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Collusion entre studios : les 170 millions de dollars d’indemnités vont être distribués

Techtopus

Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises évoqué une class-action visant plusieurs gros studios d’animation et effets visuels (dont Disney/Pixar, Sony, DreamWorks Animation, Lucasfilm). Ces derniers étaient accusés d’avoir mis en place un système illégal visant à maintenir les salaires des artistes à un niveau artificiellement bas (notamment en ne recrutant pas les personnes en poste chez leurs concurrents). Des pratiques en violation flagrante des lois sur la concurrence.

Initiée en 2014, l’affaire s’était terminée par une série d’accords à l’amiable, les studios concédant les uns après les autres le versement de dédommagements en échange d’un arrêt des poursuites. Disney avait ainsi déboursé 100 millions de dollars (pour les plaintes visant les studios Disney, Pixar, Lucasfilm, Two Pic MC – ex Imagemovers), DreamWorks 50 millions, Sony ImageWorks 13 millions et Blue Sky 5,95 millions. Soit un total de près de 170 millions de dollars.
Un site avait alors été mis en place pour permettre aux artistes éligibles de se faire connaître afin de toucher leur part des réparations. Concrètement, tous les artistes employés par un des studios sur une période allant de 2001 à 2010 (la tranche exacte varie selon le studio) pouvaient prétendre à cette compensation : nous nous en étions d’ailleurs fait l’écho à l’époque.

Pourquoi un nouvel article sur l’affaire ? Tout simplement parce que la class action va enfin voir ses effets concrétisés. A compter du 9 juillet, la distribution des sommes récoltées va débuter. Elle se poursuivra jusqu’au mois d’août, par tranches successives. Si vous faites partie des personnes concernées, nous vous invitons à vous rendre sur le site de la class action, qui donne quelques précisions techniques.

Si cette affaire se termine de façon positive pour les personnes lésées, on notera toutefois que de nombreux responsables en poste durant la collusion sont toujours en place.

C’est notamment le cas d’Ed Catmull, président des studios Disney et Pixar : ses propos lors de sa déposition ainsi que des e-mails envoyés en 2004 à Steve Jobs montrent qu’il était au courant du pacte anti-concurrence, et aurait même cherché à le renforcer.
Rappelons qu’Ed Catmull est aussi mis en cause dans l’affaire des faits de harcèlement sexuel et agressions de John Lasseter, que nous évoquions hier suite à un témoignage. Un article de Vanity Fair accusait directement Ed Catmull d’avoir participé en 2010 à une conférence téléphonique évoquant ces faits graves. Aucune mesure efficace n’avait été prise par la suite pour mettre un terme au comportement de Lasseter et protéger les employées.
Dans les deux affaires, le groupe Disney est resté silencieux, et s’est abstenu de condamner publiquement les actions passées d’Ed Catmull.

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