Disponible aux éditions Armand Colin, le livre Les Effets Spéciaux Au Cinéma pourra donner des idées aux personnes en recherche d’une idée cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année.
Derrière cet ouvrage, on retrouve Réjane Hamus-Vallée (maîtresse de conférences à l’Université d’Evry-Val d’Essonne/Paris-Saclay, Centre Pierre Naville) ainsi que Caroline Renouard (maîtresse de conférences à l’Université de Lorraine au sein du laboratoire 2L2S). Toutes deux travaillent sur des questions telles que le cinéma, les effets spéciaux et visuels et les technologies sous-jacentes.
Le livre retrace 120 ans d’utilisation des effets spéciaux et visuels pour le grand écran, avec un fort accent mis sur la France mais sans négliger pour autant le reste du monde.
La force de l’ouvrage réside dans un parti pris qui consiste à ne pas reprendre uniquement les chronologies vues et revues. Ceci passe par exemple par une mise en perspective de pionniers comme Méliès, présenté moins en tant que technicien révolutionnaire que comme un artiste ayant su trouver de nouveaux usages esthétiques. Toujours sur les débuts des effets, l’ouvrage n’oublie pas de mentionner d’autres noms sans doute moins célèbres mais qui fournissent un contexte indispensable (Gaston Velle, Ferdinand Zecca, la réalisatrice Alice Guy…).
En outre, Réjane Hamus-Vallée et Caroline Renouard ne s’intéressent pas qu’aux effets spectaculaires, et évoquent par exemple le travail d’Edwin S. Porter sur les premiers effets spéciaux « invisibles », destinés à restés ancrés dans le réel et non à émerveiller par leur aspect irréel.
On appréciera aussi les quelques incursions du livre hors de l’Europe de l’Ouest et des USA (Russie, Japon, Inde…), ces régions étant trop souvent passées sous silence dans ce type d’ouvrage, même si la France et plus largement l’occident restent le coeur du propos.
Toujours dans une optique de vue d’ensemble, Réjane Hamus-Vallée et Caroline Renouard proposent un éclairage artistique et historique : le fait de dévoiler ou non aux spectateurs le fonctionnement des effets spéciaux, la guerre des brevets dans les années 20, l’essor d’un rejet des effets par une partie des professionnels et critiques à la même époque et l’apparition d’une communication basée sur « le vrai » (en alignant les chiffres de figurants, accessoires réels, etc) aboutissant au « sans trucage » comme argument de vente, le déclin puis le retour des effets visuels dans les années 50 à 70, le fameux Plan Recherche Image en France… Ou, plus récemment, les débats autour des crédits d’impôts et la situation précaire de nombreux studios.
En clair, Les Effets Spéciaux Au Cinéma ne recycle pas le concept usé jusqu’à la corde des dates et des « grandes premières ». Réjane Hamus-Vallée et Caroline Renouard ancrent les effets dans leurs époques et leurs enjeux : conditions économiques de production, courants esthétiques, spécificités géographiques. Une prise de recul appréciable.
On pourra reprocher au livre ses illustrations, qui auraient mérité d’être plus nombreuses et en couleurs. Cette limite s’explique par le tarif de l’ouvrage (25€) qui impose évidemment quelques contraintes.
A noter enfin : étant écrit par deux universitaires, Les Effets Spéciaux Au Cinéma s’achève très logiquement par des index multiples (techniques, réalisateurs, films), ce qui facilitera sa réutilisation après une première lecture. En outre, une bibliographie permettra d’aller plus loin.
Les effets spéciaux au cinéma, par Réjane Hamus-Vallée et Caroline Renouard, comporte 296 pages (format 150 x 210mm).
Le livre est disponible pour 25€ chez l’éditeur ou dans vos librairies (physiques ou non). Une version numérique est aussi proposée, pour 17€.
On trouvera chez l’éditeur un extrait gratuit du livre, qui vous donnera une idée du style et du contenu.
