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PIDS 2017 : la place des femmes dans l’industrie de la création numérique

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Le Paris Images Digital Summit a été l’occasion de revenir sur différentes initiatives concernant la place des femmes dans l’animation et les effets visuels, au travers d’une table ronde dédiée.
Etaient présentes :
– Aurelia Abate, VFX Producer chez Fix Studio ;
– Corinne Kouper, Productrice et chargée de développement chez TeamTO, qui est également à l’origine de l’association Les Femmes s’Animent ;
– Christine Mazereau, déléguée générale du RECA (Réseau des écoles françaises de cinéma d’animation).
La table ronde était modérée par Catherine Puiseux, Coordinatrice RSE chez TF1, présidente du Comité Diversité.

Corinne Kouper a tout d’abord évoqué la façon dont elle a pris conscience du besoin de créer une association dédiée : suite aux initiatives américaines comme Women In animation, elle a demandé des chiffres auprès du service comptabilité de TeamTO. Ceux-ci lui ont donné une idée du déséquilibre actuel.

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Corrine Kouper (TeamTO/Les Femmes s’Animent) lors du PIDS 2017

Christine Mazereau, de son côté, est revenue sur la situation dans les écoles d’animation. En moyenne et selon des chiffres recueillis auprès des écoles, 55% des élèves sont des femmes. Ce taux masque toutefois de fortes disparités selon les écoles et spécialités. Autre point à souligner : le corps enseignant et l’encadrement, eux, sont très masculinisés.

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Christine Mazereau (RECA) lors du PIDS 2017

Le panel est revenu sur quelques pistes qui peuvent expliquer le déséquilibre actuel dans le ratio hommes/femmes du secteur de la création numérique.
Les stéréotypes, par exemple, ont une influence : bien souvent, les femmes sont cantonnées aux projets jeunesse, ce qui peut décourager certaines de poursuivre leur carrière et limite les options.
Autre cause possible : la parentalité et les horaires. Une question qui implique d’ailleurs aussi les hommes, puisque bien souvent, ils n’osent pas demander des horaires adaptés pour pouvoir s’occuper de leurs enfants.
D’autres points peuvent jouer dans les disparités constatées, comme l’impact des jurys, du mode de financement et l’attribution des subventions. Une loi devrait d’ailleurs bientôt, en France, imposer plus de parité dans les commissions qui attribuent les aides.

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Aurelia Abate (Fix Studio) lors du PIDS 2017

Impossible, ici, d’être exhaustif : les facteurs sont très nombreux et jouent sur des niveaux multiples, souvent de façon subtile.

Corinne Kouper est par la suite revenue sur la démarche de l’association Les Femmes s’Animent. L’approche retenue est celle de la sensibilisation : il ne s’agit donc pas d’imposer, mais de mettre en avant les problèmes, de transmettre et partager des solutions et du savoir. En pratique, l’association propose chaque mois un rendez-vous de networking ouvert à toutes et tous (le prochain aura lieu le 8 mars à Paris), mais aussi des tables rondes (dont une, récemment, sur le sexisme dans les studios, en présence d’une psychologue et d’une avocate) ou encore un programme de mentorat.

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Catherine Puiseux (TF1) lors du PIDS 2017

Catherine Puiseux a brièvement évoqué une initiative interne de TF1 : un réseau mixte intitulé Fifty Fifty et lancé en 2015. Là encore, différentes actions sont menées : sensibilisation, tables rondes, ateliers…

D’autres réflexions et types d’actions ont été soulevés, au sein du panel ou via le public :
– le fameux Tumblr T’as pas d’humour, qui dénonce le sexisme présent dans le milieu de l’animation ;
– la possible mise en place de référents au sein des studios (évidemment distincts de la direction), des affiches de sensibilisation ;
– en ce qui concerne les salaires, Aurelia Abate a indiqué qu’au sein de Fix Studio, les artistes sont payés en fonction de l’ancienneté, via une grille fixe. De quoi éviter les écarts. En revanche, ces grilles ne concernent pas les postes de management. Corinne Kouper, elle, a précisé ne pas avoir étudié le sujet pour TeamTO.

Précisons enfin qu’en début de semaine, Axelle Lemaire (Secrétaire d’État chargée du Numérique et de l’Innovation) a signé un « Plan sectoriel mixité dans les métiers du numérique« , en présence de Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche), Laurence Rossignol (ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes) et de Cap Digital.
Ce plan cherchera notamment à promouvoir l’emploi des femmes dans le secteur du numérique, à informer celles-ci sur la création d’entreprise, ou encore à travailler sur les représentations associées aux métiers du numérique.

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