Comment avez-vous abordé leur rigging et animation ? A-t-il été difficile de créer une personnalité aux personnages malgré leurs limitations en termes d’animation ? |
Nous voulions que nos personnages s’expriment et créent une connexion avec le public mais la manière dont ont été designées nos maisons ne nous a pas offert beaucoup de manières de le faire. Le style graphique est assez éloigné du cartoon, on s’est par exemple refusé de mettre des bouches ou des yeux aux maisons, cela a rendu l’animation faciale assez compliquée à concevoir et à mettre en place. |
On a fini par utiliser les différentes parties de la maison comme des éléments du visage (les fenêtres pour les yeux, les volets pour les paupières, etc…) et on les a déformées de manière très subtile pour générer des expressions très simples. Cette voie a au final fait ses preuves et matche avec le style du film. La création du rigging a été complexe au début car ce n’était pas vraiment l’une de nos spécialités … Les maisons fourmillent de détails et d’appendices a setuper, et chacune existe en plusieurs versions selon leur état dans le film… |
Etant donné notre connaissance limitée du scripting et du rigging, le but a été de trouver des solutions simples avec les outils de base de Maya. Skinner des lattices aux joints nous a permis de construire un rig basique d’IK/FK qui contenait tous les sous-objets, ainsi au final l’animation des maisons s’est transformée en l’un des exercices d’animation des plus basiques : le sac de farine. Pour le rig facial on a utilisé un simple système de blend shapes qui nous a permis d’avoir les déformations dont nous avions besoin de manière stable et comme dis plus haut, sans trop d’artifices. |
Tout au long du court, un soin particulier est accordé à l’éclairage et à la couleur. Quelques mots sur cet aspect du projet ? |
Le projet étant une porte ouverte à leur idées et envies graphiques, ils ont pu laisser libre court à leur imagination. Alejandro travaillait sur le Character Design, Romain sur les décors, ils ont travaillé ensemble le Colorboard, les Matte Painting et le Compositing pour toujours garder une unité graphique. |
De même, pouvez-vous nous parler des nombreux décors du film ? Lesquels ont été les plus délicats à créer ? |
Une partie des décors reste sobre pour juste souligner une émotion ou une animation, d’autres décors sont purement contemplatifs pour marquer des pauses dans leurs aventures. D’autres encore comme la banlieue ou l’usine ramenaient le film dans son contexte de monde à l’abandon et avaient donc un rôle important dans l’histoire. |