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Les Croods : la critique de 3DVF

Les Croods

Dernier-né des studios DreamWorks, Les Croods sort cette semaine dans les salles françaises. 3DVF vous propose donc une critique du film, en mettant l’accent sur les aspects techniques et artistiques souvent laissés de côté par les critiques.

Personnages et histoire

Les Croods

Lorsque la caverne où ils vivent depuis toujours est détruite et leur univers familier réduit en miettes, les Croods se retrouvent obligés d’entreprendre leur premier grand voyage en famille. Entre conflits générationnels et bouleversements sismiques, ils vont découvrir un nouveau monde fascinant, rempli de créatures fantastiques, et un futur au-delà de tout ce qu’ils avaient imaginé.
Les Croods prennent rapidement conscience que s’ils n’évoluent pas… ils appartiendront à l’Histoire.

Sur un synopsis assez classique (fuite d’un danger, conflit de générations), DreamWorks met en scène une brochette de personnages aux caractères très variés :
– Grug, le père, se veut être le chef de la famille. Pour autant, sa ligne de conduite est d’éviter à tout prix la nouveauté, synonyme de danger.
– Eep, la fille, n’est pas sans rappeler une certaine Mérida : dotée d’un solide caractère, elle rêve de partir à l’aventure, bravant ainsi l’interdit paternel.
– Guy, jeune homme extérieur à la famille, retiendra son attention. Il fera découvrir à la famille des Croods de nouvelles technologies et de nouveaux univers.
– La grand-mère (Gran) et la petite dernière (Sandy) sont présentes en tant que rôles secondaires comiques, à la manière de Maggie et du grand-père dans les Simpsons. Classique, mais efficace.
– La mère (Ugga) et le fils (Thunk) sont en revanche en retrait et, il faut bien l’avouer, assez fades : on ne sait finalement pas grand chose de leurs motivations internes, et leur personnalité gagnerait à être approfondie.

Du côté du scénario, le choix d’un périple (ici, pour échapper au grand danger annoncé dans les extraits déjà rendus publics) est classique mais toujours efficace, et permet d’enchaîner les décors, un point fort du film. La petite troupe nous fera découvrir désert, savane, jungle, cavernes fantastiques et paysages fabuleux.

Sans dévoiler le contenu du film, disons que les aventures de la petite famille, à défaut d’être totalement originales en ce qui concerne les grandes lignes, sont plutôt bien menées.

DreamWorks propose ici un divertissement qui devrait satisfaire un large public, de quoi sans doute effacer l’échec des Cinq Légendes. Cette famille préhistorique hétéroclite pourrait même permettre à DreamWorks de disposer d’une nouvelle licence, au vu de la richesse visuelle de l’univers et du côté attachant des personnages.

Animation

Les Croods sont loin d’être lourdeaux, et le prouvent plusieurs fois dans le film. Rapides et agiles, ils tiennent davantage de l’acrobate que de l’hominidé pataud et maladroit. Les animateurs ont parfois pris quelques libertés avec la physique (plans d’escalade ou de course le long des ravins), au profit d’une approche bondissante voire cartoon qui n’est pas pour nous déplaire. Les scènes d’actions sont souvent mises en valeur par une caméra dynamique, avec un style « caméra à l’épaule » ou des angles de vue au ras du sol.
On appréciera également l’animation faciale, là encore très cartoon. Elle joue pour beaucoup dans l’humour du film, en particulier avec les personnages de la grand-mère et de la petite fille.
Grug, le père, est très réussi du point de vue de l’animation : le travail de Kristof Serrand, Superviseur d’Animation pour ce personnage, y est sans doute pour beaucoup.

Comme toujours, la VO sera un atout pour admirer au maximum le travail des animateurs.

Décors, direction artistique, lighting, relief

La préproduction des Croods a été foisonnante, et le résultat final s’en ressent : univers variés, chimères mêlant plusieurs animaux connus, inspirations animales pour les végétaux et réciproquement… Les Croods est un festin de trouvailles visuelles.
Les décors et créatures en tous genres sont un point fort du film, et méritent le détour.

L’éclairage, enfin, met parfaitement en action les décors et séquences clés du film. On soulignera en particulier la gestion obscurité/lumière au début du film et les scènes avec du feu.

Le relief, enfin, prend surtout son intérêt en apportant de la matière aux roches et en améliorant la lisibilité de certaines scènes. Inversement, les « flocons » qui volent devant l’écran sur quelques scènes (pour donner une sensation d’atmosphère chargée en poussière, par exemple) sont un peu trop distrayants, même si toujours efficaces sur le jeune public.

Les Croods

Une foule d’effets

Fidèle à ses habitudes, DreamWorks propose de nombreux effets dans Les Croods : destructions avec roches fracturées, jets de poussière ; feu (parfaitement maîtrisé) et même feux d’artifice sont aussi présents.
On notera aussi quelques simulations de fluides avec de  l’eau et des liquides plus visqueux.
Enfin, les nuées d’oiseaux rouges sont l’occasion de plans très réussis par Spencer Knapp, superviseur des foules.

En bref : DreamWorks dispose d’une solide équipe pour les effets au sens large, et le montre une fois de plus.

Les Croods

Le verdict

Sur une trame qui ne brille pas forcément par son côté révolutionnaire, DreamWorks crée un film qui devrait plaire à un large public. La prise de risque scénaristique est plus faible que pour Les Cinq Légendes, mais la recette fonctionne : le succès actuel du film aux USA va d’ailleurs en ce sens. Techniquement et artistiquement, le talent du studio est une fois de plus au rendez-vous, avec des décors, des créatures et un travail sur l’animation qui méritent le détour, étayés par de solides effets visuels.

Il y a fort à parier que DreamWorks pense déjà à créer une suite : la licence en a tout le potentiel.

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