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Annecy 2021 : 6 pitchs venus d’Afrique

Dans le cadre du festival d’Annecy, chaque année, des dizaines de projets venus des quatre coins du monde rivalisent d’ingéniosité pour tenter de séduire des partenaires et se concrétiser. Pour cette édition 2021, nous avons choisi de mettre en avant certains des pitchs venus d’Afrique ou d’afrodescendants.

Comme vous le verrez, les projets mis en avant sont très divers, de la comédie aux larmes, de l’action à l’intimiste, de sujets très ancrés dans la culture locale à des concepts universels.

Artifacts

Le réalisateur nigérian Stanlee Ohikuare a dévoilé son projet de long-métrage en animation 3D Artifacts. Un projet qui mêle aventure et thématiques telles que la question des antiquités africaines dans les musées occidentaux, ainsi que la discrimination.

Quand une statue 3D du nom de Blend est transférée d’une galerie parisienne jusqu’à un musée du Nigeria, elle devient la victime de discrimination de la part des reliques africaines qui la considèrent comme un faux étranger. Mais quand un voleur de faux entre par effraction dans le musée et vole des artefacts, Blend se lance dans une opération héroïque de sauvetage. Elle aura pour conséquence bienheureuse de faire, enfin, accepter Blend des autres artefacts.

Artifacts mêle des thématiques résolument ancrées dans le patrimoine africain et une approche qui pourra plaire à une audience globale. Actuellement en recherche de partenaires (producteurs, diffuseurs, distributeurs, investisseurs et studio partenaire pour épauler Xter Animation), Stanlee Ohikuare a notamment souligné le potentiel du projet en termes de merchandising, chaque personnage du film ayant un character design unique.

Maniérismes

Le jeune réalisateur Bokang Koatja, originaire d’Afrique du Sud, nous a présenté son projet de court-métrage Maniérismes. Un film touchant les sujets forts de la dépression et du suicide, directement inspirés par le vécu personnel du réalisateur.

Quand Richard, son meilleur ami, se suicide, Sello se met inconsciemment à reproduire ses manières, s’accrochant à son souvenir. Mais Sello doit apprendre à accepter sa perte pour ne pas se retrouver face à la même destinée.

Bokang Koatja a plusieurs objectifs : mettre en avant la thématique de la dépression, encore trop souvent incomprise, mais aussi participer à l’essor de l’animation 2D en Afrique du Sud : comme l’explique le réalisateur, l’animation locale est bien souvent en 3D, et/ou fabriquée sous forme de prestation pour des pays tiers.

En termes d’influences viusuelles, Bokang Koatja a notamment évoqué J’ai perdu Mon corps, de Jérémy Clapin, et l’épisode Sucker of Souls de la série Love, Death & Robots (Studio La Cachette).

Encore en gestation, le projet est en recherche de designers graphiques, producteurs/coproducteurs, distributeurs, compositeurs, investisseurs pour se concrétiser. On peut le contacter via koatja.b -at- gmail.com

Le Voyage d’Animah

Le Nigeria reste fortement touché par le fléau du terrorisme, et il est donc logique que l’animation s’empare du sujet. Dans le cadre du Nigeria Focus au MIFA, Brian Wilson (cofondateur de Zero Gravity Studios, basé à Lagos au Nigeria) a dévoilé son projet Le Voyage d’Animah. Un futur court-métrage qui suivra une jeune fille de 11 ans, frappée par le terrorisme :

De retour de la ferme, Aminah voit son village à feu et à sang. Dans le nord du Nigeria, les terroristes de Boko Haram ont assailli le village de la petite fille, laquelle doit s’enfuir en courant. Là, dans une forêt proche, elle tombe sur des amis et trouve refuge dans le monde de l’imaginaire, faisant apparaître des figures maléfiques afin de surmonter le traumatisme. Ensemble, ils passent au travers de multiples dangers et essaient de se frayer un passage vers un lieu sûr.

Prévu en tant que court-métrage en animation 2D, Le Voyage d’Animah ciblera les 11 ans et plus, avec un style visuel entre Parvana, une enfance en Afghanistan et Le Peuple Loup.

Brian Wilson est en recherche de diffuseurs, distributeurs, investisseurs, producteurs/coproducteurs. Le court est au stade du design. Il peut être contacté via briannukid -at- gmail.com

L’Ombre des papillons

La réalisatrice Sofia El Khyari, originaire du Maroc et désormais basée en France, a présenté un projet de court-métrage atmosphérique inspiré du concept portugais de saudade, sorte de mélange entre mélancolie, nostalgie, désir et espoir.

Obsédée par le souvenir d’un amour passé, une femme se réfugie dans la contemplation de papillons qui semblent peupler une mystérieuse forêt. En proie à un complexe sentiment de douce-amère nostalgie, elle fait alors se rejoindre rêverie et réalité, fantasme et frustration, plaisir et douleur. Et en croyant fuir le réel, elle s’y confronte en réalité et prépare inconsciemment une renaissance…

Entre un personnage principal en noir et blanc et des papillons colorés, les recherches, tests d’animation et concepts en techniques traditionnelles présentés par Sofia El Khyari laissent présager un projet soigné et à l’identité graphique forte, sensoriel et intime, avec un sound design organique nous plaçant dans l’esprit et le corps de son personnage.

La prochaine étape du projet de Sofia El Khyari est l’animatique, un passage qui ne devrait pas être très complexe à mettre en place au vu du volume d’éléments déjà créés. Il s’agira notamment de soigner le rythme afin de faire passer au mieux les émotions véhiculées par le film.

Naledi

Nous avons aussi apprécié Naledi de Lola Aikins (Afrique du Sud). Un projet de court-métrage en animation 2D mêlant sport et deuil :

Nadeli est une athlète qui vient de perdre son père. Lors des championnats d’Afrique, elle se blesse, et pour se remettre en piste, elle doit surmonter sa peine.

Le pitch nous a frappés pour son talent visuel : un character design fort et élancé, avec des jambes surdimensionnées, et un sens du cadrage qui devrait faire de Naledi un film fort et percutant.

Locked Down

Pour terminer de façon légère, la scénariste Oyinkan Odunlami et l’animateur Temidayo Odunlami ont présenté la série en animation 2D (10×10 minutes) qu’ils souhaitent réaliser : Locked Down.

Une série sur cinq jeunes gens et une chèvre, coincés ensemble dans un bunker alors qu’à l’extérieur, une apocalypse zombie fait rage.

Inspirée par les effets de la pandémie, la série vise les adolescents. Elle met en scène d’un ton léger une attaque de chèvres-zombies qui force une poignée d’individus à se réfugier dans un bunker. Problème : ils ne se supportent pas…
Une manipulatrice prête à tout pour survivre, un apprenti réalisateur qui incite ses co-confinés à se filmer à la manière d’un confessionnal de TV réalité car il rêve d’en tirer un film qui fera de lui une star, Peace and Happiness et sa double personnalité, une jeune femme conciliante, un businessman, un bouc parlant, un employé gouvernemental censé apporter régulièrement des vivres mais qui exige des pots-de-vin : c’est ce casting improbable que souhaite mettre en scène Oyinkan et Temidayo Odunlami.
On peut les contacter via temiodun -at- gmail.com et oibraithwaite -at- gmail.com

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