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Digital Domain tente l'aventure boursière

Digital Domain

Digital Domain tente une manoeuvre originale et entre aujourd’hui en bourse, dans l’espoir de lever 54,8 millions de dollars en échange d’actions.

Si l’information a de l’importance, c’est pour une double raison : d’une part, il semble que ce soit le seul studio VFX indépendant du marché à tenter la manoeuvre, et d’autre part… Cela oblige Digital Domain à rendre des comptes en publiant l’état de ses finances pour les investisseurs.

Et de ce point de vue, les choses ne semblent pas brillantes :

When adding in non-cash charges for depreciation and amortization and stock warrants to employees, the losses ballooned to $45.2 million in 2010 and $112 million in the first half of 2011.
(source : le Palm Beach Post, qui a publié un article détaillé sur l’annonce)

112 millions de dollars de pertes totales pour la première moitié de 2011, donc… Mais une partie du déficit serait exagéré, du fait des charges liées au passage en bourse.
Notons que même si le bilan financier global semble s’alourdir, les recettes brutes, elles, ont augmenté : de 44 millions sur la première moitié de 2010, le studio est monté à 61 pour la même période en 2011.

Un bilan déficitaire n’est pas, en soi, signe que la société ne peut lever de fonds, et certaines entreprises cotées restent en bourse avec de la valeur malgré des années de pertes successives.

Ceci étant dit, certains se font assez critiques, soit envers la valeur potentielle des actions, soit envers le studio :

Fox Business qualifie l’action de risquée, et l’annonce a été couverte de façon plutôt sceptique.

VFX Soldier semble dubitatif, ne sachant trop que penser sur le succès potentiel de l’opération. Il critique les bonus payés en avance aux exécutifs, se demandant s’ils sont du coup réellement incités à aller de l’avant et faire évoluer le studio.

– L’artiste VFX Joe Hartkins, lui, est convaincu que l’opération sera un échec, pointant du doigt certains détails également mis en avant par Carl Domino, ancien élu de Floride et investisseur : John Textor, CEO du studio, a augmenté sa rémunération malgré les déficits, qui est passée de 500 000 à 750 000 dollars annuels (à noter au passage, après l’opération boursière, il possédera 9 millions d’actions, soit 22% du studio).
Joe Hartkins critique en outre très fortement le fait que le studio puisse avoir réussi à obtenir plus de 130 millions de dollars d’aides de l’état de Floride, sous forme de crédits d’impôts, de terrains obtenus gratuitement et d’argent pour ouvrir une école et un nouveau studio dans Palm Beach… Hartkins souligne ironiquement que plus de 100 millions dépensés par l’état en échange d’environ 500 emplois, cela semble assez disproportionné. Domino va dans le même sens.

Le marché devrait rapidement leur donner tort ou raison. Pour ceux qui désireraient suivre l’évolution du cours dès l’ouverture du NYSE, Digital Domain sera coté sous l’acronyme DDMG.

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