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5 questions à Creative Seeds, école atypique

Nous avions eu l’occasion de vous présenter Creative Seeds lors de sa création : située près de Rennes, l’école forme aux métiers de l’imagerie numérique en 3 et 5 ans, avec une pédagogie assez spécifique qui s’appuie notamment sur une approche « studio-école » : les élèves profitent de l’école pour travailler sur des projets collectifs qui mêlent les compétences et les niveaux, comme dans une entreprise.

Quelques années plus tard, des élèves sortent désormais de l’établissement : l’occasion pour nous de dresser un bilan avec l’équipe pédagogique, mais aussi d’évoquer l’impact de la pandémie ou encore la place de Creative Seeds au sein des écoles françaises.

Enfin, en complément, n’hésitez pas aussi à lire notre interview de l’équipe du premier court de fin d’études produit dans l’école.

3DVF : Bonjour Creative Seeds, nous avions eu l’occasion de vous présenter sur 3DVF, et une première promotion vient de quitter l’école : quel bilan en tirez-vous ?

Creative Seeds : Bonjour à tous !

Malgré les récentes péripéties sanitaires, nous sommes très heureux et fiers de nos premiers étudiants sortants.

Sur nos premières années tout n’était pas parfaitement calé, nous le savions et avons fait évoluer avec eux la pédagogie. C’était heureusement un petit groupe, équivalent à la moitié des promotions actuelles, ce qui nous a permis d’être particulièrement agiles et de les soutenir au maximum sur leurs projets. Nos expériences passées en tant que professionnels nous ont aussi évité beaucoup d’écueils.

Finalement, nos premiers étudiants sortants ont acquis de nombreuses compétences, réalisé de beaux projets et ont été heureux de passer ces quelques années avec nous; de plus, la majorité a trouvé du travail à l’heure actuelle !

Photos de l’article : Creative Seeds

3DVF : Creative Seeds a choisi une approche d’école-studio, avec spécialisation précoce et un système de départements avec mélange de niveaux. Sur le plan pédagogique, êtes-vous satisfaits des résultats ? On imagine que des ajustements ont pu être faits, lesquels ?

Le choix de notre approche école-studio a été confirmé par l’expérience : les orientations en fin de 1ère année sont en grande majorité très naturelles et logiques pour les étudiants. La suite du cursus où les étudiants sont répartis en départements capables de travailler dans une chaîne de production leur permet de sortir des films collectifs variés et de plus grande qualité. De plus nos étudiants sortant sont pointus et capables de répondre aux enjeux professionnels.

Bien sûr, notre programme pédagogique est affiné tous les ans, l’enjeu ici étant de trouver l’équilibre entre les périodes d’Ateliers, nécessaires pour acquérir de nouvelles compétences, et les phases de Productions, où les élèves mettent en pratique lors de phases créatives plus libres. 

Nous sommes satisfaits de la voie choisie, le “comment” est forcément à remodeler chaque année !

3DVF : L’actualité 2020 a été marquée par le confinement et la pandémie, un défi majeur pour les écoles… Comment avez-vous géré cette contrainte, à la fois sur le plan sanitaire/sécuritaire et en termes d’organisation pour les cours ?

Comme toutes les écoles nous avons été contraints de fermer les locaux, et très rapidement.

Nous avons donc mis en place un prêt de station de travail pour tous les étudiants mal ou pas équipés, en sortant ⅓ de notre parc en quelques jours au moment de l’annonce (tour, bi-écrans, licences). Cette partie, si elle nous a demandé plusieurs jours de travail sur la longueur du confinement (préparation, assistance technique, réintégration sur le réseau etc.), nous a permis d’offrir les mêmes chances à tous, quelque soit leur niveau financier.

Afin d’assurer au maximum la continuité de la formation, nous avions déjà plusieurs avantages nés de nos choix premiers : un système de pédagogie inversée avec les principaux contenus de cours en ligne sur notre plateforme OpenLib et disponible pour tous les étudiants; une utilisation de Shotgun dès la première année de cours de nos étudiants afin d’organiser dans le temps les productions, associée à un Discord très dynamique.

Des cours et démos ont été donnés en visio-conférences, nous avons eu des sessions d’échanges sur divers sujets, parfois même simplement pour maintenir un lien social. 

Nous sommes plutôt satisfaits de la gestion de cette période, et avons eu des retours positifs des étudiants, même si nous n’avons pas pu empêcher certains décrochages : la période était très anxiogène (et l’est toujours un peu) et a beaucoup affecté le moral des étudiants les plus isolés.

Aujourd’hui, nous sommes revenus dans l’enceinte de l’école, et observons au mieux les recommandations sanitaires. Les étudiants sont heureux de revenir à des rapports humains directs, et nous aussi, du coup, les contraintes sont assez bien supportées !

3DVF : Dans une conférence donnée en février à Made By Mikros, Camille Campion (cofondateur de l’école) évoquait [voir la vidéo] une approche collaborative pour la gouvernance de l’école. Quelles sont les forces et limites de cette approche ?

Chez Creative Seeds, tous les salariés CDI (temps pleins et partiels) sont associés et co-propriétaires de l’école, avec un salaire horaire unique, peu importe leurs compétences, expériences ou ancienneté.

L’ avantage d’une telle horizontalité est le fait de se sentir impliqué dans la vie et les décisions de l’école, car ses défis et ses succès nous concernent tous.

D’un autre côté, une gestion purement horizontale demanderait beaucoup de temps, de compromis, de bonne volonté. Nous avons collectivement fait le choix naturel de répartir les charges de travail par pôles, chacun apportant ses compétences naturelles là où il est le plus efficace.

Au final, nous tendons vers une gestion horizontale des décisions les plus impactantes pour la vie de l’école, et laissons les pôles s’organiser et faire leur travail afin de gagner en efficacité de fonctionnement au quotidien.

Ce choix d’organisation n’est donc pas anodin, et présente ses défauts comme ses qualités, mais correspond totalement à l’idée que ses associés se font de Creative Seeds.

3DVF : Une dernière question. Le secteur de l’éducation en 3D/animation/VFX est en évolution constante en France : accroissement du nombre global d’élèves qui sortent des écoles, mais aussi peut-être une certaine tendance à la concentration (avec des rachats ou des groupes de grande envergure qui créent de nouveaux sites). Comment Creative Seeds perçoit cette situation ?

Creative Seeds est une nouvelle école et contribue donc à un accroissement du volume d’étudiants sortant chaque année, c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de spécialiser nos étudiants afin de maximiser leur chances d’intégrer le marché.

De notre point de vue, nous apportons une offre de formation particulièrement différenciée par rapport aux autres options d’apprentissages disponibles en France.

Les rachats ou les groupes de grande envergure semblent parfois motivés par un aspect purement financier. L’offre de formation peut alors devenir uniformisée, ou faible, soit par une sélection drastique du même profil de candidat, soit par une ouverture excessive sur les premières années et une sélection en entonnoir pour arriver en fin de cursus.

La taille de l’entreprise derrière l’école est selon nous très impactante, faites-vous du chiffre afin de trouver quelques pépites grâce auxquelles vous vendrez votre offre ou faites-vous de la formation car vous aimez voir des étudiants différents par nature s’épanouir et acquérir les outils pour demain ?

Les jeunes gens que nous rencontrons sont tous particuliers, nous ne prétendons pas proposer la meilleure manière d’apprendre pour tous mais sommes convaincus de leur donner la possibilité de se réaliser tout en apprenant un métier.

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