Pour la France
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1871 : La Commune de Paris s’effondre dans le sang. 2019 : Les Gobelins se souviennent

Vincent Chansard dévoile Pour la France, son court de fin d’études aux Gobelins. Pour son film, il a choisi d’évoquer la Commune de Paris, et plus précisément sa fin tragique.

Rappelons brièvement le contexte historique : en 1870, la guerre entamée par Napoléon III contre la Prusse vire au désastre. L’Empire s’effondre, remplacé par le « gouvernement de défense nationale ». Durant l’hiver 1870-71, Paris assiégée par les prussiens souffre de la famine. C’est alors que le gouvernement provisoire signe une paix avec les prussiens, tandis que l’Empire allemand est proclamé dans la Galerie des Glaces de Versailles.
Un faisceau d’évènements, de l’arrivée massive de monarchistes à l’Assemblée Nationale à la décision du gouvernement de désarmer Paris, achève de creuser le fossé entre gouvernement et peuple parisien. Ce dernier se soulève alors, créant la fameuse Commune de Paris : deux mois durant lesquels la ville met en oeuvre des pratiques issues des courants d’autogestion et du communisme, tandis que le gouvernement fuit à Versailles.

Cette situation sera de courte durée : du 21 au 28 mai 1871, la Commune de Paris est écrasée par la force. Les forces gouvernementales reprennent la ville dans le sang. Environ 20 000 personnes mourront, l’immense majorité du côté des communards.

C’est sur cette semaine que revient ici Vincent Chansard. Il met en scène deux personnages que l’Histoire a placés de part et d’autre des barricades…

Musique / Soundtrack : BERARDO Roy, OGERET Marc
Montage sonore / Sound Design : VAN LEUR Emmerek
Mixage / Mix : VAN LEUR Emmerek

Vincent Chansard adopte une animation 2D parfois très stylisée, choisissant par exemple de représenter de nombreux personnages sans yeux. On notera aussi l’importance de la musique de Roy Berardo, et la présence en fin de court-métrage de La Semaine sanglante, chant révolutionnaire que l’on doit à Jean Baptiste Clément, lui-même communard ; c’est également à ce chansonnier que l’on doit le fameux Temps des cerises.

Loin d’être une simple évocation historique, Pour la France est donc clairement un film politique, qui s’inscrit dans une longue tradition d’oeuvres artistiques liées à la mémoire de la Commune.

4 commentaires

Merlinone 12 octobre 2019 at 18 h 20 min
Pas mal.
Un peu inegal par moments mais intéressant dans l’ensemble.
Quand on voit le bilan de la fin, 20.000 morts en une semaine (plus 10.000 condamnations à mort!) on se rends compte que Paris en a vu des vertes et des pas mures niveau carnages.
Shadows 12 octobre 2019 at 23 h 17 min
Clairement, oui, les pavés parisiens ont connu beaucoup de sang.
Le souvenir est aussi très vivant : le 28 mai 1871, des combats entre communards et versaillais ont eu lieu dans le cimetière du Père Lachaise, avec comme issue la fusillade de 147 communards jetés dans une fosse au pied d’un mur d’enceinte. Le mur en question (Mur des Fédérés) est devenu un lieu de mémoire avec plaque et hommages réguliers : j’ai visité le cimetière en touriste en 2018, or une manifestation avait lieu le même jour, et des personnes faisaient manifestement un détour pour venir déposer des fleurs.

A noter aussi, à l’extérieur du cimetière, une sculpture-mur "Victimes des Révolutions" de 1909 par Paul Moreau-Vauthier, qui aurait été sculptée avec les pierres d’origine du Mur des Fédérés, impacts de balle inclus (cette histoire semble néanmoins contestée par certains).
J’avais scanné l’oeuvre, avec ses visages quasi fantomatiques qui sortent des pierres :

(le modèle est dispo sous licence Creative Commons, de même qu’une version haute def indiquée dans la description de la page du modèle)

Merlinone 13 octobre 2019 at 14 h 24 min

Ouah! Super beau scan, quel beau monument, il à fallu que je commente cette vidéo pour que je vienne à le connaître alors que je suis passé par la des centaines de fois.
J’irais le visiter en vrai (et non virtuellement) des que j’ai un instant pour ça. Les visages fantomatiques sont très émouvants. Mélangés à ces impacts de balles, ça fout le vertige…
Merci Shadows pour ta réponse et pour ton travail sur 3DVF en général.
A très bientôt sur ce forum.

Shadows 13 octobre 2019 at 16 h 38 min
Merci pour les compliments ! ;)
Pour trouver le monument : il se situe dans le Square Samuel de Champlain, qui longe le côté Nord du cimetière. Il n’y a a priori pas de passage direct entre le square et le cimetière, pour enchaîner les deux il faut donc passer par une des entrées du cimetière côté est ou ouest, puis marcher un peu, entrer dans le square et longer le chemin le plus proche du mur d’enceinte du Père Lachaise.

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Et pour une idée plus précise de l’emplacement :

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Sur un tout autre sujet, si la visite a lieu en mai-juillet : il y a des cerisiers dans la partie haute (Nord-Est) qui attirent des perruches à collier, oiseau exotique qui a colonisé certaines zones d’Ile-de-France (des oiseaux s’étaient échappés de chargements dans les aéroports, dans les années 70 puis 90). C’est un détail, mais ça change des pigeons.

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