Par John Calvera et Jean-Christophe Rodier, présents à Vancouver durant l’évènement. En 2011, pour la première fois de son histoire, le SIGGRAPH avait lieu hors des USA, à Vancouver. La 41 édition de la conférence internationale du Computer Graphics et des techniques interactives y est revenue du 10 au 14 août 2014, au sein du superbe Convention Center qui domine l’une des plus belles baies du monde. |
Motivés par le contexte économique de la métropole canadienne (troisième plate-forme nord-américaine après Los Angeles et New York pour les industries du film, de la télévision et des jeux vidéo), les organisateurs ont donc pris le risque d’y planter une seconde fois le barnum du Siggraph. |
Abords du centre de convention – photo John Calvera
Comment Vancouver aime le Siggraph Lors du Vancouver Studio Crawl – visite d’une quinzaine de studios sur les 77 recensés – organisée par la Vancouver Economic Commission, les participants du Siggraph – tous invités et transportés à condition de s’être inscrits à l’événement – ont pu constater par eux mêmes cette réalité économique. |
Autre événement symbolique – preuve que le Siggraph cette année est soutenu par la capitale économique de la Colombie Britannique – : l’espace « Emerging Technologies » que le Vancouver Economic Council a sponsorisé, et que le Maire de Vancouver, Greg Robertson, est venu personnellement inaugurer le lundi 11 août, tenant un discours emphatique quant aux technologies émergentes et les images par ordinateur, secteur porteur de milliers d’emplois. |
Abords du centre de convention – photo John Calvera
Baisse de fréquentation
Voilà pour le côté jardin ! Côté cour, les choses étaient un peu moins drôles : si en 2011, le premier Siggraph de Vancouver avait accueilli presque 16 000 visiteurs, ce chiffre est retombé en 2014 à 14 000, soit une baisse d’un peu plus de 11%. Depuis ses origines (1974) tel un road-movie, le Siggraph d’une année sur l’autre entraînait ses affidés à travers les grandes métropoles américaines : Boston, Atlanta, Dallas, Chicago, New-Orleans, San Antonio, Las Vegas, etc. |
Puis au fur et à mesure que la manifestation se sentait liée à l’activité des studios et des grosses machineries à effets visuels numériques concentrés sur Hollywood et la Californie, les organisateurs ont préféré resserrer la manifestation – au moins une année sur deux, voire deux années sur trois – sur Los Angeles ou dans ses environs : Anaheim comme l’année dernière, ou San Diego. Vancouver apparaissait alors comme une exception, dont les raisons étaient liées à la forte concentration de studios évoquée plus haut et – semble-t-il – à la volonté politique des élus de la capitale économique canadienne de la côte ouest. Tout cela est-il fini ? On sait déjà que le calendrier des trois prochaines années est déjà bouclé sur le LA Convention Center (du 9 au 13 août en 2015) et Anaheim. Il faudra attendre au moins 2018 pour savoir si l’on reviendra ou non à Vancouver. |
Abords du centre de convention – photo John Calvera
Conférence scientifique et Emerging Technologies Mais rendons à César la raison d’exister du Siggraph depuis les origines, avec, en 2014, une conférence scientifique riche tant du point de vue quantitatif – avec 300 communications – que qualitatif, par les thèmes abordés : l’animation de foules, le Machine Learning, la modélisation et l’animation d’objets déformables et non déformables, l’impression 3D, le portage sur appareils mobiles, etc. L’espace Emerging Technologies aura accueilli cette année plus d’une vingtaine d’installations innovantes. Le Président du Jury Thierry Frey, un Français cette année, souligne que sur les 26 projets acceptés, 20 provenaient de pays autres que les Etats-Unis : Allemagne, Autriche, Brésil, Canada, Corée, France, Japon, Suisse, Taiwan. |
Salon professionnel : 25 % de nouveaux exposants Les exposants sont originaires de 18 pays différents (dont 44% non américains) parmi lesquels 28 sont issus du Canada. Revers de la médaille, l’absence de Pixologic ou de NewtTek, ou le retour d’Autodesk sur une petite surface de stand attestent d’une certaine désertion du salon par des acteurs majeurs du marché, peut-être faute d’annonces importantes. On aura tout de même remarqué le très grand stand de Nvidia, ou encore ceux de AMD, Intel, The Foundry, Maxon, Side Effects, Chaos Group ou encore celui de Shotgun Software, devenu filiale d’Autodesk depuis juin 2014. |
Abords du centre de convention – photo John Calvera
12 entreprises françaises au Siggraph sur le stand France Depuis huit ans la France est présente au Siggraph pour y devoiler ses meilleures innovations. Cette année, douze entreprises se sont deplacées en plein coeur de l’exhibition hall, avec Pixar comme proche voisin. Une visibilité rendue possible par la mise en place d’un stand commun, né d’un partenariat entre partenariat trois pôles de compétitivité : Cap Digital (Ile-de-France), Imaginove (Rhône-Alpes) et Images & Réseaux (Bretagne). |
Grace à leur aimable collaboration, nous avons pu partager leur quotidien durant ce SIGGRAPH et aller à la rencontre des exposants.
|
Abords du centre de convention – photo John Calvera
Nous vous proposons de revenir sur les différentes sociétés présentes sur le pavillon France, sachant que d’autres stands français étaient aussi présents (Techviz, Acute3D, Isotropix, SketchFab, mais aussi Dassault Systèmes et Lumiscaphe sur des stands de partenaires). Golaem L’equipe de Golaem Crowd a presenté ses nouveaux outils pour la gestion de simulation de foule. Pas d’annonce majeure ici : la société préfère proposer des mises à jour régulières. Stéphane Donikian et Nicolas Verley nous ont confié que le Siggraph leur permettait avant tout de toucher les clients americains. L’édition 2014 fut pour eux une réussite. Ils ont toutefois ressenti la baisse de fréquentation que nous évoquions plus haut.
|
4D view Solutions La start-up de la région Rhone Alpes propose des outils de capture video 2D et 3D pour de multiples usages, à destination du divertissement et d’autres industries. A l’occasion de leur quatrième Siggraph, l’équipe en a profité pour ameliorer leur relationel et ainsi rester dans la continuité d’un esprit collaboratif proche. Il est plus facile pour eux de retrouver leurs clients spécialisés, grace également à la visibilité proposée sur le Pavillon Francais.
|
Les exposants du pavillon français. Photo Stéphane Singier / Cap Digital.