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Annecy 2018 : Luz Anima Açao, découverte des racines de l’animation brésilienne

Luz Anima Açao

L’édition 2018 du Festival d’Annecy a été l’occasion de découvrir Luz, Anima, Ação, un documentaire d’Eduardo Calvet sur l’histoire de l’animation brésilienne.
Si le documentaire n’est pas récent (il date de 2013), son inclusion prenait évidemment tout son sens cette année, puisque le Brésil était à l’honneur.

Le film s’ouvre sur un vide : la disparition d’un des premiers voire le premier film d’animation brésilien, Kaiser du dessinateur Alvaro Marins alias Seth. Il fut projeté en janvier 1917 (moins de 10 ans après Fantasmagorie d’Emile Cohl) mais on n’en conserve quasiment aucune trace. La presse de l’époque permet tout juste d’avoir confirmation de son existence et de disposer d’une image du projet : aucune pellicule ne nous est parvenue.
Kaiser adoptait un ton léger, mais sur une thématique on ne peut plus sérieuse : alors que le Brésil entrait dans la première guerre mondiale, Kaiser mettait en scène l’Empereur Guillaume II enfilant son casque, face à un globe terrestre finissant par l’engloutir.
Le projet disparu est également représentatif des débuts de l’animation au Brésil : ce sont d’abord les dessinateurs qui se sont improvisés réalisateurs d’animation.

Ce court-métrage perdu sert de fil rouge au documentaire : tout au long de l’heure et demi du film, la trame principale est entrecoupée de passages sur la création d’un cadavre exquis inspiré de Kaiser et mêlant différentes techniques.

Luz, Anima, Ação nous plonge dans les différents stades de l’animation brésilienne, de l’expérimental bouillonnant à d’ambitieux projets. Après un déclin temporaire, le pays revient désormais sur le devant de la scène, en particulier grâce à l’impulsion apportée par le festival international Anima Mundi. Ce dernier a permis à la fois de souder davantage le secteur local, de faire redécouvrir au pays ses propres talents et à propulser certaines productions à l’international.

La force du documentaire repose principalement sur les nombreuses interviews de talents brésiliens, qui évoquent les âges successifs de l’industrie locale. A l’image de la table ronde sur l’animation géorgienne proposée l’an passé au Festival, la projection a aussi été l’occasion de découvrir de nombreux projets aux thèmes et styles visuels très variés.
On pourra regretter quelques défauts techniques : la captation sonore et le mixage imparfaits, les sous-titres eux aussi perfectibles. Reste que Luz, Anima, Ação mérite clairement le détour.

Pour le visionner, nous vous recommandons… La patience. Le DVD du documentaire est disponible, mais la rareté a fait grimper les prix de façon démesurée hors du Brésil (80€ pour l’unique exemplaire neuf actuellement proposé sur Amazon France). Le réalisateur du film Eduardo Calvet nous a indiqué qu’une diffusion en VOD pour l’Europe était prévue. Il faudra toutefois un certain temps avant la concrétisation de cette volonté.

D’ici là, voici la bande-annonce ; le documentaire dispose aussi d’une page Facebook.

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