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Paris Images Digital Summit : Bird People, par BUF

Dans le cadre du Paris Images Digital Summit, BUF est revenu le 22 janvier dernier sur un projet atypique : le film Bird People de Pascale Ferran.

Bird People

Marguerite Moreau de Lizoreux (productrice VFX) et Geoffrey Niquet (superviseur VFX) ont présenté le travail du studio.

Bird People est avant tout un film d’auteure, et non un film à effets visuels. Les 425 plans truqués par BUF devaient passer inaperçus aux yeux du spectateur.

Un des personnages du film se métamorphose en oiseau, qui « joue » ensuite dans de nombreuses scènes. Le parti pris était celui d’un photoréalisme total.
Pour parvenir à cet objectif, la réalisatrice Pascale Ferrand et BUF ont choisi d’adopter une triple technique :
– filmer un maximum de plans avec de vrais moineaux, avec l’aide d’un dresseur.
– pour certains plans, BUF a combiné des prises de vue réelles et 3D.
– enfin, certains plans ont nécessité un oiseau en full 3D.

Pour les 42 plans avec oiseau full 3D, BUF a mis en place un moineau anatomiquement correct, des muscles aux plumes. Les rushes, des références et des oiseaux empaillés ont permis de mettre en place le lighting.
La gestion des plumes a été délicate : le plumage d’un moineau est mobile et il peut facilement gonfler ou changer de forme. Le motion blur fut également un gros défi : un moineau bat des ailes en l’espace d’une frame environ, il a donc fallu animer les inter-frames pour obtenir un motion blur crédible.
La mise en place d’une banque d’animation, avec les attitudes typiques d’un moineau, permettait de faire très rapidement des propositions à Pascale Ferrand en post-vis. Autre avantage, l’équipe du film pouvait travailler sur le montage avant même la fin des VFX, ce qui aurait été impossible avec les plans « vides », sans oiseau.

Pour les plans 2D (34), BUF a travaillé à partir d’un ou plusieurs plans en live-action, avec oiseau réel. L’équipe a notamment supprimé le dresseur, la nourriture utilisée pour attirer l’oiseau, retouché l’éclairage, utilisé du morphing pour modifier les attitudes de l’oiseau ou donner de la vie à des images fixes, géré des jump-cuts.

Enfin, pour les plans 2D/3D (16), il s’agissait par exemple de rétablir avec l’oiseau 3D la continuité entre deux plans live-action ou d’ajouter des mouvements impossibles à obtenir par le dresseur.

Le studio a également travaillé sur des effets plus classiques : fonds verts, extensions de décor, discussions entre personnages par visioconférence, retiming de plans.

Marguerite Moreau de Lizoreux et Geoffrey Niquet nous ont confié qu’une autre difficulté venait du fait que l’équipe du film est plus proche du cinéma d’auteur que des films à effets visuels. Le directeur de la photographie n’avait jamais travaillé sur fond vert, et lui et la réalisatrice Pascale Ferran n’avaient pas forcément une connaissance pointue des termes utilisés dans les VFX. Il a donc fallu utiliser un vocable adapté.

Quoiqu’il en soit, la collaboration a manifestement fonctionné : la plupart des critiques de cinéma qui ont vu le film n’ont pas parlé des effets visuels. Certains, si ce n’est la plupart, ont manifestement cru que tous les plans d’oiseaux étaient réels : sans doute le plus beau des compliments pour l’équipe.

Bird People

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