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Covid-19 et intermittence : une pétition tire la sonnette d’alarme

On le sait, les intermittents du spectacle ont fait partie des métiers fortement touchés par la crise sanitaire : cinéma, spectacle vivant, évènements culturels ont bien souvent vu leurs activités s’arrêter totalement.

Si des mesures avaient été mises en place, comme la fameuse « année blanche » accordée aux intermittents pour les conditions de renouvellement de leurs droits, certaines de ces aides vont arriver à échéances, provoquant des inquiétudes dans le milieu puisque la pandémie se poursuit.

Une pétition a ainsi été lancée sur Change.org. Adressée à Emmanuel Macron, elle dépasse déjà les 12 000 signatures et réclame plusieurs mesures : prolongation de l’année blanche, maintien des droits sociaux mais aussi un fonds pour les répétitions des artistes. Des mesures qui aurait donc aussi un impact sur le secteur de l’imagerie numérique.

Vous retrouverez ci-dessous le texte de la pétition ; une liste de signataires est disponible sur Change.org, et montre un soutien assez large : chanson, théâtre, cinéma, auteurs.

Urgence pour le spectacle, urgence pour la culture, urgence pour celles et ceux qui la font vivre !  

Toutes les scènes de France sont fermées au public, la plupart depuis plus de six mois. Les cinémas ont refermé leurs portes. Artistes et techniciens du spectacle ne peuvent plus travailler. Les entreprises de spectacle sont à l’arrêt et tous leurs personnels craignent pour leur survie. Tous les secteurs sont touchés, la création elle-même mais aussi les prestataires et tous ceux qui concourent à la tenue des événements culturels ou festifs. Les auteurs et compositeurs dont les œuvres ne sont plus diffusées et à qui on ne commande plus rien sont sans ressources. Ils n’en meurent pas tous mais tous sont touchés.

Comment vivre sans exercer son art quand c’est le choix d’une vie ? Comment vivre en ayant perdu la moitié de ses revenus, en voyant l’avenir chaque jour plus sombre ? On a beau être dans le spectacle, il faut payer son loyer et remplir le frigo. Comment ne pas s’alarmer quand, faute d’avoir travaillé depuis de longs mois, les intermittents du spectacle n’ont plus accès aux indemnités journalières de Sécurité Sociale pour maladie ou pour maternité ? Quand ils voient la fin de “l’année blanche” accordée par le président de la République sans espoir de renouveler leurs droits à l’assurance chômage ?

La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a déclaré que « certaines activités professionnelles peuvent continuer dès lors qu’il n’y a pas de public […]. Concrètement, la création artistique continue de vivre : les tournages, les répétitions de spectacle à huis-clos, les enregistrements et captations des œuvres sans public sont tout à fait possibles. » .

Chiche ?

Après avoir versé des dizaines de millions d’euros aux entreprises de spectacle pour qu’elles puissent survivre à la crise sans avoir d’activité, il est temps de penser aux femmes et aux hommes qui donnent vie aux œuvres.

Permettons à tous les artistes, tous les techniciens, toutes les compagnies, tous les groupes et ensembles musicaux de reprendre le chemin des studios et des salles de spectacle quand bien même elles demeurent fermées au public. Qu’on leur donne du travail, qu’on leur commande des créations, qu’on les paie, qu’ils génèrent comme à l’accoutumée leur protection sociale en cotisant aux différents organismes. Pendant cette triste crise, des milliers de spectacles, d’oeuvres, peuvent se préparer pour demain. On les découvrira d’abord sur les plateformes en ligne avant qu’ils ne soient donnés en public dès que les conditions sanitaires le permettront. Comme ce sera nécessairement dans de petits lieux à cause de l’épidémie, il faudra des milliers de projets et d’équipes artistiques pour offrir à toute la population les concerts, les pièces ou les ballets dont elle aura été privée si longtemps.

Que l’Etat en premier lieu, mais aussi les régions, les départements et les villes débloquent des fonds de toute urgence pour financer cette reprise du travail qui, à terme, permettra de donner des spectacles sur les scènes de tout le pays.

Il faut aussi sécuriser les droits collectifs. Les professionnels du spectacle ne demandent ici rien d’autre que ce qui doit être accordé à toutes et tous. Travailler autant que possible pour vivre de son métier et alimenter la solidarité interprofessionnelle par ses cotisations. Accéder à des droits sociaux lorsqu’on n’a plus d’emploi pour subvenir à ses besoins. La gravité de la crise économique et sociale provoquée par la situation sanitaire appelle plus que jamais le principe d’une indemnisation chômage sans condition pour tous celles et tous ceux, intermittents ou pas, qui ont perdu leur emploi.  

Les caisses sociales des artistes et techniciens doivent être renflouées. Les droits à l’assurance chômage, à la Sécurité Sociale, à la formation professionnelle, à la médecine du travail ou aux congés payés doivent être garantis. « L’année blanche » durera beaucoup plus que ce qui était prévu : tous les intermittents du spectacle, comme tous les travailleurs inscrits au chômage et empêchés de travailler, doivent voir leurs droits prolongés jusqu’à un an après la fin de la période d’impossibilité de travailler.

1 commentaire

Shadows 26 novembre 2020 at 11 h 11 min

Curieusement, cette pétition semble faire beaucoup moins de bruit que les pétitions Culture en Danger & Année Noire en avril dernier : à la fois ici (beaucoup moins de vues sur l’article que sur celui d’avril), en termes de signatures, et semble-t-il en vues/interactions sur certains groupes Facebook spécialisés pour les intermittents.

Je ne sais pas s’il faut y voir des relais moins efficaces, une pétition peut-être moins bien formulée (il faut fouiller le texte pour comprendre ce qui est demandé, ça n’aide pas), un certain découragement des intermittents face à la situation…

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