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Interview 3DVF : Simon Carr, superviseur VFX sur le film Exodus

Simon Carr

Lors du Paris Images Digital Summit 2015, nous avons eu l’occasion de passer un moment en compagnie de Simon Carr, Superviseur VFX chez Method Studio. Il revient sur son travail au sein du studio sur le film Exodus de Ridley Scott.

L’interview est en anglais ; un résumé en français est disponible sous la vidéo.

Simon Carr revient tout d’abord sur les origines du projet : l’implication de Method Studio a débuté en juin 2014.
La mise en place d’un pipeline stéréoscopique natif a été nécessaire : en effet, le tournage d’Exodus a été effectué directement en relief, avec des caméras RED.

Carr revient ensuite sur les paysages d’Egypte. Le tournage s’est déroulé en Espagne ; le premier plan des scènes a été conservé, mais tout l’arrière-plan a été modifié pour recréer l’Egypte.
Un travail délicat, réalisé en collaboration avec Double Negative : ce studio a envoyé à Method les formes basiques du paysage et des alentours de la ville de Pi-Ramses, mais aussi des passes de rendu. Le pipeline des deux studios étant différents, Method Studio a utilisé une approche de matte painting au-dessus des plans de Double Negative, en veillant à conserver le rendu visuel.
Carr revient également sur le ciel, autre élément clé du film pour le réalisateur Ridley Scott. Outre le travail de rotoscopie, il fallait veiller à conserver une continuité avec les plans gérés par Double Negative.
A noter : Method Studios a utilisé de vraies photos prises par un photographe spécialisé dans les tempêtes et tornades. Les artistes ont ensuite utilisé des outils comme le warping pour ajouter du mouvement.

Pourquoi cette approche plutôt qu’un ciel en full CG ? Simon Carr nous explique que cette autre approche demande beaucoup d’itérations, est difficile à mettre en place, alors que la nature fait bien mieux les choses. Utiliser des photos est plus simple et rapide, quitte à modifier les clichés (par exemple en créant des extensions pour les plans larges).

Nous avons également interrogé Simon Carr sur le processus de décision avec Ridley Scott. Les choses se sont très bien passées : Double Negative présentait son travail à Peter Chiang (overall VFX Supervisor sur ce projet), qui validait ensuite auprès de Ridley Scott. La plupart du temps, le tout a été très fluides, du fait notamment des intentions et concepts clairs de Scott.
Le point délicat était sans doute lié au fait que Ridley Scott a une approche assez graphique du color grading : un style qui se mêle difficilement aux VFX. Il y a donc eu des discussions sur certains points, comme le ciel de nuit, l’apparence des étoiles, etc. Quelques plans ont été plus longs à gérer, mais Simon Carr précise que les échanges ont toujours été cordiaux, sans tension : un exercice intéressant, selon lui.

Enfin, Simon Carr revient sur la simulation de foule. Dans une première scène avec une foule qui écoute Moïse, le studio a pu se contenter d’utiliser les outils de Maya, car les personnages étaient statiques (ils étaient animés, mais restaient en place). Dans une autre scène, des Egyptients devaient marcher au milieu de bétail mort : là non plus, pas de difficulté technique majeure.

Le plus gros défi, au final, fut la gestion du relief natif, une première pour le studio. Si ce travail était essentiel pour réaliser la vision de Ridley Scott, il s’agit d’une tâche ingrate : si tout est parfaitement géré, le public ne se rend justement pas compte du travail accompli… C’est seulement lorsque le relief a été mal pris en compte, lorsque les gens ont mal au crâne en sortant du film, qu’ils parlent de ce travail.

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