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L’IA au service du montage, de l’animation et des métadonnées

Nous poursuivons notre retour sur le SATIS 2021 avec un sujet d’actualité : l’IA et le deep learning dans le secteur de la création.

Stéphane Singier, responsable filière des Industries Culturelles et Créatives chez Cap Digital, avait convié plusieurs personnes pour en discuter, avec de droite à gauche et par ordre d’intervention :

  • Matthieu Parmentier – Head of Data & Artificial Intelligence chez France Télévisions ;
  • Fabien Pisano – Sales Head South Europe chez Sony France ;
  • Olivier Reynaud – CEO chez Aive ;
  • Yassine Tahi – Co-founder / CEO chez Kinetix

Vous trouverez sous la vidéo un compte-rendu des échanges.

France Télévisions : la métadonnée vaut de l’or

Matthieu Parmentier de France Télévisions a entamé le tour de table avec une présentation des usages d’IA et des données au sein de France Télévisions. Depuis deux ans, le groupe dispose d’un département dédié sur ce sujet. L’idée est de mettre en place au sein de l’espace sécurisé France Télévisions une plateforme de services (qu’ils soient développés en interne ou chez des tiers) pour les entités du groupe, de façon à ce que les données ne quittent jamais cet espace sécurisé : hors de question de faire transiter massivement données et contenus en externe.

Un des enjeux majeurs est la mise en avant des programmes et contenus générés par France Télévisions sur Internet, en replay ou encore via les nouvelles plateformes, ce qui nécessite des métadonnées adaptées comme les tags, une description mais aussi des timings de début et fin de générique (indispensable pour pouvouvoir zapper ce dernier, enchaîner les épisodes / contenus). Sans ces éléments, un contenu sera difficilement mis en valeur et donc moins regardé, moins facile à valoriser.
Problème, cette étape est fastidieuse, l’idée est donc d’utiliser de l’IA pour automatiser cette étape.

En pratique, un des enjeux est d’entraîner les IA au quotidien, afin de les améliorer progressivement. A terme, d’autres objectifs sont envisageables, comme le sous-titrage.

Sony : le sport, secteur de rêve pour l’IA ?

Fabien Pisano de Sony France, de son côté, a souligné que les contenus répétitifs sont la cible idéale des traitements par IA. Le sport est donc un secteur de choix, à plus forte raison pour les disciplines très codifiées, avec des actions qui se retrouvent encore et encore : on peut penser ici aux sports de ballon (à plus forte raison si les arrêts de jeu sont fréquents, comme en football américain ou rugby).
Résultat : pour un sport comme le football américain, on peut demander à une IA de préparer environ 80% des moments forts qui seront ensuite utilisés lors d’une mi-temps, d’un récapitulatif de fin de match.

Aive : le montage les yeux fermés

Chez Aive, on s’intéresse à un autre enjeu : le montage. Avec la démultiplication des réseaux et plateformes, créer les multiples déclinaisons d’un projet est devenu un défi à part entière pour les marques et créatifs. Chaque contenu doit être créé en plusieurs formats (classique, carré, vertical…) et durées (2 minutes, 1 minute, 10 secondes…) pour mieux toucher les multiples cibles.

L’objectif d’Aive est de « rendre élastique » les vidéos en termes de durée et contenu afin d’éliminer ce problème. Concrètement, le principe est le suivant : un humain crée la vidéo standard, par exemple un contenu de 2 minutes en 16/9, et Aive se charge automatiquement de générer les multiples variantes utiles en termes de durée, format, avec mentions à indiquer (par exemple des mentions légales, le site mangerbouger.fr en bas d’une pub de céréales, etc) et sous-titres selon le cas.

Pour l’heure, Aive cible surtout les formats courts et le secteur des marques, donc de la publcité : un choix logique, ce domaine étant plus codifié. Mais à terme, l’entreprise se verrait bien travailler sur des formats plus longs, en prenant en compte des données comme l’intensité des émotions générées par tel ou tel segment d’une vidéo.

La commercialisation du service devrait se faire en 2022.

Kinetix : l’animation sans effort ?

Enfin, place à Kinetix, que nous vous avions présentée plus tôt dans l’année via une interview. La startup propose de générer des animations à partir de vidéos envoyées sur sa plateforme.

Notez que depuis nos premiers articles, le modèle économique a évolué : alors qu’auparavant la limitation majeure portait sur la durée des vidéos traitées, désormais le décompte ne se fait que si vous exportez les animations. Rappelons également qu’il est possible de tester gratuitement la plateforme (avec une limite de 30 secondes d’export par mois et un usage non commercial des résultats).

En outre, la nouvelle version 1.3 est sortie depuis le tournage de la table ronde, avec une timeline qui permet d’éditer, mêler des animations, ainsi que des librairies. On y trouve également une meilleure gestion du sol ou encore un système de fonds et props.

Le SATIS a été l’occasion pour Kinetix de présenter plus en détail ses plans ; en particulier, la volonté de KInetix n’est pas de se limiter au marché des studios et de l’animation professionnelle, mais de surfer sur l’engouement actuel pour la notion de metaverse, de mettre des outils créatifs entre les mains d’un public large, sans nécessiter de maîtrise technique.

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