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Rencontre avec Digitage

Digitage

La société parisienne Digitage, spécialisée dans la numérisation 3D / le scan 3D, a récemment lancé un nouveau service : le scan 3D de personnes, avec possibilité d’utiliser les modèles pour de l’impression 3D, de la réalité augmentée/virtuelle, etc.


Nous vous proposons aujourd’hui une interview réalisée en compagnie d’Alexis Dejoux, cofondateur du studio.

Il revient pour nous sur le marché du scan 3D, la mise en place technique du système de scan de personnes ou encore sur quelques projets récents de la société.

L’article est illustré par des scans réalisés par Digitage, hébergés sur Sketchfab : vous pouvez donc les observer sous tous les angles, zoomer, ou encore activer un mode wireframe (à l’aide du cube situé en bas à droite de chaque modèle).

 

 

Eole et Guitou by Digitage on Sketchfab

 

 

3DVF : Comment est née Digitage ?

Alexis Dejoux : Cela vient d’une intuition. Il y a plus de dix ans, durant un stage dans un laboratoire de recherche en Norvège, j’ai pu tester les technologies de scan 3D (l’objectif était de créer des lunettes de vue sur mesure, adaptée à la morphologie du visage).
Cette technique m’a passionné.
Par la suite, durant mes premières années de travail, j’avais une sorte d’intuition sur une application dans les musées. J’avais envie de voir ce type de contenu. En parallèle, j’avais envie de créer une entreprise.

En discutant avec Orpheas Ladas, mon associé et cofondateur de Digitage, nous avons fait une étude de marché auprès des archéologues et directeurs de musées. Ils connaissaient un peu la technique et y voyaient quelques applications intéressantes, mais un problème majeur : le coût. Les tarifs qui ont pu être pratiqués à une époque sont cinq fois supérieurs à nos prix actuels !
Nous avons donc pensé qu’il y avait effectivement un marché porteur. Nous étions alors en 2010, et nous avons décidé de lancer la société. Le temps de débloquer les financements et de monter un business plan solide, la création effective a eu lieu fin 2011.

Crane Paul by Digitage on Sketchfab

Quelle est la taille de la société ?

Nous sommes trois associés : outre les deux cofondateurs, un business angel britannique expérimenté nous a rejoints.
Je dispose d’une licence en histoire, ce qui donne une certaine crédibilité  face aux interlocuteurs dans le monde de la culture. C’est un aspect que nous souhaitons mettre en avant : nous avons aussi une stagiaire en Master II Archeologie et Scannérisation 3D. Elle devrait commencer une thèse l’an prochain.

 

Gold by Digitage on Sketchfab

 

Quels sont vos services et activités actuels ? Quelle sont leur importance dans vos activités ?

Le service de scan 3D de personnes (body scan) est en plein développement, il date de l’été dernier.

Pour le reste, nous proposons essentiellement de la prestation de service, une expertise en scan 3D.
Initialement, nos marchés cibles étaient le culturel : musées, archéologues, monuments historiques.

Aujourd’hui nous nous ouvrons davantage, via la cabine de scan 3D qui nous a valu une bonne couverture médiatique (nous sommes par exemple passés sur BFMTV avant les fêtes de fin d’année), et avec notre nouveau produit, les statuettes à l’effigie de la personne scannée, imprimées en 3D.
En septembre dernier, à l’occasion d’un salon du mariage, nous étions exposants. Nous avons présenté notre offre de figurine, mais aussi un autre produit : une photo en réalité augmentée. Les mariés sont scannés et le faire-part de mariage sert de tracker pour l’affichage. L’echo est assez positif, d’autant que nous sommes seuls sur ce marché.

Nous avons également de plus en plus de demandes spontanées sur des sujets très variés. Par exemple, le secteur du cinéma qui souhaite que l’on scanne des acteurs en pose statique. D’autres clients veulent scanner des objets pour les imprimer ensuite, dans une logique de « photocopie 3D ».

Au final, nous avons donc une activité qui va du service, avec des besoins nouveaux, à la vente de statuettes pour le grand public.

En termes de chiffre d’affaires, les nouvelles activités restent encore en deçà de nos marchés historiques, mais il y a un réel potentiel et nous voulons exploiter davantage ces débouchés.

Est-ce que vous envisagez d’autres modèles économiques, comme des banques de modèles 3D, ou des modèles prêts à être animés ?

Pour le moment, nous souhaitons surtout développer les produits que nous avons déjà mis en place, statuettes et réalité augmentée/virtuelle, à la fois auprès du grand public et des professionnels.
On peut par exemple imaginer des applications dans la mode avec un catalogue en ligne qui proposerait un aperçu 3D.

 

 

 

Tracteur by Digitage on Sketchfab

 

Quel type de livrable proposez-vous à vos clients ?

On s’adapte aux clients en fonction de leurs besoins et capacités de traitement. Par exemple, pour une société qui a déjà une application maison de réalité augmentée et a juste besoin de contenu, nous pourrons leur livrer des obj avec texture.

Inversement, dans d’autres secteurs comme l’archéologie le client n’aura pas de capacité de traitement de modèles 3D mais il aura des besoins d’informations issues de modèles 3D, comme de orthophotographie pour du relevé de façade. On ne leur livrera donc pas le modèle mais une image 2D issue du scan. De même, on peut aussi nous demander des fichiers d’élévation de terrain.

 

 

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