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Quelle est ta vision du marché FX/3D à Montréal, en particulier pour les freelances ?

Montréal est depuis 20 une plaque tournante pour l’animation 3D en générale. On n’a qu’à penser que c’est la ville qui a vu naître Softimage et où se trouve le quartier générale de la section entertainment d’Autodesk (maya et 3ds Max). C’est aussi la ville qui a vu naitre la compagnie Discreet Logic (connues pour les flames, flint, inferno) pour le compositing. Quant à Houdini, il est développé tout près dans la métropole canadienne de Toronto. Il y a 20 ans est venu aussi à Montréal Ubisoft qui est maintenant un des 10 plus gros studios de développement de jeux au monde. Ensuite ont suivi : Electronic Arts, Warner Brother, Eidos. En 2012, EA, Ubisoft, Eidos, Warner Brothers et quelques autres ont totalisé pour 2,3 milliards de dollards du GDP du Canada. Au Québec il y a maintenant une centaine de studios de développement de jeux vidéo employant près de 10 000 personnes. Et le Canada est le pays avec le plus d’artistes CG per capita. Récemment, Montréal a vue venir s’établir de gros joueurs tels que Buf et Mikros que les français connaissent bien et des UK sont venus Framestore, Cinesite et MPC. Nous avons aussi plusieurs boites de VFX bien Québécoises tels que Hybride (qui a été récemment achetée par Ubisoft) et qui est situé aussi dans nord de Montréal, dans les montagnes Laurentides à quelque minutes de chez moi.

Ça fait donc beaucoup d’endroit pour être employé dans les environs de montréal. Ça explique peut-être aussi pourquoi je ne connais presqu’aucun autre freelancer à Montréal.

Je crois que la fonction d’artiste 3D peut-être pratiquée de n’importe où dans le monde mais Montréal a l’avantage d’être une ville où peuvent se rejoindre les cultures européenne et américain. Nous sommes aussi dans un fuseau horaire pas très loin d’Hollywood. Peut-être que ça aide.

Aussi le froid de nos hivers aide les ordinateurs à mieux fonctionner et notre électricité est fort probablement la moins cher au monde grâce à notre immense réseau de barrages électriques dans le nord du Québec. Et bien sûr nos gouvernements ont décidé d’appuyer cette industrie en fournissant de l’aide pour des prêts et même des subventions pour les grandes entreprises. Je n’ai pour ma part aucun droit à aucune de ces subventions.

Les artistes 3D de LA avec leur manif au derniers Oscars semblent vouloir croire que du jour au lendemain les emplois ont quitté leur patelin pour atterrir au Canada simplement à cause des subventions et qu’ici il n’y pas de talent, seulement des subventions qui attire les studios. Je crois que c’est faux. C’est un processus qui a vraiment commencé il y a 20 ans et qui n’est pas prêt de s’arrêter même sans subvention car du talent il y en a à revendre ici. Et la seule chose qui peut nous aider à avoir un emploi dans le domaine, ce n’est pas les études, ni les subventions mais bien le portfolio. Et les besoins en 3D ne cessent de croitre pour les jeux vidéo et les films. Le publique aime ça et en redemande sans cesse. La seule chose qui m’inquiète est qu’un jour arrivera très vite où les pays émergeants verront eux aussi à leur tour naitre des artistes avec des bons portfolios et capables de faire le même travail peut-être pour un prix plus bas. Mais il reste les barrières de langues et de cultures ainsi que le prix du hardware et des logiciels made in USA (et Canada) qui vont peut-être freiner ce processus.

En ce qui concerne les freelancers en particulier je crois qu’il y aura toujours de l’emploi pour les meilleurs et surtout les plus polyvalents.  Comme c’est rare et que ça exige énormément de temps et de discipline, je crois que les freelancers en VFX demeureront rares. Lorsque j’ai eu besoin d’un freelancer j’ai eu recours à quelqu’un de loin : Allan Mackay à LA, car je n’en connais pas de plus proche. Mais même lui il est maintenant à l’emploi de Blur Studio donc je ne sais vraiment pas à qui je pourrai m’adressé si jamais j’ai encore besoin.

 

 

 


 

 

Comment comptes-tu évoluer dans les années à venir, en termes de positionnement, compétences et clients ?

J’aimerais beaucoup pouvoir continuer à faire ce que je fais de la manière dont je la fait. En presque totale autarcie dans le confort de mon propre bureau en pleine et belle nature.

Une chose que j’aimerais faire de plus en plus ce sont des contrats dit de  » tabletop « . C’est à dire des séquences de nourriture qui sont souvent filmées live avec des caméras Phantom en slow motion où le but est de donner faim au téléspectateur. J’adore la nourriture et j’aime le défi de la reproduire de façon alléchante. Je crois qu’on peut maintenant souvent faire ces séquence en 3D plutôt que de les filmer.

J’aimerais aussi aller plus loin dans le rigging et l’animation de personnages peut-être plus pour des projets personnels éventuels. J’aimerais posséder mon propre studio de mocap facial et corporel ainsi qu’un scanner 3D. Pour le scanner j’y suis presque grâce à l’avancée des logiciels de photogrammétrie qui n’utilisent que des photos comme sources (Autodesk 123D catch et Agisoft). Pour le mocap, il me faut encore économiser au moins 30 000 dollars car j’ai déjà l’espace dans mon studio.

Je ne compte pas grossir en termes de personnel, j’aimerais plutôt demeurer seul, mais plutôt accroitre mes possibilités à faire de plus gros contrats en améliorant mon pipeline et an upgradant mon hardware. Mes espoirs sont très grand en ce sens étant donné les avancées dans les domaines des logiciels et du hardware qui ne cessent d’offrir de plus en plus de possibilités aux petits studios.

Pour en savoir plus

Strob.net, le site de Jocelyn Simard alias Strob.

 

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