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Jack et la mécanique du coeur : la critique de 3DVF

Jack et la Mécanique du Coeur

Le film d’animation réalisé par Mathias Malzieu et Stéphane Berla sort cette semaine dans les salles françaises. Nous vous proposons donc une critique de cette comédie musicale animée.

Jack et la Mécanique du Coeur

L’histoire

Au commencement était un livre, écrit par le prolifique Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos. Ce conte à succès suit les aventures de Jack, garçon né à Edimbourg en 1874, le jour « le plus froid du monde ». L’étrange sage-femme qui le met au monde, voyant son coeur gelé, le remplace par une horloge, que Jack devra remonter chaque jour. Ce dernier aura également comme consigne d’éviter les émotions fortes, et de ne surtout pas tomber amoureux.

Bien évidemment, les choses ne se passeront pas comme prévu et il croisera le chemin d’une petite chanteuse de rue particulièrement myope, Miss Acacia. Eperdument amoureux, il cherchera à la rejoindre jusqu’en Andalousie, rencontrant au passage plusieurs personnages pittoresques.

Jack et la Mécanique du Coeur

Une production houleuse

Du livre de Mathias Malzieu est né un album, sorti en 2007, puis l’idée d’une adaptation en animation, Europacorp ayant obtenu les droits. La production ne se fera pas sans heurt : liquidation judiciaire de Duran Duboi, reports… C’est finalement le studio indépendant Walking the dog, situé à Bruxelles, qui repris le flambeau.

Jack et la Mécanique du Coeur

Jack et la Mécanique du Coeur

Jack et la Mécanique du Coeur

Un univers Burtonien…

Malgré ces péripéties, le film sort enfin sur grand écran, avec une qualité visuelle impressionnante au regard du budget : environ 20 millions d’euros, bien loin des 55 millions environ d’un Moi, Moche et Méchant 2, ou des 150 d’un Monstres Academy. En soi, il s’agit donc d’un défi relevé avec brio.

Visuellement, on sent une forte inspiration venue de Tim Burton : mélange de féérie et noirceur, souci du détail, références qui parsèment le film. Une influence qui est présente jusque dans l’animation, qui rappelle parfois le stop-motion.

L’univers est cohérent et réussi, et l’on saluera en particulier le travail sur les visages et yeux des personnages, véritables poupées de porcelaines.

… Désservi en partie par le casting

Lors de la diffusion de la première bande-annonce, un certain nombre d’entre vous avaient été gênés par la voix trop grave de Mathias Malzieu, dont le timbre colle mal à celui d’un personnage censé avoir 14 ans environ. L’impression se confirme malheureusement dans le film. On regrettera aussi un jeu d’acteur qui manque de conviction, défaut qui se retrouve dans la performance de Grand Corps Malade.
Marie Vincent, Olivia Ruiz et Jean Rochefort, en revanche, sont nettement meilleurs.

Le scénario et l’histoire, évoqués plus haut, fournissent un bon point de départ à cette comédie résolument musicale : de très nombreux passages chantés parsèment le film, de quoi ravir les spectateurs ayant dévoré le disque avant le film. Ils donnent souvent lieu à des intermèdes remarquables, en particulier la séquence de train fantôme.
En revanche, ceux qui apprécient moyennement le genre pourront faire remarquer que le film souffre de défauts peut-être lié à cette abondance de chansons : en filant à la vitesse de la musique, l’histoire oublie d’approfondir suffisamment les personnages, diminuant pour le spectateur l’impact et les enjeux de leurs péripéties.

Jack et la Mécanique du Coeur

Le bilan est donc partagé : si l’équipe a su créer un univers original et créer un long-métrage poétique, le film est handicapé par le choix des acteurs et le manque de profondeur de certains personnages, pas assez exploités. Les amateurs de comédies musicales s’y retrouveront, mais ce ne sera pas forcément le cas du reste du public.

Jack et la Mécanique du Coeur

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