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Critique cinéma – Transformers : L’Age de l’Extinction

Transformers : L'Age de l'Extinction
Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

Transformers : L’Age de l’Extinction, le quatrième opus de la licence portée à l’écran par Michael Bay sort aujourd’hui en salles. Nous avons pu voir le film en avant-première, et nous vous proposons notre critique.

Personnages creux et réalisation caricaturale

Exit Shia Labeouf, c’est désormais Mark Wahlberg qui mène le film. Un changement bienvenu, mais qui n’améliore pas le points faibles de la série de films : des personnages plats, avec une personnalité réduite à un stéréotype. Wahlberg campe ici un n-ième père qui cherche à « protéger » sa fille et à lui interdire de voir des garçons. Celle-ci est interprétée par Nicola Peltz. Nous ne saurons pas grand chose d’elle, en dehors du fait qu’elle a un petit ami, joué par Jack Reynor. Inutile de chercher une mère, elle est décédée avant le début du film.

Si le changement de personnages apporte un peu de nouveauté, les choix effectués sont d’une grande paresse. Le développement des personnages est proche de zéro, les clichés pleuvent. Lorsque l’on découvre les acteurs souligner la « dimension humaine » de leurs rôles dans le dossier de presse, on ne peut que se demander si l’on a vu le même film.

Transformers : L'Age de l'Extinction
Jack Reynor et Nicola Peltz – Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

Ces erreurs aurait pu être pardonnées si le film ne passait pas autant de temps sur ces personnages. Ce quatrième volet s’étire, sans doute trop : sur les 2h45, une demi-heure aurait facilement pu être coupée. Le résultat en aurait été nettement amélioré, avec moins de temps morts.
Une autre approche aurait été d’accélérer le scénario : certaines questions liées à la présence des Dinobots restent en suspens, alors que le film aurait amplement eu le temps de boucler totalement la saga, en lieu et place de la fin ouverte proposée.

Ce sont finalement les Transformers qui ont le plus de personnalité, à tel point que l’on peut, très sérieusement, se demander pourquoi ils ne sont pas les personnages principaux.

Drapeaux
En cas de doute pour un décor, rajouter un drapeau américain.Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

La réalisation n’aide pas non plus. Si Michael Bay a su atténuer certains défauts des films précédents (stéréotypes racistes, humour parfois assez lourd), il garde ses amours (comme la présence appuyée de drapeaux américains) et a accentué à l’extrême certaines de ses habitudes, jusqu’à verser dans l’autocaricature. Le spectateur décrouvrira par exemple, au coeur d’une scène se situant en plein après-midi, un plan de coucher de soleil. Certes, c’est esthétique, mais la continuité temporelle vole en éclats. On a presque le sentiment d’un réalisateur qui s’auto-parodie.

On saluera tout de même des scènes d’action plus lisibles et très soignées.

Transformers : L'Age de l'Extinction
Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

… Mais des effets visuels époustouflants

Justement, qui dit Transformers dit action, et donc effets visuels. Sur ce point, rien à redire : le superviseur des effets visuels Scott Farrar et les 500 artistes d’ILM sous ses commandes se sont surpassés. Les designs utilisés, à la fois pour les Transformers et leurs antagonistes, sont bienvenus. Ils apportent une bonne distinction entre personnages, et une bonne lisibilité lors des combats.
Les Dinobots arrivent un peu tardivement dans le film, contrairement à ce que laisse penser la bande-annonce, et on aurait aimé les voir un peu plus à l’écran.

Vaisseaux, explosions, scènes grandioses, les amateurs de grand spectacle en auront pour leur argent, et de ce point de vue, ce nouveau volet est, de loin, le meilleur de la série.

Transformers : L'Age de l'Extinction
Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

Transformers : L'Age de l'Extinction
Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

Transformers : L'Age de l'Extinction
Transformers : L’Age de l’Extinction – Paramount Pictures

A l’assaut de la Chine

Dernier point, on notera des appels de phare en direction du marché Chinois. Si une partie de l’action se déroule Hong-Kong, ce n’est évidemment pas un hasard, pas plus que la présence de l’actrice chinoise Li Bingbing. La volonté d’attirer ce marché émergent au fort potentiel se ressent jusque dans le scénario.

Transformers : L'Age de l'Extinction
Crédit : Paramount Pictures

Transformers : L'Age de l'Extinction
Crédit : Paramount Pictures

Relief : selon vos envies

Aller voir le film en relief ou non dépendra essentiellement de votre tolérance à cette technique : avec ses 2h45 de film et quelques plans agaçants (des particules qui flottent devant l’action), on déconseillera le relief aux personnes qui ne le supportent que moyennement. Pour les autres, il sera payant lors des scènes d’action, sans pour autant être indispensable.

Michael Bay

Bilan : ILM au meilleur de sa forme, Michael Bay sombre dans l’autocaricature, le meilleur Transformers de la saga

Le film nous place devant un paradoxe. D’un côté, Michael Bay et le scénariste Ehren Kruger ont manifestement abandonné toute idée de nous présenter des personnages plus épais qu’une feuille de papier, à tel point que les scènes « émotion » sont parfois risibles. Michael Bay s’ennuie manifestement dans cette licence, et on en vient à souhaiter son remplacement dans les futurs opus.
Ceci étant dit, il faut bien avouer qu’en ce qui concerne l’action et les effets visuels, il s’agit sans doute du meilleur volet, avec un travail titanesque d’ILM qu’il convient de saluer.

Une vraie consistance, un changement de point de vue (se placer du côté des Transformers) ou une coupe franche dans les longueurs auraient, sans doute, pu en faire un bon film. A défaut, Paramount Pictures nous propose une accumulation de scènes d’action et d’effets visuels de qualité.

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