Au niveau de l’illumination globale, vous n’avez utilisé qu’un rebond ; peux-tu nous en dire plus ? Il me semble que c’était variable, mais on a fait des essais à deux rebonds : on avait effectivement un rendu supérieur sur certains détails spécifiques mais le coût en temps de rendu était trop important, ça n’en valait pas la peine. |
Qu’est-ce que tu retiens de ces deux projets ? Avoir travaillé avec de nouvelles technologies, une équipe très sympa, beaucoup de nouveautés ! Je ne serais pas contre partir sur un nouveau projet photoréaliste. Ce qui est bien à Pixar c’est que l’on pousse toujours les limites à chaque projet. |
Crédit : Disney / Pixar
Ci-dessus : toute première story reel du Parapluie Bleu.
Ci-dessous : premier layout du court.
Crédits : Disney / Pixar
Tu étais lead lighter sur le court, lighter sur le long… Quel rôle préfères-tu ? Etre lead est plus intéressant car on a plus de liberté et la possibilité de pouvoir apporter plus, expérimenter plus. |
Où te vois-tu dans quelques années ? Toujours à faire du master lighting, du lead lighting si possible. Je suis toujours passionné par le lighting/compo, c’est ce que je voulais faire depuis mes débuts et je n’ai pas changé d’avis ! |
Crédit : Mathieu Cassagne
Quelle est ta pratique de la photo ? Dans quelle mesure est-ce que la photo t’aide pour ton travail de lighter, et inversement ? J’ai toujours aimé prendre des photos, peu importe l’appareil (Le vieux Polaroid de mon père, mon vieux Canon Elan ou mon appareil plein format Deardorff…). C’est une passion et je fais pour le fun. Il y a 4 ans je me suis mis à prendre des photos en utilisant une technique qui date de 1850 et qui s’appelle le Collodion humide (wet-plate Collodion process). Cette technique est à l’opposé de la photographie numérique. Ici tout va lentement et il faut savoir prendre son temps et être patient pour sortir une image. Je crois que ce côté « photographie organique », avoir les mains dans les produits chimiques, travailler avec une vielle caméra en bois, être à l’extérieur, toucher quelque chose de concret, je pense que cela m’aide à équilibrer le fait que je passe minimum 9 heures par jour devant un écran d’ordinateur. Au-delà de tous les principes photographiques classiques de composition, exposition, couleurs, ombres… Qui font qu’une image est réussie, la photo m’a surtout apporté une espèce d’équilibre, le moyen d’aller me balader, loin de mon ordinateur, d’explorer différents endroits, rencontrer des gens et aussi me vider l’esprit. Une sorte de méditation personnelle qui rafraîchit l’œil et la tête, et donne un second souffle a mon travail de lighter quand je retourne sur mon ordi travailler sur mes plans. |
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Crédit : Mathieu Cassagne
Pixar fête cette année les 25 ans de RenderMan… RenderMan va de plus en plus vite, propose des fonctions de plus en plus orientées raytracing, sans triche, et c’est sans doute l’avenir, avec à côté des shaders physiques qui réagissent parfaitement. Y a-t-il des films ou courts, des photographes ou peintres qui t’ont marqué récemment ? Gravity a été la grosse claque de l’année, je l’ai vu deux fois et je me suis régalé, surtout en Imax. |
Sinon j’aime bien regarder des documentaires en général, j’ai récemment vu « 180 south », « The Plight of the Torpedo People », « Coast Modern », « King of Kong », « Vanarasi, India : Beyond », tous très bon si vous aimez le surf, l’aventure, l’architecture, les Jeux video et la photo.
Au niveau peinture j’ai découvert le travail de Jeremmy Mann l’année dernière et j’aime beaucoup. Pour ce qui est de la photo j’aime énormément Saul Leither, son travail dans le livre Early Color m’a également servi d’inspiration pour Le Parapluie Bleu ; sinon toujours dans les classiques le travail de Ernst Haas et son livre Color Correction est vraiment superbe. |
Crédit : Disney / Pixar
Pour finir, sur quel projet travailles-tu désormais chez Pixar ? Inside Out, The Good Dinosaur, Finding Dory ? En ce moment je finit de travailler sur un court métrage, avant d’attaquer sur la preprod d’un autre court, ensuite je devrais aller sur Inside Out. |
Pour en savoir plus – L’interview 3DVF de Saschka Unseld, réalisateur du Parapluie Bleu, et de Marc Greenberg, producteur du court. – Un calendrier de l’avent propose durant tout le mois de décembre 2013 des images inédites des coulisses du projet Le Parapluie Bleu. Les quelques extraits vidéo de l’article en sont issus. – Les DVD , Blu-ray et Blu-ray 3D/2D de Monstres Academy / Le Parapluie Bleu sont disponibles à la vente. (liens Amazon sponsorisés) |
Ci-dessous : les deux images actuellement disponibles du projet Inside Out, qui nous plongera dans l’esprit d’une jeune fille de 11 ans.
Les personnages du film sont en fait ses émotions personnifiées : peur, tristesse, joie, dégoût, colère.
Visuels Disney / Pixar.