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Inkling, Cintiq 24HD : quelques détails et impressions

Vous avez été nombreux à vous pose des questions sur les deux nouveaux produits Wacom, le stylo Inkling et la Cintiq 24HD, dernier né des écrans à stylet proposés par la marque.

Wacom nous ayant proposé hier de prendre en main les deux produits et de répondre à nos interrogations, nous avons donc relayé certains points sur lesquels vous vouliez en savoir plus.

Inkling

Sur Inkling, tout d’abord : ce stylo accompagné d’un capteur permet pour rappel de faire des croquis sur toute surface de papier que vous aurez sous la main, puis d’importer le tout sur ordinateur.
La surface supportée va d’A7 (une demi carte postale) à A4 ; les recharges sont bel et bien officiellement totalement génériques, et vous pourrez vous fournir dans toute papeterie près de chez vous, sans avoir à passer par Wacom.

Le clip permettant au récepteur de pincer quelques feuilles de papier nous a semblé être de bonne facture, même si certains regretteront qu’il ne puisse pas serrer un carnet entier : il aurait pour cela fallu une pince sans doute bien plus grosse, et peut-être moins pratique pour un usage sur une simple feuille ou serviette en papier… Car, précisons-le, le type de papier importe peu : dessiner sur un bock de bière bariolé au fond d’un bar ou sur la serviette en papier bleu marine d’un restaurant ne gênera pas le capteur, qui se contrefiche de la couleur de la surface.

Inkling

Le système de LEDs sur le récepteur est plutôt bien pensé : une LED indique que le produit est allumé, une seconde s’allume à chaque trait effectué. Une manière d’indiquer à l’utilisateur que, oui, son tracé en cours est enregistré correctement.
La distance entre le récepteur et le stylo doit être d’au moins 2cm, il faut donc laisser une petite marge entre la zone de dessin et le récepteur clippé.

Le système de stockage est assez intelligent, avec sa prise mini USB permettant à la fois d’importer ses dessins et de recharger stylo et récepteur. Même ouvert, les composants (récepteur, recharges) sont suffisamment retenus pour ne pas risquer de tomber en cas de maladresse. Utile pour un usage nomade !

Inkling

Passons maintenant au logiciel : à première vue, un simple importateur, permettant de gérer de façon basique les calques que l’on aura créé du dessin (via une simple pression sur un bouton, au moment du tracé, on peut créer un nouveau calque). Fusion ou suppression de calques sont possibles. Rien de très extraordinaires, direz-vous… Sauf que quelques subtilités rendent les choses plus intéressantes !
En effet, le format propriétaire utilisé pour le stockage des croquis trouve ici son explication : chaque trait est associé à un timecode, qui permet de diviser un calque en 2 ou 3, avec des curseurs temporels et un retour coloré à l’écran (les traits sont colorés selon leur calque potentiel).
Une fonction qui sera très utile à ceux qui, n’ayant pas l’habitude d’Inkling, ont tracé tout leur croquis d’un seul tenant, ou pour ceux qui voudraient, après coup, améliorer l’ensemble de calques qu’ils avaient créé.

Qui dit code temporel dit aussi… Possibilité de rejouer l’ensemble du tracé en playback ! Une fonction très intéressante qui laisse entrevoir la possibilité pour les dessinateurs classiques de créer timelapses et tutoriels vidéo. A ceci près que, pour le moment, le playback ne s’exporte pas sous forme vidéo… Il faudra donc passer par un logiciel de capture d’écran ou attendre un peu : Guido Möller, Product Manager Professionnal Products chez Wacom, nous a assuré que cette fontion était en haut de la wishlist, et serait sans doute disponible dans la future version du driver.

Pour le reste, le logiciel, conformément à ce que nous vous avions indiqué, permet après avoir (ou non) modifié les calques d’exporter les tracés soit directement vers les logiciels supportés, soit sous forme de fichiers bitmap ou vectoriels.

Enfin, en ce qui concerne le placement du produit, la position de Wacom est claire : Inkling n’est pas un concurrent du reste de la gamme, et est un complément.

De notre côté, l’impression globale est plutôt bonne. Le système visera sans doute surtout ceux qui avaient déjà l’habitude de faire des croquis puis de les scanner, plutôt que les adeptes du 100% sur tablette. Au niveau des défauts de précision, ils sont forcément présents vu la technologie, mais semblent suffisamment limités pour ne pas être gênants dans une optique de sketching.
Nous devrions pouvoir bientôt vous proposer un test, d’ici quelques semaines, et nous étudierons en profondeur ce point.

Cintiq24HD

Passons maintenant à la Wacom Cintiq 24HD.
Les photos ne mentaient pas : l’engin est monumental, bien plus imposant que les autres Cintiq. Son poids en fait un écran de bureau et non un écran secondaire qui pourra se déplacer de poste en poste. D’ailleurs, entre l’amélioration de la colorimétrie (92% de l’espace Adobe RGB contre 72% pour les modèles précédents) et l’ergonomie, Wacom semble vraiment ici faire passer ses Cintiq du statut d’écran secondaire à celui d’écran principal. L’angle de vision, très large, conforte cette idée.

La construction semble excellente, rien à redire de ce côté. L’écran est couvert d’une fine protection, comme sur les modèles précédents, mais plus fine, pour diminuer légèrement la parallaxe (décalage causé par la distance entre la pointe du stylet et l’écran LCD lui-même). Antireflets et antirayures, cette protection semble remplir son rôle à la perfection. Elle pourra être remplacée, en cas d’utilisateur très maladroit.
Les larges bordures autour de l’écran sont jutifiées par Wacom pour des raisons ergonomiques : le but est de faire en sorte que l’utilisateur puisse reposer ses bras quelle que soit sa position. Le socle de 10 kilos, lourd et stable, a également été pensé dans cette optique, puisque l’ensemble supportera sans problème l’appui des bras. Les multiples positions possibles, vues sur les vidéos de démonstration, permettront de travailler debout, assis, d’avoir la tablette quasiment sur les genoux, ou encore d’avoir la tablette inclinée, le bas de l’écran touchant presque la table.
Ces multiples positions impliquent un grand besoin de stabilité, c’est ce qui a, encore une fois, justifié en partie le poids conséquent (29 kilos support compris) de l’ensemble.

Cintiq24HD

Interrogé sur l’absence de rotation, Guido Möller répond… Que l’idée a été envisagée, mais que les ingénieurs ont été face à un choix : impossible d’aller à la fois dans le sens d’une tablette large, stable, et de conserver la rotation centrale. Les essais n’ont pas été concluants, ils ont alors été obligés de faire un choix. La plupart des utilisateurs interrogés préférant de loin abandonner la rotation au profit d’une tablette large avec repos des bras, c’est cette solution qui a été retenue.
Notons enfin que les larges leviers permettant d’ajuster la position de la tablette semblent très bien pensés. Il semble en particulier impossible de se coincer les doigts lors des manipulations.

Certains l’auront remarqué, les boutons ont également évolué. Seulement 5 boutons de chaque côté, plus gros et plus éloignés les uns des autres, de façon à avoir moins d’appuis accidentels. Adieu les touch strips, place à la touchring des Intuos 4, censée être plus intuitive, notamment pour les rotations. Par contre, le choix entre les fonctions de la touchring se font via un appui sur des boutons situés juste à côté, et non, comme sur les Intuos, par pressions successives sur le centre. Un bon point, car cela limitera le nombre d’appuis nécessaires.

On notera quelques bonnes idées venues des utilisateurs. En particulier, la LED servant de témoin d’alimentation : autrefois située sur le devant, son intensité et sa couleur gênait ceux travaillant des journées entières sur Cintiq, surtout pour des travaux nécessitant une colorimétrie parfaite. Résultat, elle est ici reléguée à l’arrière de l’appareil.

Trois boutons de paramétrage, présents au sommet, donnent un acces direct à certaines fonctions : paramètres des boutons, mais aussi accès à un clavier virtuel (celui de l’OS de la machine), histoire de pouvoir taper quelques mots sans avoir à s’éloigner de la Cintiq.

3 câbles sont présents à l’arrière : câble vidéo, USB (qui vient apporter la connectivité nécessaire à un port USB situé sur le côté de l’écran, permettant par exemple un transfert rapide sur clé USB) et alimentation. Très bonne idée de la part de Wacom : ce sont ici des câbles standard qui sont utilisés ! La connectique est masquée par un cache situé à l’arrière de l’écran ; en cas de problème, remplacer un câble ne prendra que quelques minutes, le temps pour vous de sortir un câble que vous aviez en stock au fond d’un tiroir.

Cintiq24HD
Cintiq24HD
La connectique, judicieusement masquée par des caches. sur l’arrière de l’appareil. Les câbles courent à l’intérieur des montants pour aller ensuite dans le socle.

Cintiq24HD
Arrière de l’appareil, une fois les caches en place.

Du côté de la réactivité, la réponse a été que les problèmes viennent surtout du logiciel et de la machine, pas des Cintiq. Preuve à l’appui, d’ailleurs : en utilisant non pas Photoshop mais un logiciel de peinture plus léger, le retour est immédiat. Autrement dit, le faible délai entre tracé et retour à l’écran ne sera pas imputable à Wacom… Mais aux éditeurs et à votre machine, et le même délai serait sans doute présent en utilisant une souris et un écran classique.

Enfin, la question de la chaleur a aussi été évoquée et testée. La Cintiq 24HD bénéficie d’un refroidissement actif (autrement dit, un ventilateur), peu bruyant mais apparemment efficace. le système de refroidissement est pensé pour garder à une température raisonnable les zones d’appui, et la seule zone véritablement chaude est le haut de l’écran, là où l’utilisateur s’appuie peu. Evidemment, la Cintiq reste tiède et non froide, mais il y a un progrès certain.

Un produit qui, au final, laisse une très bonne impression. Construction de qualité, qualité d’écran en hausse, ergonomie manifestement améliorée… On en regretterait presque que Wacom n’ait pas annoncé simultanément un rajeunissement de ses deux autres Cintiq, en changeant leur écran. Qui sait, le constructeur nous prépare peut-être tout cela pour plus tard.

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