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LiDAR HD : la numérisation 3D de la France se poursuit, un appel à projets lancé

L’IGN profite de l’approche de l’été pour faire le point sur LiDAR HD, son très ambitieux projet de numérisation 3D du territoire français.

L’IGN voit grand

Rappelons brièvement le concept, que nous vous avions déjà présenté : en quelques années, survoler par avion la France entière (Outremer inclus, à l’exception de la Guyane) et utiliser la technologie LiDAR pour créer une cartographie du relief avec une grande précision (environ 10 points par mètre carré). Le tout, grâce à un budget de 60 millions d’euros environ.
Ces données seront mises à disposition en accès libre afin d’en démultiplier les usages, qu’ils soient scientifiques, commerciaux, etc.

Les applications sont immenses, avec par exemple la prévention des risques tels que les inondations, l’agriculture, la politique publique, les analyses scientifiques.

Un bac à sable simple d’accès

Lors de notre dernier point sur le projet, nous vous avions proposé un tutoriel pour visualiser les premières données disponibles. L’IGN facilite désormais ce processus, avec un bac à sable accessible en ligne : sans installer le moindre outil, vous pourrez visualiser les données de la région de Nîmes. L’outil propose aussi un aperçu 3D de données plus anciennes dans d’autres zones : Paris, littoral du côté de Noirmoutier, forêt des Vosges, etc.

Aperçu du Bac à Sable de l’IGN, ici centré sur Nîmes

Appel à projets : entreprises, PME, exploitez les données LiDAR HD !

En parallèle, un appel à projets IGNfab « Donne du relief à tes projets avec les données LiDAR » est lancé.
L’idée est de proposer aux startups, PME « d’accélérer de nouveaux services ou produits à très forte valeur ajoutée en bénéficiant d’un accès aux données, à l’expertise et aux réseaux institutionnel et partenarial de l’IGN ».

Différents partenaires sont impliqués : ADEME, Aerospace Valley, Cap Digital, Eurométropole de Strasbourg, GTI, Nantes Métropole, ONF, PEMB, SPW, Tuba…

Vous trouverez plus de précisions sur la page dédiée.

Toujours plus de données disponibles librement

Rappelons enfin que l’IGN met progressivement en ligne les données du programme LiDAR HD, en open data. Vous pouvez les retrouver ici et les télécharger sous licence libre, sachant qu’à ce stade les zones disponibles (en noir sur la carte ci-dessous) sont situées dans le Sud de la France, mais aussi du côté de Lyon et Bordeaux.

Ces zones sont disponibles au téléchargement dans un format typique des données LiDAR: pour les visualiser ou les convertir dans un format 3D plus classique, nous vous invitons à télécharger l’outil gratuit et open source CloudCompare et à (re)découvrir le tutoriel vidéo que nous avions publié il y a quelques mois.

0:00 : Introduction
0:45 : ouverture de données LIDAR .las ou .laz
1:06 : affichage de l’élévation, échelles de couleur
2:00 : autres champs scalaires
2:18 : export/conversion des données

Vous pouvez évidemment utiliser d’autres outils, comme la solution en ligne Atis.cloud qui dispose d’une offre freemium.

Et après ?

L’IGN annonce pour finir la poursuite des acquisitions durant le printemps et l’été 2022 dans différents lieux : « le sud de la France, le massif Central, les Alpes, les Pyrénées, le Jura et une partie de la Normandie » vont être couverts.

Ces zones devraient donc être mises en ligne dans les prochains mois, le temps que les données soient collectées, validées, traitées.
L’ensemble de la France (hors Guyane) sera numérisé d’ici 2025. Une carte permet de suivre l’avancée des survols. :

Nous aurons évidemment l’occasion de revenir sur LiDAR HD dans les mois à venir.

Saint Emilion
Crédit : projet LiDAR HD de l’IGN
Arènes de Nîmes
Crédit : projet LiDAR HD de l’IGN
Marseille et Notre-Dame de la Garde
Crédit : projet LiDAR HD de l’IGN

6 commentaires

TURTLE 25 mai 2022 at 15 h 12 min

Bientôt dans Flight Simulator

ZeKK 25 mai 2022 at 19 h 16 min

faudra de sacrés PCs pour faire tourner tout ça.

Mr Ombre 25 mai 2022 at 20 h 04 min

Je croyais que le lidar ne voyait pas ce qui est « vivant » genre les arbres, et que c’est grâce à ça qu’on avait découvert plein de trucs sur les Mayas.
Mais je dois confondre.

Shadows 25 mai 2022 at 21 h 02 min

En fait il peut voir les arbres ET le sol en même temps.
Pour citer ce que disait une personne a priori liée au projet, sous le précédent article sur Lidar HD :

« une simple impulsion laser peut intersecter plusieurs objets et faire l’objet de plusieurs retours successifs : cela s’explique par l’ouverture du rayon qui, aux distances typiques de relevé aérien, atteint a peu près le diamètre d’une assiette à deux mille mètres de distance. Ainsi en milieu forestier, pour une simple impulsion on pourra avoir des retours sur la canopée, puis des branches ou des troncs, puis le sol. Il suffira d’extraire le dernier point de la séquence pour avoir une idée du terrain sous couvert végétal.
Augmenter la fréquence des impulsions laser (la cadence de tir, pour simplifier) a pour objectif de densifier la couverture laser et au final, d’augmenter les chances d’avoir des retours au sol. Du coup, on peut envoyer des impulsions sans attendre le retour de la première, mais ceci induit des contraintes de distance à l’objet mesuré, sous peine de se mélanger les pinceaux à calculer quel retour appartient à quelle impulsion. »

« En fait le laser ne traverse pas, c’est juste une partie du rayon qui arrive à travers les interstices de la végétation. C’est pour cela qu’on préfère faire du lidar en hiver quand il y a moins de feuilles qu’en été.
Après, pour la jungle d’Amérique centrale avec son feuillage persistant, c’est assez compliqué mais on peut aussi orienter le faisceau plus en diagonale pour espérer collecter des retours au sol.
Dans une seule séquence d’une impulsion laser, on ne peut pas faire la différence entre les objets. Mais dans un ensemble de plusieurs millions de points, on peut déduire une surface à partir des points les plus bas, qu’on estimera être le sol. Pour automatiser la tâche, il y a des algorithmes qui font ça assez bien, mais qui nécessitent quand même une part de contrôle visuel à la fin. Cette étape dite « classification » tient plus de la statistique que d’une science exacte. »

phicata 25 mai 2022 at 21 h 30 min

Super article. L’image St Emilion, classe!

Shadows 25 mai 2022 at 21 h 36 min

Vivement les futures zones en tous cas, je connais du monde dans différents lieux survolés et en cours de traitement/mise en ligne. Une petite impression 3D, ça pourra faire un cadeau sympa !

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