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Jeu vidéo en France : rencontre décevante avec les parlementaires

Assemblée Nationale

Mercredi 9 juillet, des acteurs majeurs du secteur du jeu vidéo français avaient rendez-vous avec les députés pour demander un meilleur soutien à leur industrie. Le bilan de cette recontre est plus que mitigé.

A l’occasion d’un petit-déjeuner parlementaire, les grands noms du jeu vidéo français avaient fait le déplacement : le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV), Ubisoft, Ankama, Arkane Studio ou encore Quantic Dream.
Face à eux, des parlementaires : Patrice Martin-Lalande (député UMP), André Gattolin (sénateur EELV) mais aussi Sophie Cazes, conseillère technique d’Aurélie Filippetti, actuelle ministre de la Culture et de la Communication.
En jeu notamment : la mise en application d’une vraie réforme du crédit d’impôt.

Challenges se fait l’écho de l’évènement, au travers d’un article très pessimiste. Il faut dire que l’industrie va mal, très mal, avec la perte de la moitié des emplois du secteur en France en 10 ans. La cause principale est connue : la concurrence féroce d’états comme le Canada ou le Royaume-Uni, très accueillants envers les entreprises du jeu vidéo.

Challenges liste également les doléances des acteurs du jeu vidéo :
– le crédit d’impôt jeu vidéo contraignant et restrictif, inadapté pour la majorité du secteur ; le manque de stabilité au niveau de la fiscalité ;
– un financement en capitaux extérieurs rachitique, avec des banques qui prêtent très peu ;
– les budgets très bas dépensés pour promouvoir le jeu Made In France ;
– enfin, les salaires français très inférieurs à ce qui se pratique à l’étranger, encourageant une fuite massive des talents et des étudiants en sortie de formation.

Les parlementaires, eux, semblent se trouver sur une toute autre ligne. Challenges parle d’un « décalage total » et d’un « rendez-vous surréaliste ». Un des points les plus délicats, également pointé du doigt dans un article du Figaro : la violence dans les jeux vidéo.
En effet, les élus rechignent à financer ce type de jeu, craignant entre autres la colère d’associations ou des accusations possibles lors de faits divers. Conséquence, les jeux visant un public adulte ont jusqu’ici peiné à recevoir des aides. Un réel problème, puisque des jeux violents comme Call of Duty ou Dishonored (développé par la société lyonnaise Arkane Studios) font justement partie des types de produits les plus vendus.

Un compromis entre le SNJV et le gouvernement est censé être trouvé d’ici la fin du mois. Un exercice qui risque de s’avérer délicat, mais qui devient urgent : toute mise en place d’aide fiscale doit être validée par la Commission Européenne. Or, précise Le Figaro, cette validation doit impérativement survenir avant la fin du mois de décembre. Dans le cas contraire, la mesure ne pourra plus s’appliquer rétroactivement à l’ensemble de l’année 2014. De quoi pénaliser très fortement les nombreux studios qui comptaient sur ces aides, et aggraver encore un peu plus la situation économique du secteur.

Dishonored
Dishonored, développé en France par Arkane Studios. Trop violent, il ne répond pas aux critères actuels permettant de bénéficier des crédits d’impôt.

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