RenderMan : présentation, formation et avis

ESMA

L’ESMA a fait le choix d’enseigner RenderMan à ses étudiants. Julien Duval, enseignant au sein de l’école, a bien voulu revenir pour nous sur cette démarche.

 

Il revient notamment sur les raisons de cette décision ainsi que sur la façon dont le moteur est enseigné et utilisé.

 

ESMA
Monkey Symphony (promotion ESMA 2013), par Maxime Baudin, Mélanie, Fumey, Julien Gauthier, Samuel Gonon
Court rendu avec RenderMan

 

Pour ceux qui ne la connaissent pas déjà, peux-tu nous présenter l’ESMA en quelques mots ?

Julien Duval : L’ESMA est une école qui forme entre autres des étudiants en cinéma d’animation et effets spéciaux. Nous enseignons le processus de création cinématographique, des premiers concepts d’idées au montage final en passant par l’écriture de scénario, la pré production, la production 3d et le compositing. Nos étudiants se dirigent ensuite vers des carrières en studio, aussi bien au sein de petites structures que de studios plus conséquents tels que Mac Guff, MPC, WETA, Double Negative, Framestore, The Mill pour n’en citer que quelques-uns.

 

L’école a récemment fait le choix d’enseigner Renderman aux étudiants. Pourquoi cette décision, et pourquoi ce moteur plutôt qu’un autre ?

Renderman est un incontournable des grosses productions dans le milieu des effets spéciaux et du film d’animation. En tant qu’école nous nous devons de former nos étudiants à ce que le marché de l’emploi leur demandera après l’obtention de leur diplôme. Nous avons fait nos premiers pas sur Renderman il y a quelques années pour son efficacité à rendre des géométries complexes comme le Fur. Puis au fil des productions et de son évolution il a été tentant de l’intégrer plus profondément jusqu’à rendre des films 100% avec son moteur. Renderman plutôt qu’un autre grâce à mon expérience sur ce moteur et la volonté commune entre les enseignants et les étudiants de s’intéresser à l’un des moteurs les plus utilisés en production… Sans oublier le challenge, qui nous a tous beaucoup motivés !

 

ESMA
Forward March ! (promotion ESMA 2013), par Pierrick Barbin, Rimelle Khayat, Loïc Le Goff, Guillaume Lenoel et Garrick Rawlingson
Court rendu avec RenderMan

 

Quels autres moteurs de rendu sont enseignés ?

Nous enseignons aussi Mental Ray tout au cours de la formation et avons eu une expérience avec Maxwell. Nous nous posons aussi la question d’Arnold pour les mêmes raisons citées plus haut, peut-être l’année prochaine ! C’est essentiel de suivre les évolutions techniques de ce métier, alors nous cherchons sans cesse à nous mettre à jour dans notre enseignement.
 
Concrètement, comment allez-vous utiliser le moteur au sein de l’école ?

Cette année nous avons prévu de faire quatre courts-métrages avec, sachant que nous en produisons huit. Sans dévoiler le contenu des futurs films, je peux dire qu’il sera utilisé sur des types de rendus et des ambiances très différentes.
Plus techniquement, nous utiliserons son efficacité pour le rendu du Fur, du displacement, de la radiosité, du baking, de slim pour les shaders, ainsi que de IT et de sa nouvelle fonction de path tracing très utile pour le lookdev.  

 

La mise en place concrète (installation, compatibilité avec les outils déjà utilisés à l’école, etc.) s’est-elle bien passée ? Avez-vous rencontré des difficultés ? Comment les avez-vous résolues ?

La mise en place n’a pas été une grosse difficulté, nous ne sommes pas un gros studio qui dispose d’un pipeline très verrouillé, c’est aussi une souplesse.
Certaines difficultés sont intervenues au moment de l’installation de la renderfarm, ce qui arrive avec tous les moteurs de rendu, mais la réactivité de l’équipe de Progiss qui nous soutient techniquement nous a permis de gérer ça rapidement. Quelques variables d’environnement plus tard et toutes nos machines calculaient les films !
Notre énergie est surtout consacrée au développement de son utilisation sur nos productions et la transmission de notre expérience à nos étudiants.

 

ESMA
Forward March ! (promotion ESMA 2013), par Pierrick Barbin, Rimelle Khayat, Loïc Le Goff, Guillaume Lenoel et Garrick Rawlingson

 

Philippe Luneau de Progiss [partenaire de 3DVF, NDRL] est intervenu dans les locaux de l’école pour former les étudiants. Qu’as-tu pensé de son cours ?

Étant donné que la partie enseignante connaissait déjà Renderman, nous avons pu nous pencher sur les nombreuses nouveautés de la version 18 et anticiper la manière de les appliquer en production. Côté étudiant ils ont pu découvrir le soft dans son ensemble et appréhender la philosophie de son utilisation. Ils se sont d’ailleurs attelés au lookdev de leur film et la production a été lancée.

 

Renderman a encore la réputation d’être un moteur nécessitant de coder… Est-ce que cela a été une crainte lorsque la décision de l’adopter à l’ESMA a été prise ? En pratique, cette réputation te semble-t-elle fondée ?

Renderman est comme la plupart des autres moteurs. Si l’on veut l’utiliser sans coder, on peut, tous les outils sont à disposition via les interfaces. Si vous avez les talents pour coder vous pourrez alors utiliser ces outils d’une manière toute personnalisée et pousser très loin suivant vos besoins et votre pipeline. Il nous arrive bien évidement de coder, mais ce n’est pas nécessairement lié à renderman. De plus nous ne sommes pas une école de programmation, nous n’aurions clairement pas d’intérêt à choisir un moteur de rendu qui nous obligerait à développer le code de manière poussée dans l’enseignement.

 

ESMA
Monkey Symphony (promotion ESMA 2013), par Maxime Baudin, Mélanie, Fumey, Julien Gauthier, Samuel Gonon

 

Il est sans doute trop tôt pour tirer des conclusions par rapport au ressenti des étudiants (courbe d’apprentissage, par exemple), mais quelles sont leurs premières impressions ?

A l’issue de la formation ils ont entrepris de tester les outils sur les parties de leurs films prêtes pour le lookdev. C’est donc un peu tôt pour en parler précisément mais je suis confiant, et puis, nous n’en sommes pas à notre coup d’essai. Les films de la promo 2013 « Forward March » et « Monkey Symphony » rendus grâce à RenderMan semblent partis pour être de francs succès, nous sommes comblés de pouvoir féliciter nos étudiants pour leur travail !

 

Pour les étudiants potentiels qui seraient intéressés par l’école, y a-t-il des journées portes ouvertes prévues dans les semaines ou mois à venir ?

Bien sûr! Nous serons heureux d’accueillir ceux désireux de découvrir nos écoles lors de nos prochaines journées portes ouvertes prévues le 5 avril prochain à l’ESMA Montpellier et le 12 avril à l’ESMA Toulouse.

 

ESMA
Monkey Symphony (promotion ESMA 2013), par Maxime Baudin, Mélanie, Fumey, Julien Gauthier, Samuel Gonon

 

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