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Critique : Josée, le tigre et les poissons, un mélo plus subtil qu’il n’y paraît

Projeté lors de la cérémonie d’ouverture du Festival d’Annecy, Josée, le tigre et les poissons est désormais visible dans les salles obscures.

Réalisé par Kotaro Tamura (assistant réalisateur de Mamoru Hosoda sur Les Enfants Loups) chez le studio Bones, le film est tiré d’une nouvelle de Seiko Tanabe qui a déjà eu droit à plusieurs adaptations.

Le film a un pitch qui peut inquiéter au premier abord, la rencontre entre une jeune femme paraplégique et un amateur de plongée pouvant laisser craindre un traitement peu subtil.

Kumiko, paraplégique depuis l’enfance, vit avec sa grand-mère, qui la sur-protège du monde extérieur. Elle sort peu et s’est créé son propre univers, aidée par la lecture, sa fascination pour la mer et son imagination débordante. Elle demande qu’on l’appelle Josée, du nom d’une jeune héroïne d’un roman de Sagan. Tsuneo, brillant étudiant en biologie marine, aimerait poursuivre ses études au Mexique où il pourrait vivre son rêve, plonger dans les eaux tropicales. Pour cela il lui faut de l’argent et il cherche donc des petits boulots. Un soir, il tombe littéralement sur Josée et la sauve d’une horrible chute. Suite à cette rencontre accidentelle, la grand-mère de Josée engage Tsuneo comme aide-soignant. Josée se révèle autoritaire et têtue, mais Tsunéo est d’une grande patience. Ils apprennent à se connaître et même à s’apprécier. Un jour, il emmène Josée à la mer…

Heureusement, Josée, le tigre et les poissons évite cet écueil et ne s’embourbe pas dans une avalanche de clichés. Nous laisserons évidemment les personnes plus proches du sujet apporter leur regard et leur avis ; la relation entre Kumiko et Josée nous semble en tous cas plus complexe que ce que l’on pourrait croire. Prises d’initiatives, rebondissements, renversements de situations sont de la partie.

Entre une relation éloignée des codes japonais et un Kumiko qui à l’inverse correspond parfaitement au cliché du jeune japonais travaillant à outrance, Josée, le tigre et les poissons est également l’occasion de questionner la façon dont le Japon traite le handicap.

Côté visuel, on appréciera en particulier le travail sur les décors et la lumière, très bien maîtrisés. Plus globalement, le studio Bones propose ici un très beau traitement graphique.

Au final, Josée, le tigre et les poissons est un mélo adolescent et romantique qui sait se montrer intelligent. Un film attachant qui vous séduira moins par sa trame globale que par ses détails, le traitement des personnages principaux, le jeu autour des clichés tout en évitant de s’y embourber.

Josée, le tigre et les poissons est distribué en France par Eurozoom.

Un dernier point : comme nous l’expliquions plus haut, l’oeuvre dont est tirée le film a donné d’autres adaptations, dont Josee, the Tiger and the Fish / Joze to Tora to Sakana-tachi (2003 – Isshin Inudô). Une version en live-action que nous avons également vu et qui montre qu’un même matériau peut donner des projets assez différents : sans doute destinée à un public plus adulte, cette adaptation diffère de l’anime via différents éléments parfois majeurs. On y trouve notamment un ton doux-amer absent de l’anime. Un film qui mérite aussi que l’on s’y intéresse.

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