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PIDS 2019 : Louis Clichy et Mikros Animation détaillent leur potion magique pour animer Astérix

PIDS 2019 - Astérix

A l’occasion du Paris Images Digital Summit, qui se tenait du 30 janvier au 2 février, l’équipe du film d’animation Astérix – Le Secret de la Potion Magique avait fait le déplacement.

Nous avons donc pu découvrir les coulisses du projet en compagnie de Louis Clichy (qui a réalisé le film avec Alexandre Astier), Marion Bayard (Line Producer), Stéphanie Aubriot (CG Supervisor) et enfin David Dulac (Directeur de la Photographie et Superviseur VFX).

La conférence a débuté par une brève présentation du studio : Mikros Animation dispose de trois sites à Montréal, Paris et Londres, un des objectifs étant de conserver une taille humaine dans chaque lieu. Le choix a été fait de ne pas adopter un style propre, au contraire d’autres studios d’animation : le but est d’adapter la patte graphique à chaque projet et réalisateur. Cette volonté se reflète d’ailleurs parfaitement dans les projets du studio (Le Petit Prince, Captaine Superslip, Astérix – Le Secret de la Potion Magique…), qui ont chacun leur identité visuelle propre.

Louis Clichy
Louis Clichy lors du Paris Images Digital Summit 2019

Malgré le retour du même duo de réalisateurs, Astérix – Le Secret de la Potion Magique est un projet assez différent du film Astérix : Le Domaine des Dieux sorti en 2014. Il ne s’agit pas d’une adaptation, ce qui libérait d’office les réalisateurs et les équipes de fabrication de nombreuses contraintes. Cela ne signifie pas pour autant que le projet était plus facile à gérer : le scénario riche en voyages et donc en décors était au contraire un gros défi. A noter aussi, quelques évolutions techniques : l’adoption du format 2:35 (contre 1:85 pour le premier volet) et une forte hausse du nombre de plans (plus de 1400 contre 1050 pour Le Domaine des Dieux).

Marion Bayard
Marion Bayard

Louis Clichy nous a proposé sa vision de la réalisation : une volonté de mettre l’histoire et l’image au coeur du projet, sans placer la continuité sur un piédestal. Ainsi, si la position de l’épée d’Astérix change de place selon le plan, il s’agit d’une volonté artistique et non d’une « erreur ».
Cette démarche ne se limite pas à des détails, et a aussi été appliquée à la lumière et au travail sur les ombres. Le lighting a donc fait l’objet d’un grand soin, avec des effets rappelant les portraits du fameux studio photo Harcourt, et l’utilisation d’éclairages proches des films des années 50. Pour parvenir au résultat désiré, il a cependant parfois été nécessaire de se battre avec le moteur : Arnold n’a pas vraiment été conçu avec des rendus stylisés en tête. Il a donc fallu obliger l’outil à ne pas être trop réaliste. Par exemple, les équipes de Mikros ont fortement atténué les effets de diffusion et de retours de lumière verte dans la forêt, pour ne pas dénaturer les couleurs des personnages.

David Dulac
David Dulac

Côté animation, Louis Clichy a été très clair : la démarche, sur ce second volet, était celle d’un retour vers un style très 2D, proche de la bande dessinée. Nous avons pu découvrir l’évolution d’une séquence de A à Z, détaillée et commentée : un exercice qui, s’il est difficile à retranscrire, est toujours passionnant. Il s’agissait ici de la séquence au cours de laquelle la caméra s’attarde sur une classe d’enfants gaulois, dont la jeune Pectine. Nous avons au passage appris que si cette dernière a des cheveux ébourrifés, c’est pour éviter un résultat qui soit trop « mignon » et trop « Disney ».
Layout, essais et retakes, travail sur le regard de Pectine (qui regarde davantage la machine de sa création ou bien Panoramix, selon la version) : cette plongée au coeur du processus de fabrication était passionnante, d’autant plus avec les explications de Louis Clichy.

Pectine

Mikros Animation nous a par ailleurs présenté quelques éléments de conception des décors, pensés en anticipant les séquences à venir, ainsi que l’utilisation de textures peintes grâce au logiciel Mari : pas d’utilisation de photos, peu de displacement, les artistes traduisant ici aussi la volonté d’un retour à un style 2D.

Stéphanie Aubriot
Stéphanie Aubriot

Cette conférence nous a donc permis de découvrir les coulisses du long-métrage. La présence de Louis Clichy aux côtés de Marion Bayard, Stéphanie Aubriot et David Dulac était un élément très positif, qui a permis de donner du sens aux choix artistiques présentés.

Si vous ne l’avez pas déjà vu, Astérix – Le Secret de la Potion Magique est encore visible dans certaines salles. La sortie en vidéo est prévue pour le 10 avril.

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