tuant ainsi dans l’œuf le sacrosaint objectif  « d’apprendre à apprendre ».

Par contre à terme, nous allons proposer des séries de VOD « Advanced » et de perfectionnement pragmatique, orientées production, tel des ateliers spécifiques et complets, mettant ainsi en orchestration des prérequis au service des divers secteurs de la production.
Le principal avantage de ces cours VOD est d’être accessible 24h/24h de manière illimitée ! Certains proposent même une évaluation avec la délivrance d’une attestation.

Cette plateforme se destine donc aussi bien aux débutants qu’aux personnes désirant se perfectionner… J’ose penser qu’on ne finit jamais d’apprendre 😉

 

3DVF – Pour en venir aux cours et aux contenus proposés, peux-tu nous en dire un peu plus ?

Jean-Yves Arboit :  Il est évident que nos propositions s’orchestreront autour des domaines de l’imagerie. Actuellement nous avons presque 18 h de ZBrush, enrichi d’une formation de base pour  3dsmax, Nuke & Nuke 3D.  Nous proposons des packs compilant l’essentiel d’une base (un peu comme à l’école).


Une série «Advanced » pour 3dsmax va arriver très prochainement, ainsi qu’une série avancée sur le setup en animation, mais aussi des modules spécifiques dédiés au tracking 3D, au développement UV, des trucs et astuces, etc.
Néanmoins, nous sommes toujours à la recherche de formateurs 😉

3DVF – Justement, n’importe qui peut soumettre ses propres tutoriaux ?

Jean-Yves Arboit :  Tout candidat formateur est le bienvenu 😉
Le principe est simple; envoyez-moi une proposition de cours avec un exemple de contenu par mail : arboit@hotmail.com.
Sachez que non seulement nous désirons respecter les apprenants, mais aussi les créateurs de supports de cours. J’ai était très surpris, attristé même (NDR  : et nous donc…), de la manière dont les auteurs sont actuellement rémunérés sur la plupart des plateformes existantes de ce type. Ces plateformes proposent une rémunération avoisinant les 8% à 10 %, et ne permettent pas de connaitre les ventes réelles, alors qu’il n’y a aucun support physique (papier, CD…etc.), et qu’il est très facile de mettre à jour des fichiers.


Donc j’ai voulu une transparence irréprochable avec nos candidats formateurs, ils touchent 50 % des ventes (car s’ils n’étaient pas là, nous n’ont plus ! )

3DVF – En plus de cette approche sur la rémunération beaucoup plus juste que ce qui existe, cette nouvelle plateforme se distingue-t-elle par d’autres spécificités ?

Jean-Yves Arboit :
– L’accessibilité illimité à la carte ( pas d’abonnement ).
– Le prix et l’équitabilité pour les formateurs et les apprenants.
– Une pédagogie spécifique 😉  (NDR : il faut admettre qu’assister à une formation de Jean-Yves est quelque  chose d’assez unique !)
– Une structure évolutive à votre rythme, sans contrainte.
– Un suivi et une assistance.

3DVF – Qu’en est-il des risques de piratages ?

 

Jean-Yves Arboit : Le piratage est difficile à éradiquer ; je rencontre parfois des étudiants tout énervé, et choqué que l’on retrouve leurs images sur des sites incontrôlables ou des productions douteuses, alors qu’eux-mêmes se sont gargarisés dans la flibusterie…
Je retrouve mes DVD aux quatre coins du web et on me demande souvent, avec naïveté, pourquoi je n’en fais pas d’autres, alors que la majorité n’a pas acquis les droits minimum pour payer mes heures de travail, voir même une simple bière !

Pour nos VOD, à chaque lecture l’adresse IP, le mail, et le nom de l’apprenant sont « compilés » en temps réel dans les médias diffusés. Le processus est discret, il n’empêchera pas la copie, mais nous avons ainsi la possibilité de connaitre l’indélicat… Bon, ça, c’est une de nos parades, pour le reste, c’est un secret 😉

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